Promenons nous dans les bois... (Pv)

Le soleil lui brule les yeux, la brise lui glace la peau. C'est ça quand on vient de passer trop longtemps enfermée dans son propre corps. Mais elle devait sortir. Elle ne cherchait tout d'abord personne en particulier, mais des questions sont venu l'assaillir et une seule personne peut lui répondre. Enfin, non, plusieurs pouvaient lui répondre, mais les voix du destin sont incompréhensible. Ou alors c'est seulement parce qu'elle avait envie de voir Iranoe. Qu'est-ce que ça change au final ? Rien du tout.

Elle l'a cherché et elle l'a trouvé. Chez Lareless. Qu'est-ce qu'elle foutait là ? Peu importe. Elle la voit sortir, mais elle est encore loin. Et puis, elle ne savait d'ailleurs pas quoi lui poser exactement comme question. La rattrapper tranquillement lui donnait du temps pour réfléchir.

Elle s'arrête non loin d'Iranoe qui s'est arrêté et agenouillée près d'un massif de fleurs. Hess la renifle aussitôt et aboie un coup. Pas la peine de se cacher. De toute façon, y a nul part pour se cacher. Elle s'approche tranquillement, sans se presser, mais sans traîner non plus, ses bijoux de bois et de métal cliquetants à chaque pas.

- Est-ce qu'on est tenu légalement et criminellement responsable d'un meurtre si tuer cette personne est inscrite dans l'héridité depuis des millénaires ?

- Bonjour Xoramen, heureuse de te voir...

Oui, la politesse aurait voulu quelle la salue avant de lui poser la question, mais Xoramen était lo0in de penser à tout ça. Elle se contente d'un faible sourire et d'un hochement de tête.

- Je présume que je devrais te répondre non... Mais tu vois... Je ne crois pas que les juges de ce monde estiment que l'hérédité et la destinée soient de bons prétextes pour excuser le meurtre...
- C'est bien ce que je pensais... ce serait injuste pour la victime...

Elle pousse un soupir et vient se placer près d'Iranoe. Son regard graphite va loin devant elle, même au-delà de ce qui est visible pour le commun des mortels. Ou peut-être pas, mais c'était mystérieux de dire de cette manière qu'elle regarde nul part.

- T'as déjà essayé de tuer quelqu'un en sachant que tu ne veux pas, mais que c'est comme une quelque chose que tu dois faire, sans savoir exactement pourquoi, mais que tu n'arrives pas à faire autrement ?

[Hj : coucou les filles ; pas de panique je ne fais que passer, je n'interviens pas et je m'éclipse aussitôt ^^]


Dans les bois on trouve généralement des arbres ; sur l'un de ses arbres il y avait un oiseau, le genre d'oiseau qui ne faisait pas du tout couleur locale. Un condor pour être exact, un grand condor qui pourtant se tenait caché et à bonne distance des deux sorcières.

Il était loin, trop loin pour intervenir d'une quelconque manière et de toute manière ce n'était pas ce qu'il souhaitait. De ses grands yeux perçants il se contente d'observer les protagonistes, et d'enregistrer le moindre détails. Si il les voit il ne les entend que très diffcilement et son esprit de rapace ne peut saisir toutes les subtilités de leurs paroles. Tant pis, il est là car il se doit d'observer le plus intensément possible quelqu'un, dans l'attente du futur.

*********

Beaucoup plus tard, quand les deux sorcières se sépareront et quitteront l'endroit, l'on pourra voir un condor s'envoler de l'arbre et regagner une terre déserte où il serait seul, pour transpllaner.

Henri De Hurlevent continuait à surveiller cette sorcière.

- Non, pas encore, Xoramen...
- Je ne te le souhaite pas. C'est horrible quand ça se produit et ça cause un paquet de malentendus... et c'est d'auraut plus terrible de découvrir que tout ce qu'on a détesté, on en devient la cause pour quelqu'un d'autre... je l'ai tellement détesté pour ça et maintenant, c'est elle qui va me détester... et avec raison... mais j'y peux rien ! J'ai essayé de résisté ! Mais c'est comme sortir de son corps, on se voir agir, on se hurle de ne pas le faire, mais je l'ait fait... je l'ai fait ! J'ai raté mon coup, dit-elle, visiblement soulagée, mais avec tout de même une pointe de contrariété. En fait non, j'aurais réussit, mais ils m'ont arrêté... j'aurais réussit s'ils n'étaient pas intervenus... c'est horrible Iranoe... vraiment horrible... tu te rends compte de que j'ai presque réussit à faire ?

Non, elle ne pouvait pas se rendre compte. Iranoe ne savait pas ce qui s'était passé et dnas la tête de Xoramen, des bribes fugace de son passé, de son présent et de son avenir, peut-être, se disputent la place. Le regard fixe, elle dévisage le lointain, comme s'il pouvait lui apporter une quelconque réponse.

- Oui. Même si je ne comprends pas réellement les tenants et les aboutissants, j'en perçois au moins la substance, Xoramen. Xoramen hoche la tête et laisse défiler le silence, sans le briser. Vois au moins le bon côté de la chose... Tu ne l'as pas fait...

elle hoche la tête encore une fois, comme si elle voulait se convaincre elle-même que Iranoe avait raison, mais elle fronce les sourcils et tourne la tête. Elle dévisage Iranoe quelque secondes. Dans le graphite de ses yeux, un éclat malsain y luit. Elle secoue la tête et chuchote.

- Si j'avais réussit, je serais morte.

Elle hoche la tête avec conviction et entreprend de se ronger soigneusement les ongles.

- Je l'aime, vois-tu ? Je lui ai déjà donné ma vie. Si elle meurt, elle prendra ma vie en échange. Je n'avais pas envie de la tuer à ce moment là. Je voulais la protéger. Maintenant, je veux la tuer, mais je ne vais pas lever le lien. Je veux la protéger. Tu comprends ? Si elle meurt, je veux vivre pour pouvoir lui donner ma vie. Je veux qu'elle ait une chance de vivre encore. Mais je veux la tuer. Si je la tue, je vias mourir pour qu'elle vive. Je pourrais me tuer, comme ça je ne pourrais pas la tuer... mais je ne pourrais pas non plus lui donner ma vie s'il lui arrive quelque chose. Tu vois ?

Elle se tait, la respiration saccadée, se rongeant les doigts. Elle tourne les yeux vers le lointain un moment, puis revient sur Iranoe.

- Je crois que je vais devenir complétement folle... comme ma mère... et peut-être d'avantage...

Xoramen, le regard perdu dans le vague écoute pourtant attentivement ce que Iranoe lui dit. Elle lui répond ce qu'elle voulait entendre. Elle voulait entendre un avis extérieur, quelqu'un qui n'y comprend pas grand chose, d'extérieur à son mode de vie à elle. Quelqu'un qui ne connaît pas les chimériens. Quelqu'un qui ne soit ni mauvaise, ni bien. Quelqu'un qui lui semble un équilibre, malgré tout. Iranoe remplit parfaitement ces conditions.

Les paroles d'Iranoe remettent en perspectives ce qui enveloppe Xoramen, jusqu'à l'étouffer. Trop prise dnas son propre tourbillon de pensées, elle n'arrive plus à séparer ce qu'elle est, ce qu'elle doit faire et ce qu'elle veut. Et c'est impossible de faire le bon choix quand on est aussi près de le tornade.

Hiep, sur l'épaule de Xoramen, tache de ciel et d'or, ressemble à tous les perroquets. Impassible, il ne réagit pas à la converstion. D'un oeil, il fixe Iranoe, impassible. De l'autre, il fixe la forêt. L'éclat argenté de l'oeil du psittacidé surveille la forêt. Un quelque chose l'agace, une présence qui n'est pas dangereuse, mais qui n'est pas la bienvenue. Envol de reconnaissance. Il quitte d'un bond l'épaule de Xoramen et s'envole vers le ciel, puis plonge vers la forêt. Les Aras ararauna ne sont pas non plus chose commune dans le ciel de Pré-au-lard, aussi magique soit-il.

Xoramen soupire.

Elle est cernée. Le teint très pâle. Elle a presque l'air malade. Pas vraiment malade comme malade d'une maladie quelconque, plutôt malade psychique, dépressive. Elle n'a visiblement pas dormi beaucoup ces derniers temps, son regard est fuyant et ses mouvements incertains.

- Est-ce que je dois lutter contre mon envie pour être certaine de ne pas y arriver ? Où est-ce que je devrais plutôt suivre mon envie, quitte à en mourir ?