De simples retrouvailles. Le passé à rattraper. [Pv]

Une émotion. Un temps. Et tout ne va que de travers. Une année de plus. Alors qu’elle aurait dû normalement en terminer là. En cet instant, elle aurait dû se trouver aux abords de l’université magique d’Oxwarts ou alors sur le Chemin de Traverse ou peut-être tout simplement à Londres. Mais non. A la place, ses pas résonnaient contre les dalles froides mais polis du vieux Poudlard. Depuis combien avait-il été bâti celui-ci ? Plus d’un millier d’années surement. Et il tenait encore le coup face à la tempête et aux éclats du vent, ce qui était remarquable en soi. Un havre de paix en quelque sorte. Un havre dont on n’a pas peur de voir les murs s’effriter et les briques dégringoler le long d’une pente pour finir par disparaître dans les eaux profondes et obscures du Lac Noir. L’été était quasiment fini mais l’automne n’avait pas pour autant étendu au maximum ses bras. En effet, le vent s’était bien levé mais la température se maintenait correctement. On ne sortait plus en débardeur mais les pulls restaient tout de même au fond du placard. Habillée d’un simple pantacourt en jean avec un haut manche longue aux couleurs de sa maison tout comme à son effigie. Aujourd’hui, les cours venaient juste de reprendre. Rien de bien compliqué pour l’instant. Généralement, les professeurs exposaient l’importance des ASPICS, tout comme de la septième année en général. Pratiquement tous avaient rabâché le même discours. On ne pouvait pas leur en vouloir. Ils étaient payés pour cela : faire obtenir leur diplôme aux étudiants. Rien d’autre.

Poussant l’une des grosses portes du château, Gwendolyn laissa un courant d’air rejoindre les couloirs de l’école pour finir par s’y perdre. Quelques mèches folles qui s’étaient échappées de son pseudo-chignon s’entremêlèrent entre elles, ce à quoi la jeune fille ne prêta aucune attention. Finalement, elle finit par arriver auprès du terrain de Quidditch. Un soupir de lassitude traversa ses lèvres. Depuis combien de temps n’était-elle pas revenue ici ? L’an dernier n’avait pas été fameux. Elle s’était… perdue. Complètement. La sensation de ne plus être soi-même. De laisser sa vie se dégrader et continuer sa route mais sans vous. Vous laissant sur le bas-côté. Il n’y a rien de plus désagréable lorsque l’on arrive à la rattraper, ou alors l’intercepter. Mais le pire dans tout cela était que Gwendolyn n’était pas tout à fait revenue. Il reste des restes d’amertume et de colère en elle. De colère froide sans réceptacle. Ce à quoi la vie fuit devant vous. Mais aujourd’hui, tout ceci allait changer. Il suffisait de volonté lui avait-on dis : Etait-ce réellement vrai ? Elle avait laissé ses cours, son ambition, ses amours, sa famille, ses amis derrière elle. On lui avait demandé de rejoindre l’équipe de Quidditch. Elle n’en avait fait qu’à sa tête et avait choisi une autre route. Finalement, plusieurs joueurs de l’équipe des rouges et ors étaient partis : les Lions avaient besoin de nouveauté. Peut-être que…

S’approchant du hangar qui se trouvait au côté des gradins, Gwendolyn ouvrit la porte en luttant contre le vent pour que celle-ci ne se percute pas contre le mur. Cependant, tout ne se passa pas comme prévu. En effet, alors qu’elle allait s’emparer d’un des balais mis à disposition des élèves pour les cours ou autres, un mouvement ainsi qu’un petit bruit se fit entendre. Quelqu’un était là. Non pas quelque chose. Ou alors une créature. Non. Une personne. Il ne restait plus qu’à savoir qui ? Qui pouvait bien se cacher dans un endroit aussi sombre que celui-ci ?

|Gwen| « Qui est là ? » Grand silence. « Je ne vous ferai aucun mal. »

Sandy déjeunait en silence. Elle venait de lire son petit carnet bleu, celui-là même dans lequel elle conciliait tous ses faits et gestes depuis un an. Une année et trois étaient passées depuis qu'elle avait eu son accident et elle n'avait plus aucun souvenir. Rien de nouveau. Rien de pertinent. Elle avait l'impression d'être usée. Ce matin, elle avait contemplé son reflet dans le miroir. Elle avait changé en deux ans. Elle avait grandi, elle s'était amincie. Son visage avait perdu ses rondeurs enfantines. Elle avait du mal à se reconnaitre. En fait, pour tout avouer, elle était encore sous le choc de sa lecture. Face à elle, tranquillement, sa petite soeur Savannah, sa cadette d'un an, mangeait en lui jetant des regards inquiets. Savannah avait les cheveux roses. Son cou était recouvert de bijoux clinquants, ses lèvres étaient peintes en fushia et ses cils semblaient feux. Et depus dix bonnes minutes, Savannah passait son temps à bavasser.

Savannah - "Il s'en est passé des choses en un an ! Je pourrai tout te raconter mais c'est mieux quand tu lis ton carnet. Parce que...C'est toi qui l'a écrit... Donc... Euh...Tu vois ?"

Ferme ta bouche. Tais-toi. Sandy ne leva pas les yeux de son bol de chocolat chaud. Si elle l'avait fait, elle n'aurait pas pu se retenir d'envoyer se'écraser ses tartines de pain beurrées dans la figure de sa soeur. Pourtant Savanna n'avait rien fait. Elle était un peu maladroite et Sandy le savait mais elle avait toujours été là pour elle. Au bout de quelques minutes, Sandy se leva et attrapa son sac. Elle aurait dû aller en cours mais n'en avait pas envie. Elle rattraperait ce qu'elle allait manquer dans la soirée... Elle se demanda comment elle faisait pour les examens... Une question simple : Sandy avait toujours été très doué pour la magie. En pratique, elle était excellente, en théorie par contre, elle était médiocre voir nulle hormis si vous l'interrogiez sur le programme de la quatrième à la première année. Savannah leva ses yeux noisettes vers elle, intriguée.

Savannah - "Tu vas en cours ? J't'accompagne !"

Sandy - "Non. Je n'ai pas envie d'aller en cours... Du moins pas aujourd'hui !"

Savannah - "Tu ne peux pas sécher lez cours dès que tu vas mal !"

Sandy lui jeta un regard noir et tourna les talons. Elle quitta la Grande Salle sans un mot et prit la direction du terrain de Quidditch. Il y avait du vent, alors la jaune et noir se glissa furtivement dans le hangar à balais. Elle y passa la journée. Ca pouvait paraitre stupide mais elle s'y sentait bien. Pourtant, c'était à cause du Quidditch qu'elle souffrait de troubles de la mémoire. Sandy s'assit sur le sol dans un coin. L'obscurité la recouvrait. Elle sortit son petit carnet bleu aux coins raccornis et se mit à écrire : ses pensées, ses déceptions, ses rêves qu'elle ne réaliserait sans doute jamais. Puis elle finit par s'endormir et ne fut réveiller que bien plus tard par le grincement de la porte qui s'ouvrait.
Sandy sursauta. Dans son mouvement brusque, elle avait fait tomber un balais. Il atterit sur le sol dans un bruit sourd.

|Gwen| « Qui est là ? »

Grand silence. Sandy ne répondit pas. La voix lui semblait familière. C'était celle d'une fille bien sûre mais elle n'arrivait pas à la distinguer en contre jour.

|Gwen| « Je ne vous ferai aucun mal. »

Lentement, Sandy se leva. Elle prit sa baguette et un faisceau lumineux en jaillit. Il éclaira son visage mais aussi la silhouette qui se trouvait dans l'encadrement de la porte. Sandy la reconnut. Il s'agissait de Gwendolyne Orshope, une Gryffondor de deux ans son aînée qui l'avait aidé lors de son arrivée à Poudlard.

Sandy - "Je n'ai pas peur... Tu m'as juste... Surprise !"

La forme vivante qui se trouvait au fond contre le mur semblait bouger de quelques pouces. Sentant son cœur augmenter le rythme cardiaque d’un cran, la Gryffone ne bougea pas pour autant. A dire vrai, elle attendait. Il lui semblait qu’il s’agissait d’une forme humaine mais si elle se trompait ? Après tout, s’il s’agissait d’un animal qui s’était fait enfermé dans le local par erreur ou volonté ? Le hangar étant protégé par quatre murs et un toit, cela devait constituer un refuge parfait pour tous les animaux se trouvant dans le froid de la nuit et la rosée du matin. Rien de bien réjouissant lorsqu’on est habituée à la tiédeur d’une couette et d’une taie d’oreiller qui vous attend dans votre dortoir. A force de s’y habituer, on ne s’imagine guère s’en priver d’une nuit, à moins que d’avoir une bonne raison. Ne pensant guère à ouvrir la porte un peu plus afin que de laisser les faisceaux de lumière éclairer la forme, Gwendolyn finit cependant par avoir la réponse à sa question. Une petite lumière s’éclaira d’elle-même au beau milieu du hangar. Déposant ses yeux sur celle-ci, Gwendolyn finit par remonter par le morceau de bois confirmant la présence d’une baguette magique et donc d’un être humain. Le rythme cardiaque de la jeune septième année se calma. Etrange pour certains. En effet, ce n’est pas parce qu’on s’aperçoit qu’on a face à soi un être humain que l’on est sorti d’affaire. Et pourtant. Un être humain est plus facile et aisé à comprendre qu’un animal. Ainsi, on peut tenter – et nous disons bien tenter car l’exactitude d’une connaissance n’est que vaine – de comprendre l’être humain mais on a dû mal à décrypter les attitudes et ses correspondances face à l’animal. Finalement, une voix arriva aux oreilles de la jeune fille. Une voix que la septième année n’avait pas entendue depuis longtemps.

|Sandy| "Je n'ai pas peur... Tu m'as juste... Surprise !"

Surprise plus face au fait qu’elle ne comprenait pas pourquoi la jeune Poufsouffle se trouvait enfermée dans le hangar à balais que le simple fait qu’elle ne l’avait pas revu depuis… au moins son accident. Gwendolyn était allée la voir une ou deux fois mais il était vrai qu’elle n’y était pas revenue. Et n’avait pas non plus demandé plus de nouvelles en main propre, se comptant de ce que les Poufsouffles se racontaient. Les jaunes et bronze n’étaient pas des êtres mauvais qui aimaient raconter du mal sur des personnes se trouvant déjà au plus mal. Enfin, en général. En théorie. Néanmoins, la jeune fille se reprit rapidement. Elle ne pouvait pas non plus se permettre de la regarder ainsi sans rien dire. Elle n’était pas un animal de foire. Personne ne devait l’être. Lâchant enfin la poignet de la porte, Gwendolyn ne la referma pas pour autant.

|Gwen| « Je suis désolée. Je ne savais pas que tu te trouvée ici. D’ailleurs, que fais-tu là ? Seule et dans le noir ? »

Quelques pas lui permit d’entrer enfin dans la dite-pièce et non de se trouver sur le pas de la porte. Se rapprochant du mur se trouvant sur sa gauche, Gwendolyn commença à s’intéresser aux balais entreposés dans le hangar. A dire vrai, la jeune fille n’était pas ce que l’on pouvait dire à « 100% » concentré sur ceux-ci. En effet, le fait de revoir la jeune Poufsouffle l’en empêchait un peu. Pourquoi donc avait-elle arrêté de prendre de ses nouvelles ? Etait-elle donc tombée aussi bas l’an dernier ? Certes, la déprime et la mésaventure de son frère l’avaient quelque peu chamboulé au tel point qu’elle en avait même raté ses examens finaux. Pas de concentration d’après les examinateurs. Trop d’agressivité dans la voix avaient-ils rajouté. Mais qu’ils aillent tous se bip. Cependant, Gwendolyn se rendit compte que finalement, elle était tombée aussi bas qu’un de ses Serpentards. De part son accident, Sandy avait du en ressortir blessé. Physiquement oui. Mais moralement ? On ne peut traverser une épreuve sans que celle-ci ne s’inscrive en nous comme marqué au fer. Alors qu’elle n’était qu’en cinquième année, elle avait promis à la petite qu’elle pouvait compter sur elle. TT. Tu parles. Elle n’avait rien fait. Faisant taire le bourdonnement de mécontentement envers elle-même, la septième année tourna la tête vers la petite. Finalement un léger sourire apparut sur ses lèvres. Léger certes mais qui finit par s’accentuer. Que faisait donc une sixième année au-dehors de sa salle de cours en ce début d’après-midi ?

|Gwen| « Quel professeur cherches-tu à fuir ? A moins que tu n’es une heure de libre. Fait attention, généralement, on ne se réveille guère après une sieste de déjeuner. Le repas est souvent trop lourd. »

Un sourire qui en disait long sur son état. Non, la septième année ne s’abaisserait pas à lui faire la morale. Elle n’était pas vraiment l’élève la mieux placé pour cela. Non pas qu’elle était la pire de Poudlard. Non, certains arrivent bien plus au sommet de l’échelle… mais qui de nos jours ne sèche pas de cours ?!