Rencontre estudiantine[PV]

Sujet: Rencontre estudiantine[PV] Mer 17 Oct 2007 - 13:15

Un lourd cliquetis de métal se fit entendre dans le pub semi-rempli. Elle avait déversé toute sa bourse de cuir sur le bar de bois, sous les yeux amers du barman aigri, en une brève indifférence. Seize gallions et trente mornilles. Encore six gallions et la jeune femme était acquittée de ses dettes. Appuyée contre le bar, Cherry fixait de ses yeux glacés le petit homme rondouillard qui comptait soigneusement le butin. Les frais au nom de Jullian Mc Kayne, son ex compagnon à présent décédé. Et depuis qu’elle avait perdu son boulot, la jeune femme avait bien du mal à joindre les deux bouts. « Perdu » était un bien grand mot. Cherry avait tout bonnement mis un terme à la vie de son lâche patron fort peu délicat. Être tueur à gage sous le compte de quelqu’un n’assurait guère un salaire régulier. Surtout lorsque le boss en question n’était plus là pour refourguer des contrats. Et à présent, elle devait éponger les dettes de Julian un peu trop porté sur la boisson, et qui avait la fâcheuse manie de lancer un « met ça sur mon compte, patron » à chaque fin de tournée.

- Alors…Encore six gallions et cinquante mornilles et…
-Six gallions tout court. Tu sais compter O’Conels ?
- Hmph… Je crois que je suis déjà bien aimable pour te laisser un tel délai alors…
- C’est toi le patron ici ?

Pas vraiment non. Lui n’était qu’un employé. Un homme qui bossait ici certes depuis des années, mais un simple employé tout de même. Toujours appuyée contre le bar, elle tourna le dos à O’Conels et s’alluma une cigarette avec toute l’arrogance dont elle pouvait disposer.

-Je sais pas ce qui m’empêche de te virer de là… T’as pas de boulot Cherry ? Ce serait plus simple pour toi comme pour moi.
- On m’a virée, mentit-elle d’une voix dure. J’peux pas bosser maintenant, j’ai d’autres occupations…
- Ouais ils disent tous ça…
- Comme tu veux.

L’étudiante haussa les épaules, imperturbable. Rien ne la touchait, encore moins la galère dans laquelle elle avait mis ce pauvres hommes avec ses dettes qu’elle payait tous les trois mois. Mais effectivement travailler avec Heinrish et compagnie impliquait d’être constamment disponible. Et Cherry préférait amplement son « hobbie » à un job dont l’essentiel serait de servir de l’alcool à des poivrots dont le seul passe-temps se limitait à enchaîner le plus de verre possible et à loucher sur la serveuse.

- Et alors, je l’aurais quand le reste de l’oseille ?
- Oh ça va c’est six mornilles, pas la totalité de Gringotts. Cherry se retourna de nouveau vers le bar afin de déverser les cendres de sa cigarette dans le cendrier et rajouta : C’est bon j’attends l’ouverture de la fac, j’aurais mes bourses d’étude, panique pas.

O’Conels grommela dans sa barbe et s’éloigna de la jeune femme tout en prenant une commande hurlée à l’autre bout de la pièce qui se traduisait en « Et trois whisky pur feu, trois ! » Cherry grimaça sous la voix criarde du barman et émit un soupir lourd de sous-entendu. Elle posa sa main fine sur le bar de bois laqué et s’amusa distraitement à en suivre les fines rainures de son doigts frêle.

- Crétin, murmura-t-elle d’une voix faible.

La jeune femme sortit alors de sa poche de manteau intérieure un médaillon d’argent qu’elle balança de gauche à droite, sa cigarette toujours posée sur ses lèvres rosées qu’elle ôta d’une main lorsqu’elle se mit à ouvrir le pendentif. A l’intérieur, la photo d’un jeune garçon de dix-neuf ans, tout vêtu de noir, un sourire cynique aux lèvres, ne cessant de passer une main dans ses cheveux couleur ébène.

- Toi aussi t’es un crétin, rajouta-t-elle après avoir recraché un petit nuage de fumée.

Même si elle ne le pensait pas. Enfin un peu tout de même. Jullian avait été assez idiot pour se faire tuer sur le lieu de son travail. Et il croyait qu’il vivrait vieux. Il l’avait laissée seule. Le salaud. Cherry entendit alors le bruissement de cap d’une personne s’étant assise à ces côtés au bar, mais elle ne daigna pas tourner la tête, se contentant de ranger d’un geste vif son médaillon

Invité

Quand Nouchka poussa la porte du bar, il ne s’attendait pas à de grands changements. Toujours la même ambiance de magie noire et de poussière mêlée aux vois éraillées des ivrognes et des commandes hurlées à trois kilomètres du bar. Nouchka poussa un profond soupir, se passa la main dans les cheveux.

En revanche, lui avait changé. Son visage en lame de couteau avait pris des traits plus adultes et une aura plus sombre traînait autour de lui comme une vapeur malfaisante mais alléchante. Il portait des habits sombres, de bonne coupe et une cape noire aux attaches argentées couvrait tout son corps. On était en été, certes, mais il ne faisait vraiment pas chaud. En Russie, ce n’était pas mieux, me direz-vous.

Nouchka traversa les quelques mètres qui le séparait du comptoir. Il sentait le plancher crisser sous ses chaussures. Tiens donc. Un sourire fugace traversa les lèvres du Russe, et il alla s’accouder au comptoir, à côté du jeune femme à l’air revêche. Hum, trop vieille pour être à Poudlard. Peut-être était-elle à Oxwarts. Bah, ça n’avait pas d’importance (ça, c’est ce que tu crois, mon lapin XD). Le barman s’avança vers lui et l’employé sembla le reconnaître.

En vérité, Nouchka était souvent passé par ici. Lorsqu’il séchait, on ne lui refusait jamais un Whisky pur feu, moyennant quelques Gallions de plus, malgré son âge. Là était le véritable avantage d’un compte en banque bien garni. On pouvait grandir plus vite, goûter à l’interdiction plus tôt et plus facilement que les autres adolescents en manque de sensations fortes.

« Qu’est-ce que je vous sers, Monsieur ? »

Quelle politesse mielleuse. Nouchka regretta de ne pas avoir de cigarette, pour ne pas avoir le plaisir d’enfoncer le bout incandescent dans l’œil de ce vieux rat. Nouchka fit semblant de réfléchir, mais lâcha finalement :

« Une vodka pure. Et de la bonne. »

Non, ne criez pas au scandale. Certes, Nouchka aimait le Whisky, mais rien ne valait une délicieuse vodka, boisson fétiche de son pays, qui réchauffait aussi l’âme que le corps. Le jeune homme se redressa, tapotant de ses doigts abîmés le bois rugueux et sinueux du comptoir. Il avisa alors la jeune femme à côté de lui. Elle avait une cigarette à la bouche, ce qui insinuait qu’elle en avait certainement d’autres. Nouchka se composa un air neutre, et accosta la jeune femme le plus naturellement du monde, avec politesse. On est homme du monde ou on ne l’est pas.

« Excusez, Mademoiselle, mais auriez-vous une cigarette et du feu pour moi ? »

Le Barman apporta le verre rempli d’un liquide transparent, accompagné de deux glaçons. Nouchka y jeta un coup d’œil, mais ne s’y intéressa pas tout de suite. A vrai dire, son envie de nicotine était plus forte que celle de l’alcool à cet instant. Il reposa son regard sur la jeune fille, et la détailla un peu plus attentivement. Ses prunelles sombres bougeaient à peine, et en faisant abstraction de la lumière des bougies qui s'y reflétait, on aurait presque croire que le Russe ne possédait pas de pupilles, seulement un iris laiteusement obscur. La fille était jolie, un peu avant-gardiste par ses habits et son allure, mais attirante dans le genre " Tu m'emmerdes, je te tue". Nouchka décida de ne pas se laisser prendre dans le petit jeu de la demoiselle. De toutes façons, elle n'allait pas l'engueuler parce qu'il avait demandé une cigarette, parce qu'il n'y avait pas de raison qu'un drogué du tabac raille un de ses autres congénères.

Quelqu'un entra dans le bar, et fut accueilli par des cris de joie. Nouchka se retourna et vit que c'était un homme au visage buriné, étirant ses lèvres sur un sourire noir et sanglant. Il venait sûrement de se battre dans une ruelle glauque du Pré-au-Lard. Ah, les temps n'avaient pas changé, depuis trois ans. L'homme s'assit à une table déjà remplie et le calme entrecoupé de cris et de fumée reprit.

Nouchka tourna à demi sa jolie tête vers la jeune femme, ses yeux sombres luisant, l'air de dire " Alors, cette cigarette ? Ca vient ou pas ?"

HJ- Pô super ç.ç D'zeulay

Invité

Ce topic est-il toujours d'actualité ? Si c'est le cas, je supprimerai mon message, sinon je déplacerai d'ici une semaine.