Les méandres de Poudlard [Pv]

Il devait être neuf heures du soir. La plupart des élèves quittaient la Grande Salle afin de rejoindre leur salle commune respective. Les Serpentards se hâtaient de retrouver leur cachot, les Poufsouffles se dirigèrent vers le couloir qui menaient aux cuisines. Quant aux Serdaigles et Gryffondors, ils montèrent les étages afin de retourner dans leurs tours respectives. Quelques retardataires avaient emportés avec eux leur tarte à la mélasse, qu'ils n'avaient pas eu le temps de manger. Certains élèves se précipitaient à la Bibliothèque afin de finir un devoir pendent la petite demi heure qui restait, étant donné que le couvre-feu n'était qu'à neuf heures et demi. C'était le cas de Sally Flemings. Avec deux devoirs d'Histoire de la magie à rendre, un troisième de métamorphose et un exposé de botanique à achever, la jeune rouge et or avait accumulé un retard...considérable. Ainsi, dès la fin du dîner, la jeune fille s'était rendue à la bibliothèque. Plongée dans le manuel Révolution et Exploits des Gobelins au 16ème siècle, la jeune fille ne se rendit pas compte des minutes qui passaient et, bientôt, elle se retrouva seule dans la bibliothèque. Il ne restait plus que la bibliothècaire qui se dirigeait vers elle à grands pour la presser de s'en aller.

*Il vaut mieux que je rentre avant d'avoir des ennuis...* songea-t-elle avec raison.

La jeune rouge et or ramassa prestement ses manuels de cours et quitta la salle. Sally quitta le couloir du quatrième étage afin de se rendre au septième, où se trouvait la salle commune des Gryffondors. Mais alors qu'elle posait un pieds sur la première marche d'un des escaliers, un tremblement survint tandis que l'escalier commença à se mouvoir et à se déplacer. Sally perdit l'équilibre lorsque l'escalier vira à droite. Heureusement elle s'agrippa fermement à la rampe, sinon Sally aurait sans aucun doute fait une chute de plusieurs mètres. L'escalier se dirigea alors vers le couloir du second étage. La jeune fille poussa un soupir d'exaspération en voyant l'entrée du couloir du septième étage s'éloigner petit à petit d'elle. Et pour combler le tout, l'escalier refusa de bouger lorsqu'il atteignit le second étage.

" Fichu escalier... !" marmonna Sally en s'enfonçant dans le couloir sombre.

La jeune fille réfléchit quelques instants à la manière dont elle regagnerait sa salle commune. Il lui semblait qu'un passage secret rejoignait l'étage tant désiré, un passage secret qui se trouvait derrière une tapisserie de la classe d'Histoire de la magie. Ou peut être se trouvait-elle dans la salle de Défense contre les forces du mal ? C'est alors que toutes les lumières s'éteignirent. Sally fronça les sourcils. La jeune fille en déduisit qu'il devait être neuf heure et demie, l'heure du couvre feu. Elle porta sa main à la ceinture de sa robe de sorcière et en tira sa baguette magique. Elle manqua par la même occasion de se crever un oeil. Un jais de lumière jaillit alors à l'extrémité de sa baguette. Sally avança lentement dans le couloir tout en prenant soin de ne pas faire de bruit. C'est alors qu'en passant devant une salle de classe vide, Sally entendit un petit cri. Fronçant les sourcils, elle fit volte-face, dévisageant longuement la porte de chêne qui menait à la salle d'où le bruit provenait. Avec prudence, la jeune fille tourna la poignée, et pénétra dans la salle. Quelques tables étaient disposées un peu partout, que ça soit sur les côtés, ou au milieu de la salle. Certaines retournées, d'autres pas. Des chaises étaient empilées dans un coin de la pièce, et quelques étagères étaient remplies de livres poussiéreux qui semblaient n'avoir jamais été ouvert depuis des siècles. Au fond de la salle, à droite du tableau, une armoire y avait sa place. Sally resta pendent plusieurs secondes sans bouger, à l'affût du moindre bruit révélant une présence suspect. Mais la salle était plongée dans lun épais silence.

*J'ai dû rêver,* songea-t-elle.

La Gryffondor poussa alors la poignée, mais cette dernière refusa de s'ouvrir. Dans le même temps, un nuage de poussière tomba. Elle éternua. En fronçant les sourcils, Sally tenta plusieurs fois la même opération sans succès : la porte ne s'ouvrait pas et aucun sortilèges ne put l'aider. En poussant un soupir d'exaspération, Flemings s'adossa contre la porte et se laissa glisser le long de celle-ci.

"Bravo Sally...Le couvre feu est passé et tu te retrouves enfermée dans une salle de classe déserte qui n'a pas servi depuis des lustres !" murmura-t-elle. "Continue comme ça ma vieille, c'est de mieux en mieux."

La jeune fille se releva et se retourna face à la porte. Elle remonta les manches de sa robe noire et tenta de forcer la serrure à l'aide d'une épingle à cheveux (elle avait lu ça dans un livre). Mais rien n'y fit. Agacée, la rouge et or abattit son poing sur la porte. Le son se répercuta en échos dans la classe. Sally passa ses deux mains sur son visages et soupira.

C'est alors qu'un petit "couinement" se fit entendre. Cela semblait provenir de la grande armoire qui se trouvait au fond de la salle de classe. Sally s'avança lentement vers celle-ci. Ele tenait fermement sa baguette en main lorsque...

« Il est temps, maintenant. »

20 H 00. Assise dans un coin de la grande salle, Key observait les personnes assises à toutes les tables. Laissant vaguer son regard sur chacun d’eux, elle essayait d’imaginer ce que la vie aurait été sans elle. Pas parce qu’elle se croyait importante, mais simplement pour voir ce qu’il en aurait été. Attrapant lentement son verre, elle le porta à sa gorge. La fraîcheur de l’eau descendait dans son œsophage là laissant sans voix.

Table numéro trois. Gryffondor. Ses yeux défilaient sur les têtes des personnes. Certaines lui disaient quelques choses, d’autre non. Heath était assis à coter de Loris. La tête baissé vers son assiette, il admirait peut être son poulet. Loris, quant à lui était accoudée à Sally. Une pointe de mal être s’accentua dans le cœur de la Serpentard. Détournant aussi vite son regard, Emma s’approcha d’elle.

Emma – « McLoyd. T’es bizarre en ce moment. Il t’arrives quoi ? »

Avalant cette phrase avec affront, Jill déposa son verre sur la table et laissa traîner ses yeux dans le regard déçu d’Emma. Elle ne savait pas comment elle devait prendre cette interprétation de la chose. Déçue de quoi ? De son comportement ? Déçue sa façon d’être. Tant de questions et probablement qu’une seule réponse étaient possible. Mais elle ne la possédait pas.

B R E A T H E – « Je … »

« Ne sais pas. » En dépit de la blessure qu’elle éprouvait, elle se leva avec une certaine ardeur du banc et recula. Contemplant avec amour le visage fin d’Emma. A toute vitesse elle tourna les talons. Jill se mit à courir entres les rangées de table. D’ici elle pouvait entendre certain écho : « McLoyd elle court. » - « Admire cette pute, regarde son corps. » - « C’est pas de la meuf ça. C’est de la bombe. » - Des choses obscènes, des choses mauvaise. En hâte elle arriva près de la porte, avec force elle l’ouvrit. Passant la tête dans le hall, l’air frais lui fouetta le visage. Tout en continuant sa course, elle remonta les escaliers et s’arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle.

Contre un mur, elle s’appuya. Se laissant tomber sur le sol humide, elle posa ses mains sur son visage. Une McLoyd perdue. Vous n’avez jamais vu cela. Bien sûre que non. N’en soyez pas fière. Bientôt. Vous le verrez souvent. Rangeons au placard cette carrure froide et vulgaire. Il est temps, maintenant de changer. De grandir. Il n’y a que les cons qui ne changent pas. Croyez moi, elle ne fait pas partie des connes. Un soupir. Respire Jill.

Gardant ses yeux fermés, elle se leva. Agrippant ses ongles dans le mur, elle se tint droite et accepta avec rage la lumière des torches. Tournant la tête sur le coté, elle aperçut Loris et Sally. Le cœur qui fait « BOUM » et la douleur affreuse. De nouveau en route, la tête baissée au sol, elle se mit à courir. Désolée de ne pas accepter les erreurs des autres. Sur sa course, elle bouscula une personne qu’elle n’eut pas identifiée. Le fruit d’une blessure, le souffle d’un trop long combat. Être normale pour être bien. Et si elle s’en sort elle veut encore sortir la chaleur d’un beau matin. Montant les marches de l’escalier, elle laissa tomber sa nuque vers l’arrière. L’escalier pouvait aller ou il avait envie. Elle s’en fichait. A la fin de la transaction, Jill posa un pied sur le sol. Respire. Marchant sans but, elle tournait en rond dans les couloirs jusqu'à ce qu’une porte vienne à elle. S’approchant en hâte de la porte, elle posa sa main sur le poignet et ouvrit la porte. A l’intérieur de la classe tout semblait mort. Le noir obstruait la pièce. L’odeur de moisie déformait ses narines, dans le noir, Jill se mit à avancer. Touchant avec ses mains les murs humides. Elle tâta à l’aide sa main l’espèce d’armoire qui se trouvait devant-elle. Sortant, sa baguette elle prononça un sort et une lumière verte en sortit.

En hâte, elle ouvrit la portière et se plongea dans l’armoire. Sans trop se soucier de ce qui s’y trop à l’intérieur. Refermant la porte, elle laissa tomber sa tête contre la paroi. A l’intérieur tout était si simple. Tout était vide. L’armoire n’était pas trop petite ni trop grande, à l’intérieur elle était allongée. Ses jambes étaient repliées sur elle, et ses mains derrière sa nuque. La poussière lui chatouillait le nez, mais elle ferma les yeux et dégusta ce moment.

B R E A T H E - « Sans eux, je n’existerai pas. »

Laissant échapper un toussotement. Jill se redressa, ses joues étaient trempées. Cachée dans une armoire à pleurer, à revoir sa vie, à décider de son futur. A cacher cette faiblesses. Contre son destin. Elle voulait s’en sortir, un peu plus forte ! BORDEL ! Être normale pour être bien ! La porte était fermée à clef. Quelques coups d’épaules suffiraient pour l’ouvrir. C’était chose faite. Une personne pénétra dans la pièce. Se redressant encore un peu plus, Jill laissa échapper un couinement. La porte de l’armoire s’ouvrit. Laissant tomber son pied sur le sol, Key reconnu instantanément Sally. Le cœur battant à cent à l’heure, elle sortit de l’armoire et se posa devant-elle.

B R E A T H E – « Bonsoir Sally. »

En écho, sa voix blessée résonnait dans la pièce. Plaçant ses mains derrière son dos, elle laissa vaciller sa tête en arrière. Respire encore un peu. Un drôle de destin. Des excuses plates et salaces sont à venir. Sans eux. McLoyd.

La porte de l'armoire s'ouvrit en grand. Oh my God ! Qu'est-ce qui l'attendait juste derrière ? Un vampire centenaire amateur de sang frais aux dents démesurément longues ? Un épouvantard qui prendrait la forme de Henry De Hurlevent-Le-Professeur-Effrayant-A-La-Voix-Trop-Forte-Dont-Les-Mots-Favoris-Etaient-Concentration-Constante ? Un assassin en cavale venu trouver refuge à Poudlard ? Une diseuse de bonne aventure qui lui prédirait les cent prochaines erreurs qu'elle commettrait ? Un mystérieux homme vêtu de noir kidnappeur de jeune fille frêle et innocente ? La dernière heure de Sally avait peut être sonné. Blême, la jeune fille resserra sa main autour de sa baguette magique. C'était inutile. Tout au plus, elle serrait capable de crever l'oeil de l'assassin-vampire-kidnappeur-de-jeunes-filles avec. Elle fit un pas en avant. Aahh. Sally sursauta. Une jambe venait de glisser et de toucher le sol. Il n'y avait plus de doutes à avoir. Il s'agissait bel et bien de la jambe d'une jeune fille sortit tout droit d'une armoire à disparaître qui servait à cacher les cadavres qu'un mysèrieux hommes en noir y avait entreposé. Telle était la conclusion de Sally.

Mais son épouvante fut plus grande encore lorsqu'elle se retrouva face à Key McLoyd. Ses yeux s'écarquillèrent. Au-dessus de la tête de Key venait d'apparaitre un énorme néon clignotant qui indiquait en toutes lettres :

- A T T E N T I O N _ D A N G E R -

Sally venait de comprendre ! Illumination soudaine ! Key était à la solde de l'homme mystèrieux vêtu de noir et attirait pour lui les jeunes filles ! Ziouuuuump. Fin du scenario. Sally redescendit sur Terre. Elle déglutit difficilement. Elle n'avait aucune envie de se ramasser une nouvelle râclée. Sa première altercation avec Key lui avait laissé un goût amère au point où elle rasait les mus lorsqu'il lui arrivait de la croiser dans les couloirs ou de s'assoir à l'autre bout de la classe lorsqu'elle avait un cours en commun avec les Serpentards. Key lui faisait peur. Sally la trouvait froide, dure et violente et redoutait toute rencontre avec la jeune fille. Pourtant, elle avait été pendant longtemps la petite amie de Loris. Alors, Sally ne se posait qu'une question : avait-elle devant ses yeux la véritable Key ? Et qu'était-il advenu de celle que Loris avait pu aimer ? Bref, pas le temps de philosopher. Ce soir-là, la situation était donc désespérée puisque la porte de la salle de cours était verrouillée.

B R E A T H E – « Bonsoir Sally. »

Bonsoir... Un simple mot. Mais quel choc pour Sally. Elle s'était attendue à quelque chose de plus direct, de plus dur mais il est vrai que lorsque Key avait une proie, elle aimait jouer et prendre son temps. Pourtant, sa voix se résonna en échos avec une dernière note brisée que Sally, toujours très attentive, ne put s'empêcher de remarquer. Que dire ? Que faire ? Comme d'habitude. Sally baissa la tête, son regard fuyait celui de Key. Elle ne la vit pas rejeter sa tête en arrière en un geste qui semblait...

"Bonsoir... Désolée, je ne voulais pas te déranger."

En temps normal, c’est en éclat de rire que cette phrase aurait été finie, mais par délicatesse Key afficha un sourire sur ses lèvres. A l’aide de sa baguette, elle prononça le sortilège de lumière. Un filament verdâtre se mit alors à jaillir de sa baguette. Eclairant toute la pièce et le visage de Sally. De plus, Key fit apparaître deux petits fauteuils. Un pour elle et l’autre pour Sally. Se laissant tomber dans l’un deux, elle croisa ses jambes et invita Sally à s’asseoire.



Une attitude irréprochable. Key laissa vaguer ses yeux sur le visage pâle de Sally. La pauvre, c’est vraiment peur qu’elle à du avoir. Inspirant profondément, Key voulait se jeter sur Sally et la bourrer de coup de poing, maintenant trois mois qu’elle n’avait plus toucher quelqu’un. Ses mains tremblaient de manque. Essayant de rester calme, elle se mit à bouger sa jambe droite dans tout les sens. D’un drôle d’œil, Sally la regardait.



Un tic ? Un éclat de rire apparu dans sa tête. Quel tic ? Celui de mentir à tout le monde et d’essayer de montrer qu’elle change ? Absolument. Félicitation McLoyd tout le monde y croit. Finalement, il n’y a que les cons qui ne changent pas. Et faisant partie des filles qui ne demandent pas à la vie si elle pouvait respirer, Jill pouvait se le permettre. Tournant la tête vers Sally, elle admirait son calme et sa façon d’être avec les autres. Vraiment trop conne cette fille et dire Seth était tombé amoureux d’elle. Loris aussi. Du n’importe quoi. Une pauvre petite gamine.



Les plus sincères. Du rire et encore du rire ! Avalant avec force sa salive. Jill laissa vaciller sa tête sur le coté. Une clope. Un briquet. Un cendrier. Inspire petite femme. Expire. Nous avons tous une drogue dans la vie. Pour certain c’est le chocolat. Pour Key à votre avis ? …

Stupéfaite, Sally s'assit docilement dans l'un des fauteuils que Key venait de faire apparaitre. Elle était loin d'être rassurée. Mais elle n'avait pas le choix. Elle allait donc jouer le jeu de la Serpentard. Elle sentait les yeux sombres de Key posés sur elle. Son regard fixait le pieds du fauteuil de la vert et argent comme s'il s'agissait de la chose la plus interressante au monde, la plus captivante. Son coeur battait plus vite. Elle ne s'attendait certainement pas à ce qui allait suivre. Au contraire, elle pensait avec force que tôt ou tard, Key se léverait de son fauteuil telle une furie et se jeterait sur elle, la saississant par les cheveux dans le seul but de lui faire mal. Devenait-elle paranoïaque ?

B R E A T H E – « Tu ne me déranges pas. Tu me trouver conne à me cacher dans un placard. De plus, j’espère que je ne t’ai pas fais peur. »

La voix de Key la frappa. Elle était... Agréable. Pas d'aggressivité, pas de sarcasme. Key deviendrait-elle gentille ? Sally avait du mal à y croire mais après tout, pourquoi pas. Toutefois, elle restait sur ses gardes, un peu méfiante.

"Non...Ca va."

Elle se tut. En verité, Sally avait la peur de sa vie. Son esprit trop imaginatif se faisait déjà divers scenarii plus gore et glauques les uns que les autres. Mais cela, elle ne le dirait pas à Key. Elle passerait à coups sûr pour une idiote et ferait les frais des rictus et sarcasmes de la vert et argent. Ses yeux fixaient encore et toujours le pieds du fauteuil de Key lorsque sa jambe se mit à bouger frénétiquement. Un tic ? Etrange. C'était la première fois que Sally voyait cela chez Key. Mais après tout, elle ne la connaissait pas. Elle ne répondit pas, attendant sagement la suite. La serpentard en venait au but.

B R E A T H E – « Je suis contente que tu sois là. J’avais envie de te parler. J’aimerais qu’à l’avenir tu arrêtes de longer les couloirs quand tu me vois. Dis toi une chose. Je n’ai plus l’intention de te frapper Sally. Et aussi plates soient-elles. Je te présente mes excuses les plus sincères. »

Quoi ?! Sans aucun doute, des excuse de Jill McLoyd, voila la chose à laquelle Sally n'aurait jamais crû ni même espéré. Que répondre à cela ? Qu'elle lui pardonnait ? Certes elle n'avait pas oublié leur altercation mais... Des excuses de Key... Cela lui paraissait tellement étrange. Sally osa relever la tête, jeta un coup d'oeil méfiant à son interlocutrice, ouvrit la bouche et la referma, stupéfaite et abasourdie.

"Euh... D'accord... Merci beaucoup."

Elle baissa la tête, ses cheveux blonds tombèrent le long de ses épaules. Voilà ce qu'elle avait trouvé à dire. Mais les paroles de la serpentard l'avait touché. Elle ne lui faisait pas confiance et l'avait vite jugé après l'épisode des Baked Beans mais peut être s'était-elle trompée ? Peut être qu'à cette époque Key traversait une mauvaise passe et avait changé de caractère, un peu comme Anne lorsqu'était survenue sa rupture avec Chad. Sally se mit à croire qu'elle avait en face d'elle la véritable Key, celle que Loris avait aimé. Et peut être, parviendrait-elle, elle aussi, à apprécier la serpentard ? Il ne faut jurer de rien. Alors, Sally se mit à sourire et chaleureusement, elle répondit à Key :

"Merci beaucoup, vraiment. Je ne sais pas quoi te dire. Mais je devrais aussi m'excuser pour les haricots, et puis pour t'avoir juger peut être trop rapidement."

De toute façon, ça n’aurait pas été qu’est-ce qu’elle en aurait eu à foutre ? Sincèrement. Le monde est divisé en deux. Il y a eux. Et puis, il y a elle. Malgré ce que vous ne savez pas, elle constitue un monde à elle toute seule. Pensez-vous que le narcissisme à quelque chose à avoir ici ? Arrêtez de penser cela. C’est tout à fait faux. Esquissant un sourire. Bougeant encore plus vite sa jambe, Key se mit à tourner la tête de gauche à droite. Tic numéro deux. Numéro trois … Pour plus tard.



Entre dans le jeu gamine. Tourne avec Key. Elle tournera avec toi. Maintenant que les deux tics étaient en route, le troisième n’allait pas tarder à arriver. Laissant toujours planer un sourire sur ses lèvres, McLoyd tourna la tête sur le coté pour regarder si la porte était bien fermée. Elle ne comptait pas se faire prendre, elle n’en avait pas envie. Sally, semblait perdue, peut être avait-elle peur ? Devrait-elle ? Absolument pas. Key n’avait pas l’intention de la toucher, même si l’envie était absolument présente. Elle n’allait pas la toucher, ni même l’effleurer.



Mais vraiment, de chez vraiment conne cette fille. Depuis quand : « Euh d’accord, merci beaucoup » est une phrase ? Ce sont donc ça ses remerciements ? Ah, bas c’est du beau. Le cœur de Jill battait chaque seconde plus fort que la dernière. D’un air joyeux, elle regarda Sally. Son visage pâle ne lui disait rien qui vaille. Posant calmement sa main sur son épaule, Key essaya de la rassurer.



Quitte à dire oui. Quitte à dire non. Dans le cas où le « non » se verrait prononcer, Jill quitterai la salle. Sans rien lui, sans rien lui dire. En songeant que son plan serait complètement foiré.



Key lui tendit sa main, à elle de la prendre pour accepter. Être ou ne pas être merci de poser la question. Respire Key. Prend cette aventure pour un jeu. Tout ira pour le mieux. Tu peux le faire espèce de manipulatrice.

B R E A T H E – « Tu sais quoi Sally ? Nous allons faire un bon dans le passé. On efface tout et recommence prête ou pas ? »

Enterrer la hâche de guerre ? Une occasion rêvée. Sally ferma les yeux. Elle détestait avoir des ennemis. Pour elle, mieux valait l'indifférence, car les gens ne lui accordaient aucune attention et la laissaient tranquille. Quand elle commettait un impair, ils se contentaient de secouer la tête avec exaspération. C'est ainsi que réagissaient la plupart des Gryffondors quand ils l'apercevaient. Mais ça lui était égale. Sally était dans son monde. Elle osa poser ses yeux sombres sur Key. Elle la trouvait drôlement intimidante. Une beauté intimidante, semblable à une mystérieuse héroïne de roman. Elle se sentit terriblement stupide pour le scenario qu'elle s'était inventée quelques instants auparavant et pour la frousse qu'elle avait eu. Chaleureusement, Sally sourit. Son coeur était plus léger. Comme si un poids venait de s'envoler. Son regard coula du visage de Key et sa main tendue. Sally eut un dernier moment d'hésitation... Qui dura un quart de seconde à peine. Key lui offrait la paix et la tranquilité. Elle n'allait pas cracher dessus. Elle pensa à Loris. Elle avait envie de connaître la Key dont il était tombé amoureux.

"Oui. On efface tout. Je crois que je t'ai jugé trop vite. Je ne pense pas que tu sois la personne que... Euh, enfin je veux dire... Vu notre première rencontre mais... Mais c'est du passé n'est-ce pas ?! Donc... Non, je pense que tu es quelqu'un de bien."

Sally venait de lui accorder sa confiance. Ses paroles étaient confuses mais si l'on decritpait bien, cela voulait dire : L'autre fois, c'était un incident. En repartant sur de nouvelles bases, j'oublies, je prends le temps de te connaitre et de t'apprécier. L'ancienne Key s'effaçait lentement de la mémoire de Sally, remplacée par la nouvelle. La nouvelle Key souriait avec gentillesse et parlait d'une voix douce. Elle avait des tics, Sally les mit sur le compte du stress. On était en pleine période d'examens après tout. Sally se rendit compte qu'elle s'était enfoncée. Elle changea de sujet pour entamer un semblant de discussion.

"Tu as des projets pour les grandes vacances ?"

Simple curiosité. D'une main experte, elle glissa ses cheveux blonds derrière ses oreilles pour ne pas qu'ils la génent. Elle se sentait mieux, plus insouciante.

Qu’est-ce qu’elle pouvait être conne cette Sally comme même. Gober tout ce qu’on lui disait. Vraiment pathétique. Laissant toujours apparaître ce sourire rassurant sur ses lèvres, Key avalait avec une certaine douceur la victoire qu’elle venait de prendre. Tic numéro trois. Ses dents claquaient, les unes après les autres. Sa mâchoire ne cessait de calquer. Posant sa main sur celle-ci Key essayait toujours d’afficher se sourire, mais plus moyen de le faire apparaître. Tout ces tics ensembles donnait à la vue : Une droguée en manque de coke. Croyez-moi. Elle était en manque, mais pas de coke. D’action et de réaction.



Pose. Inspire. Expire. Elle savait le silence, depuis longtemps, elle connaissait la violence et son goût de sang. Rouge colère, sombre douleur. N’ayez pas peur. Rien n’est normal avec Key. Simulant une fausse douleur au ventre, elle se leva d’un bon et se plaça devant Sally. Cette action mit fin à tous ses tics. Reprise du sourire : En cours.



Eclat de rire mentale. Qu’elle sujet passionnant. Les vacances. Que dire à sujet ? Key savait très bien qu’elle allait allez chez Shaylee. Mais elle ne pouvait pas lui dire cela. Car la Gryffondor se poserait des questions. Cherchant vite une réponse, elle tomba sur la première qu’il lui vint à l’esprit.



Je creuse la tombe de Sally Flemings. A elle dit sauter. Affichant un sourire. D’une amie à une autre. Key Jill McLoyd – Sally Flemings. Juin 1983. N’importe quoi. . .

Marcher. Marcher. Que dire que faire. A présent debout, Key se mit en marche vers la porte. Elle voulait marcher, alors cette petite allait marcher. Affichant un sourire, Key se posta devant la porte. Sally restait inerte, pourtant Jill avait tout fait pour la rassurer avait-elle échouée ?



Avec force, elle ouvrit la porte. Laissant apparaître devant-elle le couloir. L’air frais se faufila dans la pièce et Jill prit une profonde inspiration. Rien de mieux pour se calmer. Elle allait bientôt prendre congé. Pour aller se réfugier dans les douches des dortoirs. Pour s’enfoncer une fois de plus ses ongles dans la cuisse pour se calmer. Dans quelques jours, elle allait se procurer une lame ; Pour se détruire encore plus les cuisses. Pour réaliser ce plan qu’elle s’était fixée. Pour tous les manger.



Satisfaction. Maintenant sonnait la fin du rendez-vous. 22 h 00 était une bonne heure pour aller se coucher et dormir au pays des cieux. Invitant Sally à passer devant-elle, Jill se retourna et contempla la pièce qui avait été la pièce de ses premières excuses. Derrière elle, elle referma la porte et salua Sally un geste de main. Tournant les talons ver sa salle commune, Jill s’arrêta.



Tournant les talons à nouveau, Jill dévala les escaliers à toute vitesse, Key s’arrêta un moment pour prendre son souffle et continuer sa course. Les dortoirs, la salle de bain. Son élément, son monde.