N O V E M B E R _ S K Y {PV}

Heinrish – « Andreas . . . »

Silence radio toujours. Pravda se laissa prendre dans les bras. Un sourire aux lèvres. Une tape amicale. Inspirant une nouvelle fois sur une cigarette, Andreas remonta sa manche pour laisser respirer l’entaille qui ruisselait sur son bras. Le signe d’une dispute. Tactique Pravda. Besoin d’explication ? On s’en passera.

Heinrish – « Qu’est-ce que tu fiches là ? »

Pravda afficha encore un sourire. Un sourire radieux qui faisait tomber raides dingues les filles. Le vent soufflait lentement, il était ni trop froid, ni trop chaud. Juste ce qu’il faut pour être à l’aise. Le silence radio laissa place à une mélodie et à la voix grosse et hargneuse de Heinrish.

D E V I L . – « Heinrish. »

La vie en elle même est très compliquée. Pour la comprendre il faut parfois lutter. Se battre. Andreas est un battant, depuis le début il se bat. Pour se faire respecter. Pour se comprendre. Heinrish est le seul qui le comprend. November Sky. Mélodie. Mélancolie.

D E V I L . – « Je marchais sans but, tu me connais. »

Laissant tomber son mégot de cigarette sur le sol, Pravda attrapa le bras de son ami et se mit en marche. En marche vers un petit bras tranquille. Dans cet endroit, la lumière était tamisée, les sièges étaient en cuir brun et les tables en acajou. L’odeur du bar était insupportable. Un mélange de cigarette et d’alcool. Heinrish s’installa en face d’Andreas dans le fond de la salle. Quelques instants plus tard le serveur apparu.

Serveur – « Messieurs, bonjour. Que puis-je vous servir ? »

D E V I L . – « Envoie moi un Whisky. »

Andreas détourna la tête et lança un regard sobre à son frère de cœur. Heinrish comprit très vite que c’était à lui de répondre.

- Heinrish.

Le dénomé Heinrish eut un clin d'oeil en guise de réponse. Andreas? C'était son ami depuis près de 24ans qu'ils se connaissaient et avec le temps, ils avaient lié un amour fraternelle si proche qu'on aurait dit des jumeaux. Ce que l'un pensait, c'était comme si l'autre avait la même pensé qui s'affichait en lui. De même qu'un seul regard leur suffisait pour qu'il se comprenne. Des jumeaux. Des jumeaux spirituels. Que quelqu'un tente de casser cette amitié, ce lien, et Heinrish le tue sans une once d'hésitation et de réflexion.

- Je marchais sans but, tu me connais.
- Travailler dans le Département des Mystéres n'a rien arrangé. Espèce de mystificateur...

Andreas ne semblait pas si bavare que ça. En même temps, il était plus quelqu'un qui analysait les gens au premier coups d'oeil pour pouvoir se faire une idée de la personne. C'était lui qui avait longtemps conseillé Heinrish et qui continuait toujours maintenant, mais d'une autre façon. Alors qu'enfant, c'était lui qu'avait le rôle de meneur, c'était Heinrish qui avait parvenu à devenir son égal en suivant ses conseils. En d'autres termes, Heinrish lui devait tout. Mais c'était assez réciproque dans bien des façons et des aides qu'ils se sont faits depuis le temps qu'ils se connaissent.

Heinrish allume une cigarette. Grande première pour Andreas qui ne l'a jamais vu fumé. Au moment où le jumeau spirituel jette son mégot, l'autre prend la relève. Il suit Andreas dans le petit bar. Dès qu'ils y pénétrèrent, une odeur horrible surgit dans ses narines, lui arrachant un petit rictus qui n'aurait pu dire si ça lui plaisait ou pas. Néanmoins, il sortit sa baguette discrètement et lança informulément un enchantement d'aération et d'un coups toutes les issues s'ouvrirent pour y laisser entrer une brève brise qui aéra la pièce avec puissance. L'air était plus respirable, mais personne ne put s'avoir d'où cela venait, ni de qui cela venait. Les employés lancèrent quelques sortilèges pour refermer les fenêtres et les portes. Puis, ils s'asseyèrent au fond de la pièce, Heinrish face à Andreas. Un sourire à la commissure des lèvres, le barman vint prendre leur commande. Heinrish inclina légèrement sa tête de façon à ce qu'il soit mis sous une pénombre suffisante pour que son visage ne trahisse pas son identitée et il commanda une vodka glacée.

- Qu'est ce qui t'es arrivé? Au bras?

Il aurait pu se plonger dans l'esprit de son frère, mais il ne le faisait pas par pur respect etpour éviter d'offenser Andreas. Ce dernier connaissait trop Heinrish pour savoir lorsque ce dernier usait de la magie. La trace d'Heinrish était trop significative. Seulement fallait la connaître et Andreas, lui, la connaissait. Heinrish tira finalement sur sa cigarette.

Heinrish – « Travailler dans le Département des Mystères n'a rien arrangé. Espèce de mystificateur... »

Andreas esquissa un sourire et sorti son paquet de cigarette qu’il déposa sur la table. Le briquet. Son regard ne cessait de croiser celui d’Heinrish. En ce jour d’Avril, Pravda était un homme heureux. Il était un de ces gamins content d’avoir retrouvé un jouet qu’il pensait avoir perdu. Quelques secondes plus tard, il croisa ses jambes et sorti une cigarette. Inspirant fortement dessus la fumée lui piqua les yeux.

Andreas – « On ne change pas les personnes frère. Nous les améliorons juste. Personne ne peut me changer. Si, une personne peut me changer. Tu es cette personne. »

Expirant la fumée, il tapota sa cendre contre le cendrier. Le visage d’Heinrish était caché dans la partie sombre de la pièce. Personne ne pouvait donc l’apercevoir. Andreas tourna la tête et le serveur réapparu.

Serveur – « Alors une vodka glacée pour le monsieur ici. »

Le serveur s’approcha et laissa glisser le verre sur la table acajou. Il se tourna et ajouta un sourire.

Serveur – « Le whisky pour vous je présume. »

Sans demander son reste, il déposa le whisky et s’éclipsa derrière son bar. Il se remit en marche comme un robot et s’attarda à ses taches sans trop s’occuper des deux hommes. Première gorgée. Andreas crispa son visage. Le whisky, il en avait perdu son goût, son odeur. Son acidité.

Heinrish – « Qu'est ce qui t'es arrivé? Au bras? »

Pravda déposa aussi vite son verre et rebaissa sa manche. Une petite dispute entre moldu. Un regard interrogateur. Andreas fait le reste. Il soupira un coup et plaça son regard de marbre sur son ami. Un sourire.

Andreas – « Un regard déplacé. »

Il esquissa un sourire et écrasa sa cigarette dans le cendrier. Son verre en main, il se laissa tomber dans le fond du siège et déposa sa tête sur l’appui.

- On ne change pas les personnes frère. Nous les améliorons juste. Personne ne peut me changer. Si, une personne peut me changer. Tu es cette personne.

Heinrish eut un petit rire, mais en ses yeux ont pouver y lire un profond respect, mais aussi un remerciement. Heinrish avait toujours respecté Andreas, et il était, peut être, beaucoup plus ouvert sur ses sentiments qu'il laissait défiler beaucoup plus facilement qu'Andreas lui même. Andreas, le marbre, la pierre. Heinrish, la chaleur, le feu. Le chef des Mangemorts, bien que prochainement, la cible de ses derniers lorsqu'il révèlerait ses plans, se passa la main dans les cheveux tout en soufflant sa fumée avec tranquillité. Mais ce n'était qu'une passerelle, Heinrish était toujours tourmenté par ces pensées. Andreas les atténuait juste.

La barman déposa les consommations. Heinrish l'attendait de pieds fermes pour se tenir prêt et lui faire oublié assez aisément et par legilimencie, les souvenir de sa présence et faire en sorte qu'il ne le reconnaisse pas, qu'il ne s'en souvienne pas. Il tira ensuite son verre vers lui, et il le sirota légèrement, juste de quoi trempé ses lèvres. Il reposa son verre, et il sortit sa baguette magique pour enchanter le glaçon dans le but de le faire tourner dans le verre pour remuer la boisson et faire fondre ce dernier assez rapidement. Puis il lui demanda ce qu'il s'était passé à son bras.

- Un regard déplacé.
- Moi, chui ministre.

C'était une phrase qui avait pour but de faire rendre compte à Andreas qu'Heinrish aimerait que ce dernier parle. Néanmoins, il ne montra pas d'autres signes qui aurait pu pousser Andreas a lui en dire un peu plus.

- Bref... Tant mieux que tu sois là, je voulais te voir.

Il le lâcha du regard pour observer son glaçon qui fondait assez rapidement. Heinrish releva le visage tout en inspirant pour se donner, en quelque sorte, une certaine forme de courage.

- Je vais quitter les Mangemorts.

Il parlait doucement, non pas par crainte de ce qu'allait dire Andreas, mais plus pour ne pas se faire entendre par les autres clients, bien que les tables autours d'eux soient vides.

Heinrish – « Moi, je suis ministre. »

Pravda émit un petit rire. Et pourquoi pas. Les panneaux publicitaires feraient leurs pub et en gros dans tout le village Pré-Au-Lard nous verrions écris « VOTER POUR HEINRISH MUSTANG » Pourquoi pas. Rien n’est impossible il suffit d’y croire.

Andreas – « Je suis président du partie socialiste des grands cons. »

S’enfonçant encore plus dans le fauteuil, Andreas fit retentir son rire diabolique. Pour les femmes il était perçu comme un signal de manque d’amour. Encore une fois. Pourquoi pas. Il suffit encore d’y croire. A l’aide de sa main droite il attrapa son verre de Whisky et le porta à ses lèvres.

Heinrish – « Bref... Tant mieux que tu sois là, je voulais te voir. »

Andreas, quoi qu’il arrive sera toujours présent. Il fit encore une sourire et replongea son regard dans son verre orangé. A moitié vide. Quelques minutes plus tôt, Heinrish avait lancé un mini sortilège au barman. Tout ce petit cirque amusait beaucoup Andreas pour regardait la scène d’un air heureux. Son frère n’avait donc pas changé. Toujours aussi parfait. Aussi perfectionniste.

Andreas – « Je serais toujours là. Pour le moment présent, je t’écoute. Qu’as-tu à me dire. »

Admirant longuement sa montre en argent, Pravda tourna son bras et fixa son regard dans celui de son frère. Il s’attendait à quelque chose de simple. Quelque chose de facile. Une simple petite nouvelle. Une tâche facile à régler et facile à oublier. Mais cette fois, tout allait être plus compliqué.

Heinrish – « Je vais quitter les Mangemorts. »

Cette phrase résonnait en écho dans la tête de l’anglais. Il la secoua pour être certain d’avoir compris et baissa sa tête. Accoudant son coude sur la table, il prit appui sur celui-ci. Ses yeux cherchaient une explication dans ceux d’Heinrish, mais il n’y trouvait rien. Il s’efforçait de penser à rien. Mais cette fois cette tâche était trop difficile.

Andreas – « Je respecte ton choix. Dois-je te retenir, ou te demander plus tôt, qu’elle est la raison de ton départ. »

Sa voix était enrouée. En trente cinq ans d’existence, c’était la première fois qu’il entendait une phrase aussi mauvaise. Une mauvaise phrase, lancé par une bonne personne. Il ne comprenait pas. Son visage resta de marbre, il avala encore une gorgée de son whisky et s’enfonça dans le siège en s’allumant une cigarette.

« Mais tu sais je suis pauvre, et mes rêves sont mes seuls bien. Sous tes pas j’ai déroulé mes rêves. Marche doucement car tu marches sur mes rêves. Assume tes rêves Heinrish. »

A ce qu'Heinrish venait de dire, Andreas allait sûrement mal le prendre. Enfin, ça, Heinrish n'en savait rien. Et il ne comptait pas usé de légilimencie pour le savoir. Non. Mais ça lui avait fait un bien fou de le dire. Oui, enfin, il osait le dire. Il osait, il arrivait à le dire. Sa visite à la source avait été bénéfique, néanmoins, ce n'était pas la chose ultra-importante qu'il l'avait fait changé d'avis. Heinrish s'était laissé convaincre par Cryptos bien qu'au début, il avait tout simplement refusé ce que le vieux lui avait révélé. En même temps, c'était assez frustant de s'entendre dire qu'on s'était trompé de voie et qu'on errait dans les ténèbres pendant plus de 20 ans.

- Je respecte ton choix. Dois-je te retenir, ou te demander plus tôt, qu’elle est la raison de ton départ.

Heinrish eut un soupir de soulagement qu'il noya dans son verre de Vodka glaçé. Néanmoins, il ressentait tout de même un peu de douleur à l'idée de laisser tomber Andreas, car c'était ainsi qu'il le ressentait. Andreas... Son avis valait, aux yeux de l'allemand, tout l'or du monde, c'est pour ça que le polonais, Andreas, avait toute son estime et qu'il le respectait et considérait comme un frère. Même Troy à côté ne valait rien, et pourtant, c'était son frère légitime et biologique.

- Andreas... Je ne veux pas te faire du mal, mais... As tu déjà pensé à ce que serait la vie si tout avait été autrement? J'aurais été placé dans un foyer avec mon frère et ma soeur parce que mon père aurait fini par tuer ma mère sous les coups... Aleksander serait encore là... J'aurais une famille, bien que l'ayant à peine commencé... Tu en aurais sûrement une... On s'est trompé de voie, Andreas. Les ténèbres sont futiles quand on y regarde de loin, quand on y regarde comme nous y avons jeté notre permier regard dessus lors de nos études à Serpentard... Mais ne crois tu pas qu'il y autre chose là dessous?

Heinrish se tut. Il regardait les yeux d'Andreas, il les suivait, comme si il était hypnotisé. Il voulait secouer Andreas, lui partageait son avis, ses découvertes, ses recherches. Il voulait le remettre sur la bonne voie tout comme lui voulait le faire pour lui même. D'autant plus qu'il serait beaucoup plus facile pour Andreas, étant donné qu'il était intégré dans la vie et que personne ne le soupçonnait... Heinrish voulait faire cela pour Andreas. Ce cadeau... C'était ce qui comptait presque autant que Khâlina ou ses enfants, ses propres enfants. Heinrish aimait Andreas, comme un frère, et il ferait tout pour que ce dernier s'épanouisse dans la vie même si Heinrish devrait donner la sienne en échange. Andreas... C'était l'être à qui il disait tout, celui qui arrivait à le comprendre. Il valait énormément aux yeux d'Heinrish que si quelqu'un osait lever sa baguette sur lui, il serait mort avant même d'avoir eut le temps de dire ouf, ou alors, Heinrish aurait sauté devant Andreas pour être ciblé par le sort, dans le but de sauver la vie de son frère. Son frère jumeau.

- Désolé de t'avoir déçu, Ptit frère... Mais... Depuis que je suis marié avec Khâlina, bah... J'ai ouvert les yeux sur beaucoup de chose, bien qu'on me les avait déjà ouvert... Je ne suis pas fait pour finir noir... Et toi, non plus. Je ne veux pas que la magie noire continue de te corrompre en sachant que t'es un gars bien et que tu vaux dix fois l'or du monde...

Il avait encore plus baissé la voix. Mais au moins, il avait dit ce qu'il avait à dire. Il s'était ouvert le coeur pour Andreas. Heinrish baissa le regard. Première fois. Il écrasa sa cigarette sans y avoir pratiquement tiré dessus.

Heinrish – « - Andreas... Je ne veux pas te faire du mal, mais... As tu déjà pensé à ce que serait la vie si tout avait été autrement? J'aurais été placé dans un foyer avec mon frère et ma soeur parce que mon père aurait fini par tuer ma mère sous les coups... Aleksander serait encore là... J'aurais une famille, bien que l'ayant à peine commencé... Tu en aurais sûrement une... On s'est trompé de voie, Andreas. Les ténèbres sont futiles quand on y regarde de loin, quand on y regarde comme nous y avons jeté notre premier regard dessus lors de nos études à Serpentard... Mais ne crois tu pas qu'il y autre chose là dessous? »

Andreas inspira longuement et laissa son regard sobre sur Heinrish. A l’intérieur de lui tout semblait exploser. Il ne s’attendait pas à cette révélation. Il s’attendait à quelque chose de plus simple ; De plus sympa. Mais certainement pas à ça. Avalant d’un trait le reste de whisky. Pravda se redressa. Allumant une nouvelle cigarette. Moralement il se préparait à la réponse qu’il allait lui formuler. Il tenait énormément à Heinrish, mais pour lui les ténèbres représentaient tout. Andreas n’est pas un homme fait pour avoir une famille. Il n’est pas fait pour avoir une existence parfaite. Il n’est pas fait pour avoir une vie qui se répète à son présent.

Andreas – « Heinrish … Je ne sais quoi te dire. Je n’ai jamais pensé à ce que le serait ma vie si tout avait été autrement. Je ne me suis pas trompé de voie moi. J’aime ce que je fais. Je n’aurais jamais une famille comme la tienne Heinrish. Jamais je n’aurai d’enfant. Jamais je n’aurais de femme. Je suis beaucoup trop égoïste avec les autres pour donner de l’amour à une autre personne que toi. Tu sais ce que je pense mon frère. Je te soutiens, je ferais ce que tu veux que je fasse. Mais jamais je ne quitterai les rangs des ténèbres. »

Parce qu’il faut remettre les pendules à l’heure. Andreas Pravda n’est rien sans Heinrish Mustang. Il n’y a pas d’Andreas sans Heinrish et vice versa. Andreas est Heinrish. Heinrish est Andreas. Entre eux, un amour de frère était réellement né. Pravda, depuis tout jeune faisait passer le bonheur de son frère avant le sien. Inspirant sur une nouvelle cigarette. Le cœur d’Andreas explosait. Son frère de cœur se retirai des rangs. Il détourna la tête, et cligna des paupières. Un filament d’eau coula le long de sa joue. Il savait très bien qu’Heinrish pourrait utiliser de ses dons pour lire dans ses pensées et face à cette remarque Andreas n’en eu que faire. Il s’en fichait. Parce que ce qu’il pensait allait bientôt être mis sur table. Son frère ne pouvait partir. Il n’en n’avait pas le droit.

Heinrish – « Désolé de t'avoir déçu, P’tit frère... Mais... Depuis que je suis marié avec Khâlina, bah... J'ai ouvert les yeux sur beaucoup de chose, bien qu'on me les avait déjà ouvert... Je ne suis pas fait pour finir noir... Et toi, non plus. Je ne veux pas que la magie noire continue de te corrompre en sachant que t'es un gars bien et que tu vaux dix fois l'or du monde... »

La tête détournée, les larmes se mirent doucement à couler. Comprenez la douleur. Depuis plus de trente ans les deux hommes étaient ensemble et en une soirée tout allait changer. Pravda n’arrivait pas à s’en remettre. D’habitude cet homme était plutôt discret et ses sentiments, il les envoyaient paître. Changeons la règle. Andreas secoua la tête et chassa ses larmes d’un revers de main. Il leva le bras et désigna du doigt la vodka et le whisky. Encore. Le serveur acquiesça.

Andreas – « Tu ne m’as pas déçu. Tu m’as blessé. Profondément blessé. Toi et moi c’est depuis combien de temps ? Trente ans ? Depuis que nous sommes tout petits. Et je ne comprends pas, je n’arrive pas à me dire que tu veux mettre un terme à tout cela. Tu n’es peut être pas fait toi pour la magie noir, mais moi si. Je ne sais que te dire Heinrish. Tu quittes les rangs. Je ne les quitterai pas. Mais je resterai présent comme je te l’ai dis. Tu es fais. Donc ne fais pas de moi ce que tu es. Je resterai t’elle que je suis. Et je ne changerai pas. Si moi je vaux tout l’or du monde, dis toi mon frère que toi tu vaux le double de moi. »

Il s’arrêta et laissa planer son regard saccadé dans l’air du bar. Il ne savait plus quoi dire. Sûrement plus quoi penser. Pour la première fois Pravda était blessé. Il fallait s’y attendre. Une t’elle nouvelle choque. Une t’elle nouvelle détruit.

- Heinrish … Je ne sais quoi te dire. Je n’ai jamais pensé à ce que le serait ma vie si tout avait été autrement. Je ne me suis pas trompé de voie moi. J’aime ce que je fais. Je n’aurais jamais une famille comme la tienne Heinrish. Jamais je n’aurai d’enfant. Jamais je n’aurais de femme. Je suis beaucoup trop égoïste avec les autres pour donner de l’amour à une autre personne que toi. Tu sais ce que je pense mon frère. Je te soutiens, je ferais ce que tu veux que je fasse. Mais jamais je ne quitterai les rangs des ténèbres.

Heinrish le regardait allumer sa cigarette puis, l'allumé. Il fumait de trop. Mais c'était Andreas, et il était comme ça. Un peu con, peut être trop à certains moments, mais Heinrish l'était tout autant. Y en avait pas un pour racheter l'autre. Néanmoins, c'est Heinrish qui avait la classe. Non, je déconne. Heinrish est Andreas et vice-verça. Depuis leur onze ans, ils sont inséparables. Depuis leur onze ans, ils ont tout partagé, et depuis onze ans, c'était toujours resté pareil. Mais là... Heinrish eut un sourire. Contre toute attente.

- Pas d'enfants, tu dis? Erreur. Heath Pravda. Je l'ai rencontré, il y a quelques jours... Tu veux le voir?

Andreas... Heinrish sentit son coeur faire un bond dans la poitrine. Mais un bond, dans un gouffre. Une chute qui semblait durer et durer jusqu'à atteindre ou plutôt s'écraser contre ses intestins qui le renvoyèrent à sa place. Putain. Pourquoi se mettait il à pleurer? Heinrish, lui, n'y arrivait pas. Il ne pleurait plus depuis près de 20 ans, date où tous c'est arreté où tout a dégénéré dans sa vie. A nouveau, Heinrish baissa la tête. Mais il la releva pour continuer. Et à ça, Andreas commanda deux verres avant de repondre.

- Tu ne m’as pas déçu. Tu m’as blessé. Profondément blessé. Toi et moi c’est depuis combien de temps ? Trente ans ? Depuis que nous sommes tout petits. Et je ne comprends pas, je n’arrive pas à me dire que tu veux mettre un terme à tout cela. Tu n’es peut être pas fait toi pour la magie noir, mais moi si. Je ne sais que te dire Heinrish. Tu quittes les rangs. Je ne les quitterai pas. Mais je resterai présent comme je te l’ai dis. Tu es fais. Donc ne fais pas de moi ce que tu es. Je resterai t’elle que je suis. Et je ne changerai pas. Si moi je vaux tout l’or du monde, dis toi mon frère que toi tu vaux le double de moi.
- Je ne voulais pas te blesser... Je... Andreas.. Pardonne moi...

Heinrish s'en voulut. Il ajouta.

- Je n'aurais pas du te dire ça... Oublies. Je vais y aller. Merci pour le verre, mais c'est moi qui offre.

Il déposa 5 gallions sur la table et il se leva. Néanmoins, il ne pouvait bouger. Il se sentait trop mal pour laisser Andreas maintenant. C'aurait été déguelasse et sans coeur. Heinrish n'était pas comme ça. Surtout pas avec Andreas ou quelqu'un de proche. Heinrish l'aimait trop. Il resta debout, sur les poings qui étaient posés sur la table. Pas dans une attitude offensante, mais plus pour se soutenir.

- Cite moi une chose valable pour rester du côté des ténèbres, et je tenterais d'y rester.

Heinrish – « Pas d'enfants, tu dis? Erreur. Heath Pravda. Je l'ai rencontré, il y a quelques jours... Tu veux le voir? »

Une cigarette collée au bec. L’envoie de cette phrase était un coup de mise à mort. Pravda se passa la main sur les yeux. Il se frappa la tête et observa Heinrish. Son cœur battait la chamade. De temps à autre il s’arrêtait. Ses mains tremblaient. La chute. Andreas laissa tomber sa cigarette sur le sol, et s’approcha de la table. Ses yeux étaient d’un rouge à faire peur les enfants. Son regard était perdu et son esprit était ailleurs.

Andreas – « Qu’est-ce que tu me racontes vieux ? Je n’ai pas de môme. »

Encore une frappe sur la tête. Ce matin tout se passait bizarrement. Jamais Andreas n’aurait pensé que le ciel était aussi bleu. Que l’herbe était aussi verte. Que sa vie était aussi morte. Il secoua violement la tête. Essayant d’oublier cette phrase. D’oublier cette chose.

Andreas – « Absolument pas. Je ne veux pas voir un môme qui n’est pas le mien. Tu sais c’est Pravda est un nom de famille connu. Sur ce. Fin de la discussion.»

Inspirant longuement l’air frais du bar. Andreas ferma les yeux et des larmes coula le long de sa joue. Une séparation, l’annonce subite d’un môme. Trop de chose à la fois. Il passa rapidement sa main sur son cœur. Il battait. Il s’exprimait. Pour la survie de Pravda il en serait mieux que la conversation s’arrête ici. Mais Heinrish, ne l’entendit pas de cette oreille.

Heinrish – « Je ne voulais pas te blesser... Je... Andreas. Pardonne moi... »

Il faut généralement tourner sept fois dans langue dans sa bouche avant de parler. Blesser n’était pas la question. Pravda se sentait abandonné. Son meilleur ami, son frère. Se retirai des rangs. Une nouvelle insurmontable. Pardonner ? Mais il n’y avait rien à pardonner. Andreas n’avait qu’à savoir correctement encaisser.

Heinrish – « Je n'aurais pas du te dire ça... Oublies. Je vais y aller. Merci pour le verre, mais c'est moi qui offre. »

Y aller ? Déjà ? Andreas serra les poings. La perte de son frère s’annonçait. Il le sentait. L’annonce du départ, et maintenant … Le départ précipité du bar. Il allait le perde. Il s’en doutait. Quand Heinrish déposa les cinq gallions sur le table, Pravda les repoussa.

Andreas – « Je n’oublie rien. Je vivrais avec. Reprend ton argent, frère. Je t’offrirai tout. »

Probablement aussi secoué que lui Heinrish se leva, et directement il prit appui sur la table en acajou. Son regard était inhabituel. Ses paupières étaient grandes ouvertes et ses yeux ne clignaient pas. Andreas desserra son poing et porta sa main sur le bras de son frère.

Heinrish – « Cite moi une chose valable pour rester du côté des ténèbres, et je tenterais d'y rester. »

Andreas – « Je te cite une chose valable. Andreas Pravda. Meilleur ami d’Heinrish Mustang. Ensemble, ces deux hommes ont menés à bien toutes leurs missions. Ils sont à eux deux une mini armée. Cette chose est valable ? Où Mustang désire autre chose ? »

- Qu’est-ce que tu me racontes vieux ? Je n’ai pas de môme.

Hum. C'était compréhensible de la part d'Andreas. Lui qui ne voulait pas se caser. L'éternelle célibataire. Même si il avait souvent des conquêtes par ci, par là, Heinrish n'avait jamais compris pourquoi un homme comme lui ne voulait pas se poser. Il avait tout pour réussir. Couverture, Métier où c'est le jackpot en fin de mois, beau gosse, alors pourquoi ne voulait il pas fonder une famille? Heinrish le regardait secouer la tête comme pour refuser catégoriquement ce qu'il venait de dire. Heinrish ressentit de la colère à ce moment là. Osait il mettre sa parole en doute?

- Absolument pas. Je ne veux pas voir un môme qui n’est pas le mien. Tu sais c’est Pravda est un nom de famille connu. Sur ce. Fin de la discussion.
- Fin de la discussion? Pravda? Un nom de famille connu? Bien sûr. Et moi, je me nomme Pierre Dupont pour te servir. Nan, mais arrête de te chercher des excuses et crois moi, bordel! T'ai je déjà menti une fois depuis notre enfance? Mets tu ma parole en doute?

Heinrish le défia du regard. Bon, ça, c'était toujours qu'ils se défiaient du regard, juste pour se prouver qu'ils étaient tout deux égaux et qu'ils n'y en avaient pas un plus fort que l'autre. Seulement, cette fois, on lisait dans le regard d'Heinrish, plus un affront qu'autre chose. Il mettait complétement en doute les fondations de la vie d'Andreas. Il savait que c'était un gros con de faire ça. MAis sa façon de renier son gosse lui déplaisait énormément.

- Je n’oublie rien. Je vivrais avec. Reprend ton argent, frère. Je t’offrirai tout.
- Tant mieux. Non, je paye. Toi, gardes ton argent.

Andreas se leva, et tout en s'appuyant sur la table, il posa une main sur le bras d'Heinrish. Ce dernier l'observa tandis qu'il lui demandait une raison du côté des ténèbres. Heinrish écouta sa réponse et ses lèvres se fendirent d'un sourire, puis, il reprit plus sérieusement.

- Tu vois... Tu es la seule chose qui me retient dans le noir. Je ne t'en veux pas car tu comptes plus qu'un frère à mes yeux. Mais la vie ne se fait pas dans le noir. On a tous besoin de lumière sans pour autant en prendre parti car on a tout autant besoin de l'absence de lumière... Andreas... La magie noire est vicieuse car elle nous corrompt aisément. On croit avoir besoin de puissance, mais en réalité, la seule puissance que nous avons besoin et celle de se préserver contre elle. Rester dans la neutralité, laisser ses deux notions s'affrontaient depuis la nuit des temps, juste parce qu'ils se disputent le pouvoir alors qu'ils n'ont jamais réussi à l'avoir... Andreas.... Chaque chose a sa place dans le monde... Toi, tu n'as pas ta place dans les ténèbres... Tu es bien la dernière personne à devoir errer dans le noir alors que tu respires la vie et que tu as un fils qui demande réparation. Il veut te voir, je pense savoir pourquoi, mais va au moins lui expliquer pourquoi tu as fait cela... Andreas... S'il te plaît? Va au moins le voir... Si tu veux rester dans les ténèbres, vas y. Mais va au moins le voir.

Heinrish – « Fin de la discussion? Pravda? Un nom de famille connu? Bien sûr. Et moi, je me nomme Pierre Dupont pour te servir. Nan, mais arrête de te chercher des excuses et crois moi, bordel! T'ai je déjà menti une fois depuis notre enfance? Mets tu ma parole en doute? »

Andreas hocha la tête. Ses yeux étaient formés de milliers d’étincelles qui à chaque phrase explosaient. Il ne savait que lui dire. Ses phrases étaient pathétique à coté de ce que lui disais son frère de cœur. Il se frotta la tête et regarda au alentour.

Andreas – « Nomme toi Pierre Dupont, Heinrish ! Et puis, essaie de comprendre que je ne me cherche pas d’excuse. Je suis réaliste avec moi-même. Et cesse de dire que je ne mets pas ta parole en doute Frère. »

La chute libre. Andreas cligna des yeux et des larmes d’haine en coulèrent. Un long silence où les deux frères étaient en méditation. Un calme plat dans le bras. Le serveur vaquait à ses occupations et ne se souciait peut des deux hommes. Depuis tout petite Andreas avait raté sa vie. Dans tout les domaines : L’amour, l’argent, le boulot et le choix du camp. Trop de peine pour un homme sage. Le plaisir ne s’achète pas, il s’offre.

Heinrish – « Tant mieux. Non, je paye. Toi, gardes ton argent. »

Mustang repoussa la pièce et allongea les siennes. Si il veut, qu’il fasse. Andreas ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre. Cette histoire de môme et de camp ne rimait à rien. Elle tournait en rond et pour terminer le tout elle ne voulait rien dire.

[color=white]Andreas – « Si c’est ce que tu désires. Je t’en prie. Paie. »

La rage commençait à monter en ce petit homme lunatique. Il serra les points et ferma les yeux quelques instants. Dans sa tête résonnait les petits cris que son pseudo fils hurlait quand Andreas violentait sa première femme. Ce flash back se stoppa et il rouvrit les yeux. Il inspira un bon coup et à son tour il se leva. Il attrapa les Heinrish par les épaules et le secoua de toute sa force.

Heinrish – « Tu vois... Tu es la seule chose qui me retient dans le noir. Je ne t'en veux pas car tu comptes plus qu'un frère à mes yeux. Mais la vie ne se fait pas dans le noir. On a tous besoin de lumière sans pour autant en prendre parti car on a tout autant besoin de l'absence de lumière... Andreas... La magie noire est vicieuse car elle nous corrompt aisément. On croit avoir besoin de puissance, mais en réalité, la seule puissance que nous avons besoin et celle de se préserver contre elle. Rester dans la neutralité, laisser ses deux notions s'affrontaient depuis la nuit des temps, juste parce qu'ils se disputent le pouvoir alors qu'ils n'ont jamais réussi à l'avoir... Andreas.... Chaque chose a sa place dans le monde... Toi, tu n'as pas ta place dans les ténèbres... Tu es bien la dernière personne à devoir errer dans le noir alors que tu respires la vie et que tu as un fils qui demande réparation. Il veut te voir, je pense savoir pourquoi, mais va au moins lui expliquer pourquoi tu as fait cela... Andreas... S'il te plaît? Va au moins le voir... Si tu veux rester dans les ténèbres, vas y. Mais va au moins le voir. »

Frappé par une douleur au cœur, Andreas reprit les épaules d’Heinrish et de toutes ses forces, de tout son cœur et de son mal être il secoua de nouveau. Si fort qu’il en perdit la raison. Il se stoppa net et se laissa retomber sur son siège. Ce petit homme, aujourd’hui se déclarait moralement et physiquement mort.

Andreas – « Je sais très bien Heinrish que je suis la seul chose qui te retient encore dans la noir. Mais je tiens à te dire que si tu souhaites partir, fais-le. Je ne t’obligerai pas à rester. Si tu souhaites changer de camp, il n’est pas encore trop tard. Mais ne m’oblige pas moi à te suivre. Laisse moi me forger encore un peu. Laisse moi faire mes erreurs, et malgré et ce que tu dirais. Je t’en prie Frère. Laisse moi me défendre seul. J’en ai besoin pour avancer. »

Il termina sa phrase et passa ses mains froides sur son visage ébouillanté par les larmes de haine. Marlboro. Il sorti à son tour son briquet. Inspire sur ton bâton de nicotine. Expire la fumée qui bientôt te tuera.

Andreas – « Pour ce fils que tu me décris. J’accepte de voir ce qui pourrait être ma progéniture. Je souhaiterais tout d’abord que nous nous rasseyons. Que nous parlions de ce que pourrais être ton avenir et le mien. Pour ce fils, Heath je présume. Parle moi d’abord de lui. Je voudrais d’abord que tu me parles de lui, oui. »