Encore le même cauchemars [libre]

A la suite des cours, Gwendolyn avait suivi son binôme de cours afin de pouvoir terminer un devoir en commun. Après trois quart d’heure à travailler et bûcher sur les effets néfastes des Darcys sur l’organisme humain – sujet fort… épineux- les deux étudiants avaient enfin terminé de rédiger leurs devoirs. Se séparant au détour d’un couloir, la Gryffondor fut bien contente de ne pas avoir de cours par la suite. A cause du temps qui manquait de soleil mais également des devoirs et des révisions que leur imposaient les professeurs, Gwendolyn avait cruellement besoin d’une pause. Notamment quand vous avez un ami qui vous organise un programme de révision durant les vacances et les week-ends aussi chargés, voire plus que durant votre semaine de cours. Et gare à vous si vous vous absentez plus de deux heures sur le planning. Pire qu’un cannibale affamé celui-là. Ne souhaitant pas retourner à la salle commune et ne trouvant aucun de ses amis dans les couloirs, Gwendolyn marchait dans les couloirs sans réellement savoir où est-ce qu’elle allait. Elle savait pertinemment que si elle rentrait à la salle commune, Will lui sauterait dessus afin de recommencer à réviser les différents sortilèges prévus au programme des ASPICS. Il était gentil mais… légèrement encombrant et suffoquant à force. C’est ainsi qu’ayant besoin de calme, donc d’un léger brouhaha derrière elle, Gwendolyn Oshorpe se dirigea dans la Grande Salle. Manque de chance, il n’y avait pas grand monde en cette heure. Les premiers cycles devaient surement se trouvaient en cours et les autres… se trouvaient ailleurs.
Se dirigeant vers la table des lions, la septième année laissa son sac glisser sur le banc et l’y rejoignit. En diagonal, une jeune fille blonde semblait dormir à poings fermés, la tête entre ses bras. Bah, elle ferait attention à ne pas la réveiller. Ouvrant son livre de potion sur la table, Gwen’ n’avait pas une franche envie de s’y mettre. Plongeant sa main dans son sac, elle en sortit une friandise. Une plume en sucre. Gwendolyn était friande de plume en sucre. De quoi vous redonner le sourire et… vous aider à travailler. Enfin, si l’envie n’est pas totalement partie se faire bronzer sur une chaise longue. Dans ses conditions, il vous faudrait surement plus qu’une plume en sucre.

La jeune fille en face d’elle s’éveilla alors en sursaut. Apparemment, soit son rêve n’était pas paisible, soit elle pensé oublier l’heure des cours. Au choix des circonstances. Notamment lorsqu’il est quatorze heures et que les cours avaient déjà commencé. Enfin, tout dépendait des emplois du temps aussi. Mais Anne était en même année que Gwendolyn. Ainsi, elle avait cours ensembles. Dans la plupart du temps. A partir de la sixième année, on n’est plus dans les mêmes cours que ceux de sa maison. D’ailleurs, cela commence plus tôt quand on y réfléchit… avec les options. Qu’à cela ne tienne, car ca n’empêche pas de voir les personnes. Il faut juste un soupçon d’organisation. Bref.
Cependant, Gwendolyn fut étonnée de voir comme la jeune fille tremblée. C’était assez inattendu à vrai dire. Elle devait surement avoir fait un mauvais rêve mais quand même, n’était-ce pas un peu inquiétant ?

|Gwendolyn| « Hey Anne. Tu es à l’école. Poudlard. »

Peut-être avait-elle juste besoin d’être rassurée sur l’endroit où elle se trouvait. Sur les personnes qui l’entourent. Qui pouvait savoir. Bon d’accord, on aurait pu croire que Gwendolyn parlait à une débile mentale mais non. Enfin, il n’y avait aucune notion de cela dans son esprit. Déposant sa main sur celle de la jeune blonde, Gwendolyn la regarda par-dessous ses cils. Elle avait vraiment l’air… apeurée. Son rêve avait dû la chambouler. Mais un rêve était un rêve, non ? Bien entendu, Gwendolyn ne savait pas du tout ce qui se tramait dans la vie d’Anne Rosenberg. Pourquoi l’aurait-elle su ? Après tout, elles n’étaient pas non plus deux grandes amies qui trainent quotidiennement ensembles. Pourquoi ? Aucune idée. La question ne s’est jamais posée avant.

|Gwendolyn| « T’en veux une ? Ca pourrait… t'aider »

Lui montrant la plume en sucre qu’elle avait dans son autre main, la jeune fille attendit sa réponse. Si réponse s’en suive. Après tout, ne dit-on pas « un peu de douceur dans un monde de brute » ?

|Anne| - J'suis pas Attardé.. j'sais très bien où je suis
|Gwendolyn| « Tant mieux. »

Moue étonnée. Et bien, il semblerait que la Gryffondor ait repris son pep’s des dernières semaines. Décidément, il y a bien des choses qui changent avec la nouvelle lune. Etonnant tout de même.
Parole un peu sèche de la part de la brune. Elle aurait bien ajouté "celà m'aurait évité de t'amener à l'infirmerie" mais elle s'abstient. Il fallait dire que se faire envoyer paitre ainsi n’était pas non plus l’une des choses les plus enjouées auquel on s’attende. Notamment de la part d’une compatriote. Pas méchante, justement légèrement rancunière. Bah, Gwendolyn n’était pas aveugle. Elle avait bien vu que le ton montait rapidement avec la blondinette ses derniers temps. Après tout, n’avait-elle pas rompu avec son petit ami. Etait-ce pour cela ? Pourtant, c’était elle qui l’avait décidé. Pourquoi s’obstinait-elle à vouloir se retrouver seule ? D’aussi loin qu’elle ne se souvenait, Gwen’ ne la voyait que rarement seule auparavant, non ?! Bah, il s’agissait de ses histoires.

|Anne| Woé, pourquoi pas....

Et bien, quel entrain. S’en était très convainquant. Archi-convainquant. Cependant, elle avait bel et bien acceptée la friandise sans demander son reste. Bon signe ? Enterrement de la hache de guerre croyez-vous ?

|Gwendolyn| « Oh moins, tu n’as pas perdu ton appétit à défaut de ta bonne humeur.»

Quelques mots prononcés. La brune n’avait pas voulu être méchante mais c’était légèrement plus fort qu’elle. Et puis, on ne pouvait pas non plus parler de méchanceté gratuite, si ? Retour des choses tout simplement. Que la jeune fille ait des problèmes, elle pouvait l’accepter. Qui n’en avait jamais ? Cependant, qu’elle ne fasse pas profiter à tous de sa mauvaise humeur permanente sinon elle arriverait sans nul doute à faire fuir tout le monde. Pourquoi donc ? Comment une fille sociale devenait en quelques instants, ou plutôt semaines, une fille désagréable. Etrange. A éclaircir.
Continuant la lecture de son chapitre, Gwendolyn n’avait pas relevé les yeux en direction de la blonde. Qu’elle ne lui envoye des éclairs par son regard ou autre ne l’intéressait pas. Après tout, chacun réagissait comme il le devait. Elle ne voulait pas d’une joute verbale mais être enterré vivante ne lui plaisait guère non plus. Conversation ironique ? Après un petit silence de sa part, la brune continua néanmoins d’une voix un peu plus neutre.

|Gwendolyn| « Peut-être devrais-tu prendre un thé… Pour te réveiller correctement… »

Gwendolyn aurait bien rajouté « pour te redonner de l’aplomb » mais celui qu’elle ne donnait pour lui répondre, il valait mieux ne pas trop tirer sur la corde.

|Anne| - Non j'ai pas soif ...le thé est trop " Anglais " pour moi

Trop anglais pour elle ? Ah bon. Un sourire discret mais légèrement amusé se dessina finement sur les lèvres de la brune. Il était étrange de voir des personnes n’aimant pas le thé par ici. C’était quasiment grandissant. Une nouvelle mode ? Après tout, Poudlard se trouvait bien en Angleterre. Ainsi, il n’était pas rare de voir les élèves prendre une tasse de thé occasionnellement. Les professeurs, tout du moins certains, en étaient friands. Pour Gwendolyn, la question du thé ne se posait pas. Ayant grandi dans une famille anglaise de par les souches mais non magique de chaque côté, elle était habituée à boire ce nectar légèrement ambrée ou non suivant l’infusion dans l’après-midi. Voir même au petit matin. Petite, elle le prenait beaucoup avec sa grand-mère. Margaret Oshorpe. Une grande femme à sa façon. Elle n’est pas gestionnaire d’un grand empire d’affaires publiques. Elle n’est pas un grand écrivain moderne. Elle n’est pas une super milliardaire. Elle ne fait pas partie de l’élite. Enfin, pas de celle dont on parle dans les journaux tous les jours. Non, Elle, s’étaient de petits enfants qui parlaient d’elle. Après avoir travaillé aux Relations Publiques avec les Moldus, à l’âge de sa retraite, elle s’engagea auprès d’un orphelinat. Avec ses tensions qui régnaient et ses batailles incessantes, il y avait plusieurs enfants qui se retrouvaient bien vite orphelins. De plus, même sans cette guerre, malheureusement, les orphelins seraient toujours présents. Elle se plait tellement auprès de ses enfants. Parfois, petite, Gwen’ devait l’accompagner. Sauvage, étant petite ou tout du moins plus qu’aujourd’hui, la fillette aimait se cacher dans les arbres pour observer tout ce petit monde qui se ruait vers sa grand-mère. Cela la rendait fière. Or il y avait de quoi. Rentrant de l’orphelinat, elles avaient pour habitude de prendre le chemin de terre, main dans la main, entre grand-mère et petite fille pour ensuite prendre le thé. Etrange habitude lorsqu’on connaît Gwen’. Mais, le monde est étrange. Ainsi, le fait de boire un thé n’était pas seulement pour se réveiller, comme elle l’avait annoncé, mais il s’agissait de sa version. Et non celle d’Anne Rosenberg. Un même objet peut avoir plusieurs souvenirs pour différentes personnes. La magie de l’être humain. Néanmoins, le fait que la jeune fille ne veule pas de thé ne l’empêchait pas d’en prendre un à son tour. Repérant également un pichet de jus de citrouille, elle le fit léviter jusqu’à elles et le déposa non loin de la jeune fille. Si elle en voulait, elle pourrait ainsi en prendre mais Gwendolyn n’allait pas jouer les mères poules devant une fille de son âge ayant sûrement mal rêvé ou ayant eu une troublante pensée et l’envoyant légèrement sur les roses. Elle était assez grande, non ?

Positionnant sa tasse devant elle, elle laissa le nectar ambré du thé au bergamote s’écoulait dans celle-ci délicatement. Reposant la théière sur le nappons, elle y engloutit deux sucres pour finir par porter la tasse à ses lèvres. Alors comme cela la demoiselle n’était pas anglaise. Après tout le « trop anglais pour moi », signifiait bien cela. A moins qu’on ne renie ses origines. Mais ce n’était sans doute pas le cas de Rosenberg. Après tout, elles étaient arrivées lors de leur cinquième année à Poudlard mais Gwen’ ne se souvenait plus d’où elles provenaient. Hey, on ne se souvient pas de toutes les répartitions non plus.

| Gwen’| « Et de quel côté du globe viens-tu ? »

Curieuse, la brune posa une question assez simple mais qui demandait de la précision. En regardant les traits de la jeune blonde, on ne pouvait pas envisager qu’elle ne soit asiatique. Américaine ? Peut-être. Africaine ? Non, sa peau serait plus basanée. Peut-être Européenne, mais de quelle branche ? La France ? L’Espagne ? L’Italie ? Peut-être était-elle russe avec sa blancheur de peau et ses cheveux blonds. Un « peut-être » n’est pas une réponse. Le ton n’était pas enjoué mais pas tranchant non plus. Après tout, le début de la conversation avait de quoi refroidir chaque membre présent dans la Grande Salle. « Sû à l’ennemi, pas de quartier ». Léger sourire au souvenir de la phrase. Ca, c’était un vieux souvenir qu’aimait leur conter leur grand-père du temps où il était assez jeune pour se battre.