Egarement

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La nuit était profonde, limpide, pure, et le cimetière, lui, il était désert! Istari avait pris la peine de s'assurer que personne ne rôdait dans les parrages, et pour se faire, il avait eut recours à une série de maléfices plus ou moins complexes, capable d'avérer la présence d'un magicien, cachée ou non, sur une aire préalablement définie. Mieux, il avait eut le temps d'enchanter les lieux afin de repousser en sus des moldus, une bonne partie de la gente sorcière. Ainsi, il était presque certain de pouvoir jouïr de la solitude la plus amère, dans le coin le plus obscure du cimetière. Un endroit propice aux réflexions!

***Poussière, elle n'est que poussière, et pourtant, je maintiens que c'est possible... La théorie le démontre, la théorie le prouve, la théorie le pose, et la pratique... haaa, la pratique elle ruine la théorie. Je hais le monde, et je hais les sorciers qui l'habitent. Pourquoi ne revient-elle pas?***

Plongé dans ses songes, la langue de plomb semblait véritablement déconnecté de son environnement. Le regard hagard, le teint flétri, Is' voulait comprendre l'incompréhensible. Sa silouhette longeait l'allée principale de la section du cimetière qu'il traversait. Les ombres s'épaississaient alors que le fil de sa réfléxion lui s'amincissait à vu d'oeil.

Une foulée de plus, puis l'arrêt subite. De Menessi s'immobilise dans un soupir léger.

Le jeune homme fit un quart de tour sur sa gauche, concidérant la pierre tombale devant laquelle il s'était finalement retrouvé. Le trépassé se prénommait Alfonse, Alfonse Harlix Odagia. Il était mort prématurément, à peine entré dans l'adolescence. La langue de plomb parvenait à le ressentir, bercé par ses sens et la lourdeur de l'atmosphère, caractéristique du cimetière sorcier de Londres. Pourquoi tant de souffrance?

***Poussière, de la poussière qui retourne à la poussière, de la matière qui se mue, dépassée par la magie qui agit sur elle, et au final... terrible déception, de la matière à nouveau, et... pire encore, de la poussière. C'est pathétique. Et elle ne reviendra pas. Je la hais! C'est pathétique. ***

De Menessi sursauta sans crier gard, alarmé par ce qu'il venait de percevoir clairement comme une présence dans son dos. Une présence théoriquement impossible, ou du moins improbable. La réalité avait-elle décidé de se jouer une fois de plus d'un homme meurtri?

- Bonsoir, il est tard, et vous ne devriez pas être là. Les mystères de la mort ne sont pas du ressort des communs! Ma magie devait garantir ma solitude, vous avez enfreint le passage, qui êtes-vous, que me voulez-vous?

Surtout, ne parlez pas pour ne rien dire...

Il eut un sourir, et déjà, sa main plongeat dans son complet pour en extirper une baguette magique en bois de cerisier, longue de 27.3 centimètres...

La buick jaune se gare devant le cimetierre. Une svelte silhouette en descend su côté conducteur, tandis que la porte passager s'ouvre pour laisser descendre un chat gris tacheté de noir. Les deux portes claquent en même temps dans un bruit étouffé. Le félin et la silhouette se dirigent vers la grille du cimetière et s'arrêtent devant.

- Pourquoi ils verrouillent toujours la grille, c'est agaçant...
- Miarf.
- Très drôle... trouves-moi une ouverture.

Le chat s'exécute et passe derrière un épais buisson pour ressortir de l'autre côté de la grille. Milford soupire. Nekane avait le don de lui trouver des endroit impossible... Mais elle se faufile tout de même dans e buisson et trouve l'ouverture emprunté par la chatte. Elle se relève, s'époussette et retire les feuilles dans ses cheveux noués.

- Allez, va t'amuser.

Et la chatte s'élance parmi les pierres tombales. Avec de la chance, elle trouvera un gros rat ou peut-être quelque chose de plus substantiel. Milford, elle, a autre chose à faire que de s'amuser. Elle est là pour affaire. Enfin, pas pour affaire, mais pour pouvoir faire des affaires. Tout amateur de potions sait que les plantes les plus efficaces se trouvent dans les cimetières. Et c'était d'autant plus vrai lorsque le cimetière recouvrait plusieurs sorciers morts. Elle manquait de Chelidonium majus et la plus concentrée ce trouvait ici. C'était aussi la plus efficace à petite dose. Son sac bandouillière était prêt à accueillir les feuilles. Lui restait qu'à trouver le spécimen. Idéalement, près des grosses tombes, des caveaux familiaux et autres monumeuts de grande envergure. Ce sont donc ces ornements funéraires qu'elle recherche.

Elle se dirige vers l'un d'entre eux lorsqu'elle entend une voix.

- Bonsoir, il est tard, et vous ne devriez pas être là. Les mystères de la mort ne sont pas du ressort des communs! Ma magie devait garantir ma solitude, vous avez enfreint le passage, qui êtes-vous, que me voulez-vous? Surtout, ne parlez pas pour ne rien dire...

Ben mince, elle ne l'avait pas vu celui-là. Mais bon, c'était un endroit publique, même si la grille était fermée et cadenassée. Elle jette un oeil vers la silhouette qui se tient là. Elle ne l'avait vraiment pas vu celui-là... un sorcier, à ne pas en douter... un moldu n'aurait pas pu échapper à son regard. Elle a dû franchir une barrière... ou alors c'est lui en parlant qui l'a fait tomber. Oui, c'est probablement ça.

Mais qu'est-ce que... oh ! Un joli bouquet de Chelidonium majus ! Juste aux pieds du type. Merveilleux ! Elle avance vers lui, sans aucune hésitation. Il lui a demandé de ne pas parler pour ne rien dire. Une seule réflexion s'impose cependant.

- Vous êtes bien prétentieux pour croire que je suis ici pour vous.

L'éclat d'une fine lame se fait voir une seconde avant que le mouvement de la main vienne sectionner les tiges que la jeune femme vient de saisir, juste aux pieds de l'homme.

- Et je suis loin d'être commune.

La lune fait luire la chevelure flamme de la sorcière théorique, cracmol en pratique.

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Les yeux verts d'Istari s'empressent de dévisager la demoiselle, qui déjà s'est baissée afin de trancher d'un mouvement fort délicat une gerbe de plantes dont il ignore tout. La langue de plomb se remémore brièvement ses désastreuses apptitudes en botanique, avant de prêter une attention toute particulières aux murmures de la sorcière. Un énoncé provocateur... suivit d'un second de la même veine. Le noireaud se prend au jeu et s'accroupi à son tour, histoire de se positionner à la hauteur de la magicienne.

- ... tout comme vous êtes loins de l'humilité, qui n'est pas ma principale qualité non-plus il me faut l'admettre... Istari de Menessi, enchanté madame!

Un rictus glacé, un sourir tiède, puis une main chaleureuse qui invite la sorcière à se redresser en même temps que le sorcier.

- J'ignorais qu'il existait des plantes aux propriétés magiques réellement interessantes dans les cimetières... Remarquez, j'ignore beaucoup de chose en matière de botanique. C'est une discipline que j'ai toujours eut en horreur. Lorsqu'un végétal me cause des soucis, j'ai d'ordinaire la fâcheuse habitude de lui boutter le feu... c'est ma philosophie en la matière. Ceci dit...

Le mage s'interrompt. Il délaisse une fraction de seconde son interlocutrice, vouant son attention aux astres. Un éclair de compréhension illumine son visage puis s'évanouit dans les ténèbres silencieuse du cimetière.

- Si nous faisions plus amplement connaissance, Dame? Je rentre d'un épuisant voyage en Europe centrale, et cela fait tellement longtemps que je n'ai pas recroisé de sorcier ou sorcière britannique avec qui je puisse tenir une discussion interessante que je serais vraiment enchanté que vous daigniez m'accorder ce privilège. Ensuite, il faudra que je retourne vacquer à mes recherches...

Et quelles recherches! Elles étaient fastidieuses. Percé le secret de la mort pour ramener un être cher à la vie. Quelle mission affreuse, quel défi incroyable, qu'elle épreuve impossible. Elle était devenu roc, il fallait lui rendre la chaire. La magie blanche en était-elle capable? Ou bien fallait-il plutôt recourir à la magie des Seigneurs de Tenèbres? Etait-il risqué de s'aventurer sur pareilles voies? De Menessi s'interrogeait sur les réponses à apporter à toutes ces questions.

Hj je m'excuse c'est beaucoup trop court... Je rentre tout juste de vacances, va falloir que je me remette dans le bain du rp! Hj

Il s'abaisse à son niveau. Enfin, physiquement, car se mettre au niveau d'Ann Milford était impossible. Elle le savait.

- ... tout comme vous êtes loins de l'humilité, qui n'est pas ma principale qualité non-plus il me faut l'admettre... Istari de Menessi, enchanté madame !
- Mademoiselle, réplique-t-elle avec aplomb, mais ne s'éternisant pas sur la chose, Milford, qu'elle ajoute, laconique, d'un ton aussi cassant que du bois mort.

Ce qui est dit est dit, il fera attention la prochiane fois. Mais il n'avait pas tort. Elle n'était pas vraiment humble. Ou plutôt, elle connaissait ses forces et ne se souciait que de démontrer celles-ci, faisant oublier ses faiblesses. Question de vie ou de mort à son avis. De toute façon, ceux qui avaient osé se jouer de ses faibleses avaient été brusquement malade... très malade.

Istari de Menessi. Ce nom ne lui était pas étranger. Milford avait une mémoire phénoménale, mais elle se devait de faire des associations pour tout savoir. Son système de mémorisation se met en branle.

Il lui tend la main. Elle lui jette un oeil suspicieux avant de se relever, sans l'avoir toucher. Le bouquet de Chelidonium majus, disparaît entre les parois de macramé de son sac, ainsi que le petit couteau éffilé.

Blasphème ! Philosophie incendiaire sur les plantes ? Oui, possible en certains cas, mais ce qu'il insinuait n'était pas philosophique du tout. C'était simplement et purement de la destruction massive. Ils n'allaient pas s'entendre, ça allait de soi. Qu'il ose encore une fois proférer de telles absurdités et il allait goûter à sa médecine.

- Si nous faisions plus amplement connaissance, Dame?
- Mademoiselle, qu'elle répète sans hésitation, sans rien ajouter. Mais il était étrange ce type... faire plus ample connaissance. La seule manière de faire plus ample connaissance efficacement devait se faire peau contre peau. Le reste n'était que du superficiel.
- Je rentre d'un épuisant voyage en Europe centrale, et cela fait tellement longtemps que je n'ai pas recroisé de sorcier ou sorcière britannique avec qui je puisse tenir une discussion interessante que je serais vraiment enchanté que vous daigniez m'accorder ce privilège. Ensuite, il faudra que je retourne vacquer à mes recherches...

C'qu'il était bavard ce type... effectivement, il devait être vraiment en manque de compatriote... Chacun ses goûts. Cependant le regard bicolore de Milford détaille attentivement son vis-à-vis. C'était dans les journaux qu'elle avait vu ce nom. Elle n'était probablement pas le compatriote qu'il espérait trouver. Mais bon il allait bien finir par constater par lui-même.

- Alors nous avons ça en commun. Moi aussi je fais des recherches. Mais bon, je n'ai pas le privilège d'aller les faire ailleurs dans le monde. De toute façon, ce dont j'ai besoin de trouve ici... ou du moins j'arrive à m'en procurer ici. Mais les recherches sont éternelles. Quant je trouve, je cherche autre chose, dit-elle d'un ton énigmatique. Si ça ne vous dérange pas, monsieur De Menessi, j'irais fouiller un peu par-là-bas, ma récolte n'est pas terminée.

Et sans attendre de réponses, elle se met en marche, lui tournant le dos aussi perfidement qu'il lui est possible, roulant des hanches aussi gracieusement qu'une couleuvre, elle détache une feuille morte de ses cheveux et tend la main pour l'envoyer plus loin. La masse rousse de ses cheveux ondule comme la braise, rougeoyant sous un rayon de lune avant de redevenir sombre par le mouvement.

S'il avait vraiment envie de bavarder, il allait la suivre. Elle, ça lui était égal. Elle a soudainement un éclair de lucidité. Tiens, il était de retour celui-là. Disparu et revenu, longtemps après le bordel au ministère, eh bien.

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Il y avait, dans l'attitude de Miss Milford, largement de quoi frustrer le plus tolérant des sorciers. Ses manières plutôt radicales n'avaient rien de sympathiques et son départ aussi brusque qu'innatendu témoignait d'un désintérêt total pour autrui. Un sourcil scéptique marqua brièvement la perplexité du jeune homme, qui s'était borné à ne rien faire, contrairement à ce qu'il serait advenu si cette discussion s'était tenue quelques années auparavant. Calme, il observait silencieusement ce départ. Brusquer les autres n'était généralement pas un bon moyen pour obtenir d'eux ce que l'on désirait. Et puis... elle avait du caractère après tout, cette sorcière... Une telle qualité se faisant rare, dès lors, autant préserver ceux qui les détiennent, songea-t-il, muet et contemplatif.

Après un long moment accordé à la réflexion, Is' se décida à s'engager en direction de Milford, située à une cinquantaine de mètres de lui, affairée davantage par ses plantes que par ses semblables. Le garçon avait décidé de ne pas importuner la fille plus longtemps. Il se limiterait au strict minimum, tant pis pour sa discussion soigné, elle n'en voulait pas de toute façon. Cette fois, il irait à l'essentiel.

- Les végétaux que je déngire à ce point disposeraient-ils par le plus grand des hasards de caractéristiques uniques en magie? J'entends par là, peut-on en tirer de grandes choses?

Les propriétés de certaines potions sont uniques, mais... pourrait on imaginer par exemple qu'une plante puisse annuler une puissante malédiction?

La voix d'Istari trahissait son scépticissme, alors qu'il ne lâchait pas du regard sa compatriote, toujours occupée à sa besogne.

Sans perdre de temps, elle flaire bouquet et se dirige vers lui, impitoyable. La lame étincelante réapparaît tandis qu'elle s'agenouille devant les plantes. La lame fend l'air et entaille profondémment les tiges, si profondémment, qu'elles se sectionnent nettes et toutes.

- Les végétaux que je déngire à ce point disposeraient-ils par le plus grand des hasards de caractéristiques uniques en magie? J'entends par là, peut-on en tirer de grandes choses?

Les propriétés de certaines potions sont uniques, mais... pourrait on imaginer par exemple qu'une plante puisse annuler une puissante malédiction?

Elle prend le temps de flairer le bouquet avec une satisfaction manifeste, ignorant superbement le sorcier le temps qu'il parle, mais elle n'en a pas manqué un mot. Toujours agenouillée dans l'herbe grasse devant la tombe, elle lui répond sans lever les yeux du bouquet, enlevant de ses doigts effilés les trucs qui gênent.

- Chaque mal à son remède et chaque organisme à son poison. Reste à savoir les juxtaposer. Les plantes sont des organismes, elles influencens les organismes, que ce soit en les ingérant, en les respirant ou en se les administrant à travers le sang ou à travers la peau. Les malédictions sont mentales, psychiques, elles n'agissent sur les organismes que par la force mentale de celui qui lance la malédiction et celui qui la reçoit. Les malédictions n'ont aucune emprise sur moi, ajoute-t-elle avec un sourire perfide, en levant les yeux vers Istari. Mais si vous me dites la nature de ce qui vous embête, et si vous avez de quoi payer, je tâcherai de trouver., termine-t-elle en relevant avec grâce.

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Beaucoup d'évidences se succédèrent dans les propos de la botanistes, qui, toujours occupée par son activité de ceuillette, daignait tout fois répondre aux questions de son interlocuteur. Une proposition finit par s'échapper des lèvres de la magicienne. Un troc, de l'argent contre de l'aide... C'était amusant, Is' ne put réprimer un rire léger, qui passa inaperçu chez la sorcière, tant il était discret.

- Il y a de l'aberration dans vos métodes Miss Milford!

Le jeune homme laissa couler un silence.

- D'une part vous ne manquez pas de culôt et jouez les effrontées dès le début de notre conversation... et d'autre part, vous me proposez vos services, que je devrais rétribués. Où est la logique dans vos actes? La situation vous échapperait-elle, pour que la cohérence ne dirige plus vos actions? Je pense que petit à petit, vous perdez votre sang froid...

A nouveau, il se tût. Inspirant une profonde bouffée d'oxygène, le sorcier hôta son couvre chef et réfléchit un instant encore à la proposition de sa semblable. Elle avait tenu un discours assez intéressant sur les plantes, sans pour autant se donner la peine de lâcher une information vraiment critique. C'était dommage. En revanche, ce qu'il avait entendu sur les malédictions l'avait plutôt amusé. Il n'y avait pas un soupçon de vérité dans toutes ses déclarations, la conception de la chose était confuse chez cette dame, et si elle s'y connaissait en plantes magiques et autres, elle semblait ignorer l'essentiel en matière des actes de magie obscurs, telles que les malédictions par exemple. C'était beaucoup plus compliqué et beaucoup plus fort que ce qu'elle imaginait. Le plus souvent, cela dépassait même les frontières du raisonnable. C'est pour ça que les Mystères s'interessaient à ce point à ce registre de la magie.

- Ecoutez Miss Milford... Ma proposition n'était pas une demande d'offre, je ne paierai pas un sou pour votre savoir, aussi précieux soit-il. En revanche, je veux bien que nous traitions en amis, échangeant l'un l'autre des informations équivalentes à des sujets différents.

Vous semblez ne pas bien connaitre les malédictions, j'ai des soucis en botanique... Je vous apprends ce que je sais en vous illustrant mon cas, vous m'apprenez ce que vous savez en cherchant une parade à mon problème par les plantes...

Au terme nous sommes quittes. Qu'en dites-vous? A prendre ou à laisser?

- Il y a de l'aberration dans vos métodes Miss Milford!

Milford hausse un sourcil. De l'aberration dans ses méthodes ? Certes pas, la confection de potion ne laissait aucune place viablee aux aberrations.

- D'une part vous ne manquez pas de culôt et jouez les effrontées dès le début de notre conversation... Elle sourit, ça, c'était pas faux, et d'autre part, vous me proposez vos services, que je devrais rétribués. Où est la logique dans vos actes? La situation vous échapperait-elle, pour que la cohérence ne dirige plus vos actions? Je pense que petit à petit, vous perdez votre sang froid...

Ann perdre son sang froid ? Oui, elle pouvait s'énerver pour un rien, et alors ? Ce type l'agaçait. Il donnait l'impression de dire n'importe quoi dnas le but de trouve ce qui pouvait la piquer au vif, dnas l'espoir de tomber dnas le mille. Elle n'allait pas lui faire ce plaisir de céder trop facilement. Il devra se montrer digne de sa contrariété.

- Ecoutez Miss Milford... Ma proposition n'était pas une demande d'offre, je ne paierai pas un sou pour votre savoir, aussi précieux soit-il. En revanche, je veux bien que nous traitions en amis, échangeant l'un l'autre des informations équivalentes à des sujets différents.

Oui, c'était une possibilité, mais Milford n'aimait pas trop le troc. Elle préférait les pièces sonnantes, qu'elle pourrait redistribuer pour des informations ou matériel requis. Elle ne troquait que lorque ça pouvait lui être utile. Pour le reste, elle avait des contacts.

- Vous semblez ne pas bien connaitre les malédictions, j'ai des soucis en botanique... Je vous apprends ce que je sais en vous illustrant mon cas, vous m'apprenez ce que vous savez en cherchant une parade à mon problème par les plantes...

Qu'est-ce qu'il savait des malédictions, lui ? C'était une bonne question. Elle, elle en savait assez pour savoir que c'était dans la tête, une magie puissante qui agissait sur la tête, uniquement sur le physhique et le mental, ce qui la rendait d'autant plus puissante. Mais Milford n'y croyait pas. Personne, aucune magie ni rien d'autre ne pouvait jouer dans sa tête.

- Au terme nous sommes quittes. Qu'en dites-vous? A prendre ou à laisser?
- Vous êtes en net désavantage dans cette proposition, De Menessi. Je ne sais pas ce que vous avez, je ne peux affirmer que je pourrai vous être utile. Elle range son bouquet dnas son bandouillière, puis revient sur De Menessi. Dites-moi ce que vous avez et je dirai ce que je peux faire pour vous.

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La dernière prise de parole de Miss Milford occasionna à son tour un moment de silence, qui ne fut rompu qu'à l'instant où un immense corbeau croassa un air on ne peut plus lugubre. Un battement d'ail plus tard, l'animal s'était déjà déplacé. Istari se décida à répondre...

- Je ne partage pas votre opinion sur mon éventuel désavantage. Le fait de savoir si oui ou non il est possible de faire quelquechose par les plantes constitue déjà pour moi une information suffisante. Si de surplu vous savez que faire exactement dans mon cas précis, je serai le plus heureux des hommes...

Istari se mit à déambuler en même temps que ses lèvres s'immobilisèrent. Il gravitait autour de la sorcière, structurant sa pensée pour débiter un discours aussi clair que précis à propos de sa malédiction...

Après une profonde inspiration, il se lança...

- En matière de malédictions, il y a d'innombrables choses à dire, tant et si bien que je ne pourrai traiter de chaque type d'entre elles. Je ne vous renseignerai qu'à propos de celle qui me concerne directement, et vous dispenserez un exposé général sur le reste.

A chaque fois qu'il posait un pied sur le sol, retentissait le murmure de la chaussure qui caresse le gravier. Is' ne s'arrêta pas en si bon chemin...

- Pour qu'une malédiction soit efficace, il faut qu'elle soit aussi transcendante que possible. Comprenez par là qu'un objet, une personne, ou quoi que ce soit d'autre doit perdurer pour maintenir l'effet de la magie à travers les âges. C'est un principe très complexe, je ne le détaillerai pas.

A partir de là, il existe des catégoristaions pour les malédictions... Il y a celles d'altérations, les damnations, les malédictions abyssales, élémentales et celles d'occlusions... Dans mon cas, il faut nous interesser au premier ensemble.

conclut le jeune homme, en abaissant la voix. Les yeux du garçon guettaient à la fois la ceuillette de la prénommée Ann, en même temps qu'ils surveillaient les alentours. Un nouveau croassement émergea au loin...

- La malédiction d'altération touche une dimension physique. Dans ce sens, elle n'est pas uniquement liée à l'esprit, même si le procédé magique l'implique en partie, au départ du moins. Celle qui a frappé une de mes connaissances était d'origine celte. Transcenandte par des ogames, des sortes de pierres, anciennne, et imprégnée par de la vieille magie.

Dès lors, ce qui s'est produit est simple. Activé par une étincelle de pouvoir délivrée par un mage blanc de notre temps, la malédiction s'est éveillée. Elle s'est abattue sur la personne que je connais et a aussitôt altérer son état physique, la rendant de pierre.

J'ai récupéré les ogames, j'ai étudié le princpe de la malédiction, j'ai essayé d'élaborer des contre-sorts, rien n'y fait, le mal perdure. J'aimerais que ma connaissance recouvre un corps de chaire, et je voudrais avoir recourt à des procédés légaux. Les plantes peuvent peut-être jouées un rôle, même si je doute qu'à elles seulent elles conjurent un tel malheur. En revanche, elles m'ouvriront peut-être une voie...

Je ne sais pas si j'ai été suffisament claire, Miss Milford? Dans tout les cas je vais m'arrêter ici.

Et en effet, plus un mot ne sortit de sa bouche, même si lui continuait son parcours circulaire, frénétiquement.

Le regard hétérochromique de Milford est fixé sur l'homme. Elle écoute attentivement son histoire, concentrée sur les détails qui pourraient lui être utile. Mais bon, les détails qu'il lui fournit ne sont pas assez précis pour trouver l'idéal.

- En gros vous voulez transformer une statue de pierre en un humain de chair et d'os, comme il l'était avant, lâche-t-elle froidement, comme un détail quelconque d'une équation. Ce qui n'était pas loin d'être le cas.

Milford plisse les yeux et pince les lèvres. Son regard bifurque vers le ciel, dans une attitude de profonde réflexion. Elle garde le silence de longues minutes, hochant parfois la tête, fronçant les sourcils de temps à autre, faisant l'éventail de toutes les possibilités avec le peu de détail dont elle disposait. Après un temps qui semble interminable, elle hausse les épaules, tout simplement.

- Il y a peut-être quelque chose, mais les plantes ne peuvent qu'agir sur l'organisme. Il y a possibilité de lui rendre sa peau, mais ça ne changera rien. Je pourrais aussi potentiellement créer un lien tactile sensitif entre la pierre et l'extérieur, bien que je ne l'ai jamais expérimenté, mais ça ne lui rendra pas sa tête. Il est convaincu d'être de pierre, je ne peux pas le convaincre avec les plantes.

Elle se passe une main dans ses boucles enflammées, avec la désinvolture de celle qui peut tout faire mais qui se retient.

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- Je vois... vos réflexions mènent à la même conclusion que les miennes. Nous avons beau connaitre la magie, parfois très bien même, nous sommes manifestement des êtres impuissants.

Je vous remercie pour votre coopération.

Is soupira, il avait presque oublié ce pourquoi il était venu. D'un geste lent, il récupéra sa baguette qu'il avait replacé dans une poche de son vêtement, quelques minutes auparavant. Le morceau de bois décrivit un arc de cercle, puis se stabilisa, en face d'une tombe.

D'un léger moulinet du poignent, de Menessi effectua une passe magique.

- Humus Reverso!

Un courant d'air provoqué par l'onde de magie fusa en direction de la scépulture... l'instant d'après, la terre sous laquelle gisait le mort se mettait à décrire un mouvement circulaire, un peu comme si elle avait été de l'eau en train de bouillir. Les mouvements de convection durèrent bien quelques minutes, et la conséquence la plus notoire de ce maléfice fut que bientôt, le cerceuil du défin retrouva le plein air.

Satisfait, de Menessi s'engagea dans la direction de la tombe profanée, puis il usa à nouveau de sa magie à deux reprises. Enfin, il agrippa une troisième fois sa baguette pour recouvrir le maccabé de la même terre qui le privait du jour 5 minutes plus tôt.

Le travail terminé, De Menessi rangea le morceau de bois long de 27.7 centimètres sous un plis de sa cape, puis s'approcha à nouveau de Milford. Il pinça son chapeau avec son pouce et son index, se découvrit la tête et opéra une petite révérence.

- Il va me falloir prendre congé de vous, Miss Milford! Ce fut cependant un honneur de vous rencontrez! Loin de moi l'idée qu'un hasard se cache derrière notre rencontre, j'y vois plutôt le signe de quelquechose de plus profond.

Il est tard, je pars...Bonsoir!