Fascination || PV June ||

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Nathaniel était dans le salon de sa belle maison datant du XIXème siècle, à Londres, Oxford Street, à deux pas de Picadilly. Il était assit devant son majestueux piano à queue que sa mère, folle d'amour et de tendresse, lui avait acheté pour son 6ème printemps. Le bel androgyne y jouait un air lent, triste mais passionné. Sa mère, elle, était assise dans un fauteuil non loin, bercée par les accords de son fils unique. Alors que Nat achevait sa mélodie par un superbe accord parfait, Zabrina engagea timidement la conversation :

Zabrina - « Mon ange ? Euh... Cette année à Poudlard s'est-elle bien passée ? Tu as des amis ? »
Cold Blood - « Un. » gromella t'il froidement.
Zabrina - « Est-ce que cela te rend triste d'être seul ? » inquiètude.
Cold Blood - « Pas du tout. Au contraire. »
Zabrina - « Mais être toujours seul ne t'apportera rien, Nathaniel ! Je ne sais pas moi... Va vers les autres ! Pourquoi t'obstines-tu à ne jamais toucher personne ? Même moi ! Trouves-toi une fille et... »
Cold Blood - « Je n'aime pas les filles. »
Zabrina - « Tu... Tu aimes les garçons ? »
Cold Blood - « Mais non ! Tu me fatigues ! Je monte. »

Sur ce, le jeune homme se leva de son siège et monta sans accorder un regard à sa mère. Qu'y pouvait-il s'il préférait être seul ? Et puis oucher les autres... Innimaginable. De toute façon, il avait la peau glacé. Le toucher revenait à plonger sa main dans la glace de Sibérie. Alors qu'ils aillent tous dormir dans le congélateur, cela reviendrait au même. Les filles... Jamais il n'en avait rencontré une seule qui soit intéressante. Il se suffisait à lui même et personne n'était assez bien pour lui. Orgueil.

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Table des Serpentard. Samedi, 12h36. Nathaniel était assit sur son banc, raide comme un piquet. Comparé à lui, ses commensaux semblaient plonger dans les assiettes. Il était silencieux, les mains posées sur la table, de chaque côtés de son assiette, sa main gauche posée sur sa fourchette, comme s'il hésitait à la prendre. Son assiette d'or était vide. Le bel androgyne regardait droit devant lui, comme si ses yeux d'onyx tentaient de creuser un trou dans le mur. Distraitement, il prit sa fourchette, enroulant ses doigts fuselés autour, et posa ses pointes dans son assiette vide, où elle se posa avec un son sec. A côté de lui, Sen'zir le regarda, étonné, et lui fit remarquer :

Sen'zir - « Hé Nat ! Je vais t'apprendre un scoop : ton assiette est vide. »
Cold Blood - « Je sais. »
Sen'zir - « Ben qu'est-ce tu fous, alors ? »
Cold Blood - « Je n'ai pas faim. L'appétit me manque. »
Sen'zir - « Arrête de parler comme ça ! C'est stressant ! Bon... Pourquoi tu bouffes presque jamais ? Tu dors pas, tu bouffes pas... »
Cold Blood - « J'y vais. »
Sen'zir - « Hé ! J'ai pas terminé ! Oh ! Nat ! »

Le bel androgyne était déjà parti. Traversant la grande salle de son élégante démarche, si légère que l'on aurait dit qu'il flottait au dessus du sol. Une démarche lente, noble et majestueuse, tel le glorieux lion. Au point que l'on venait à se demander s'il était humain. Tant de vénusté ne pouvait être que l'oeuvre d'un Dieu. « Nathaniel » signifit bien « Dieu Donné », non ? Et puis des rumeurs véhiculaient qu'il était en fait un vampire, ce qui expliquait son aspect marmoréen, sa « Face de Lune », comme disaient les jaloux, et ses canines bien pointues. De plus, Nat était bon à la course. Les vampires ne sont-ils pas dotés d'un don de célérité ? Mais il n'en était rien. Le jeune homme n'avait jamais sucé le sang de qui que ce soit. Quelques regards étonnés, admiratifs, apeurés ou réprobateurs le suivirent jusqu'à ce qu'il sorte enfin. Messes basses.

Un peu plus loin, Nathaniel poussa un soupir. Commères ! Ils n'avaient donc rien d'autre à faire que de le reluquer ? Grande question existentielle de la vie à Poudlard. C'est vrai qu'il était beau, grand et d'une exeptionnelle minceur mais bon... Enfin c'était flatteur quelque part. Il prit une grande inspiration teintée d'orgueil et continua sa route. Il fila vers le dortoir de Serpentard pour se refaire une beauté. Il rectifia un peu son maquillage qui cachait ses cernes violacés et sortit, seuls son uniforme, sans cape d'hiver, le protégeant du froid de l'automne. (Au passage, son uniforme est toujours très bien ajusté, à part sa cravate qui est légèrement déserrée.) Mais le jeune homme était si froid que la température actuelle ne pouvait rivaliser. Petit renseignement complémentaire : sa température corporelle habituelle est de 36,3. Pas normal. Le jeune freluquet aux allures de vampire alla s'assoir sur un banc, sous un bosquet de chêne qui étendaient leur feuillage au-dessus de lui, protecteurs. Sa peau blanche comme le lis luisait doucement dans l'ombre. Il sortit un livre de sa sacoche et reprit sa lecture là où il l'avait arrêtée.

Longtemps plus tard, des chuchotis lui parvienrent, lointains. Il leva la tête, la bulle de silence qui s'était crée autour de lui éclata et les rumeurs du parc remplit d'élèves lui parvinrent. Ils avaient finit de manger. Il apperçu un groupe de filles qui s'éloignaient en gloussant. Pitoyable. Soudain, le bel androgyne perçut un mouvement à moins d'un mètre de lui, sur le banc. Une fille venait de s'assoir. Le jeune homme vampiresque se raidit. Machoire crispée, lèvres serrées, regard glacé et dur, poings contractés, jointures blanchies, narines frémissante. Comment osait-elle s'assoir ici ? A côté de lui ? Lui ! Le grand Nathaniel Artemis Harrington ! C'était un affront envers son auguste personne. Ses yeux noir d'encre la jaugèrent, hostiles. Il posa son livre à côté de lui. Nathaniel changea de posture et s'éloigna, se pressant à l'extrême bord du banc, la figure de biais, comme s'il tâchait de fuir une mauvaise odeur. La main posée sur sa jambe gauche, serrée, formait un poing se dessinaient les tendons sous la peau blême.

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VV – « PAUVRE MERDE ! » (grosse gifle sur la joue gauche).
Adam – « TU VAS ME LE PAYER ! » (coup de tête sur le nez).
VV - « ENCULEEEEEE ! » (pied dans les couilles).
Adam – « CREVE ! » (tabouret en bois sur les dents).
VV – « JE VAIS TE TUER ! » (cafetière d'eau bouillante dans les yeux).

. . .

Silence. Sursaut. June se raidit, elle venait encore de rêver d’Adam. Elle se frotta les yeux, étant mal démaquillée la veille, de grosses taches noires se formèrent sur ses paupières et sur ses cernes. Décidément, elle n’arriverait jamais à dormir une nuit complète. La jeune femme sortit désespérément de son lit, repensant déjà à son rêve… Elle se disputait souvent avec son défunt frère mais pas au point de lui mettre un coup dans les parties ou de recevoir un tabouret sur la machoire ! Etrange. Qu’est-ce que cela signifié ? Miss Burberry haussa les épaules, après tout, cette scène n’était que le fruit de son imagination. Maintenant, le problème était de savoir à qu’elle heure elle venait de s’éveillée. La Poursuiveuse avait l’habitude de voir des : « Une heure du mat ‘ » ; « Trois heure du mat’ » ; « Cinq heure du mat’ » etc… Sur son horloge et là surprise : « Vingt trois heures » c’était un record. June soupira un bon coup, elle n’allait pas dormir du tout cette nuit, comme d’habitude, remarquez, mais là elle avait dormi… Mais… Attendez. C’était impossible. Hier soir elle s’était endormie à minuit pourtant mais… MAIS ? La Serpentarde se jeta de son lit… Il n’y avait plus personne dans son dortoir et... Derrière les volets se trouvait... Le soleil ? Cela voulait alors dire qu’elle avait pour la première fois de l’année dormi plus de cinq heures ?

June s’arrêta un moment. Comment pouvait-elle expliquer une chose pareille ? Si ça se trouve elle n’avait pas dormi, vu que quant on est insomniaque on est pas tout à fait réveillé et pas tout à fait endormi non plus. Mais elle ne se sentait pas comme d’habitude. Elle avait envie de bouger, de manger et de faire pleins de choses qui d’habitude ne la tentée pas trop. La jeune femme se mordilla la lèvre inférieure. Cette journée allée peut-être devenir la meilleure qu’elle n'avait jamais vécu depuis le début de l’année scolaire. Elle pouvait partir à Pré Au Lard avec son Alice, faire quelque chose d’intéressant. Seulement… La septième année avait aussi un pressentiment, si elle avait bien dormi cette nuit cela voulait sans doute dire que quelque chose de beau ou d’ignoble allé marquer sa petite vie. C’était obligatoire. Aujourd’hui était différent. June enfila son uniforme, laissant sa cape (elle avait horreur de celle-ci),elle marcha en hâte jusqu’à la Grande Salle où elle était bien décidée à dire à son Alice qu’elle avait enfin dormi et qu’elle avait faim.

Requiem – « June ! June ! »

De la table des Serpentards, s’échappait la voix si radieuse de sa meilleure amie. Sourire. La Poursuiveuse se sentait presque poussée des ailes. Son petit cœur battait à une vitesse folle. Elle avait envie de sauté dans les bras de son amie aux pays des merveilles.

VV – « Alice… J’ai… J’ai dormi onze heures ! Onze heures ! Tu te rends compte ! »
Requiem – « Je suis heureuse, mais le hic c’est que t’as manqué les cours de ce matin. J’ai pas voulu te réveillé, pour une fois que j’étais debout avant toi, c’était un miracle. »
VV – « Pas grave, quels cours j’ai loupé déjà ? »

Silence. Quelque chose rendit toute la Grande Salle calme et silencieuse. Quelque chose ? Plutôt quelqu’un. June ne comprit pas, elle n’insista pas pour avoir une réponse de sa meilleure amie et continua à manger sans pour autant s’intéressé à ce qu’il se passait autour d’elle. Seulement… Tout changea d’une seconde à l’autre. Une main l’effleura, sans faire exprès et Miss Burberry sentit un agréable frisson lui parcourir le corps. Qu’est-ce que c’était ? La fourchette que tenait la jeune femme glissa entre ses doigts et elle fut comme paralysée. Seule sa tête fit un mouvement pour regarder derrière elle. Et là, elle remarque que tous les regards étaient centrés sur une seule et unique personne : un garçon avec un air vampirique qui sortait de la salle. June fronça les sourcils et se retourna vers Alice.

VV – « Qui… Qui c’était ? »
Requiem – « Je ne sais pas trop mais pas mal de personnes en parle… Il s’appelle Nathaniel je crois. Finis de manger avant que ça ne refroidisse. »
VV – « Je n’ai plus faim. »

Une personne qui avait le pouvoir de déstabiliser June c’était rare. Et quand cela arrivé, la septième année ne la laissée pas filer. Cette sensation agréable elle ne l’avait ressentie qu’avec Alice et Adam, les autres personnes n’étant pas importante aux yeux de la jeune femme. C’est pourquoi elle se leva d’un bond, sans rien dire, embrassant juste vite fait sa meilleure amie sur la joue et ses pas la menèrent à l’extérieur de la Grande Salle. June avait besoin de réfléchir. Cette journée était vraiment étrange… Vraiment trop étrange. Pourquoi avait-elle dormi autant ? Pourquoi avait-elle frissonnée face à Nathaniel ? Miss Burberry soupira et marcha lentement vers le Parc. Il n’y avait presque personne, sauf un groupe de filles qui passa à côté d’elle en gloussant. June leva les yeux au ciel en les voyant et continua de marché jusqu’à ce qu’elle trouve le bord d’un banc qui lui tendait généreusement les bras. La jeune femme s’assit et ferma les yeux, elle desserra presque complètement sa cravate aux couleurs de sa maison et écouta tranquillement le bruit de la nature. Seulement… Ce beau silence ne fut que de courte duré. Des vibrations se firent ressentir sur le banc, quelqu’un venait de s’asseoir, ou de bouger, ou de poser quelque chose. June se retourna et fut comme paralysée. La même sensation que tout à l’heure. Lui. Le fameux Nathaniel se tenait à l’autre extrémité du banc l’air perturber par quelque chose… Par la jeune Burberry ?

VV – « Salut. »

Siffla t’elle comme un serpent avant de se décaler encore un peu vers le rebord du banc, s’éloignant encore du garçon. Elle leva la tête, contemplant pendant quelques secondes les nuages et essayant de regarder ailleurs que dans les yeux du Serpentard. Elle ne pouvait pas se laisser intimidée… C’était impossible de la part de June Burberry, elle qui était connue pour son tempérament dur et froid. Mais ce jour-là n’était pas comme les autres… Etrange. Silence.

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VV – « Salut. »

La jeune fille se décala vers le bord du banc, de son côté, mettant un peu plus de distance entre eux. Elle leva la tête, fixant un moment les nuages à travers les branchages, puis regarda un peu partout, sauf dans ses yeux, comme si elle ne savait où donner de la tête. Nathaniel fronça imperceptiblement les sourcils. C'était quoi ce comportement de gamine ? Il dé-tes-tait ça ! Entre des centaines d'autres choses qu'il n'aimait pas. Le bel androgyne fouilla dans le trombinoscope de son esprit. Lorsqu'il trouva qui c'était, il en fut intérieurement abasourdi. Quoi ? Comment cette fille paumée pouvait-elle être la Serpentard froide et sûr d'elle que tout le monde connaissait ? June Burberry, en 7ème année. Il parait qu'elle avait perdu son frère. Sa meilleure amie était Alice Wakefield. Voilà ce qu'il avait put receuillir d'important sur elle, en temps qui fouineur à plein temps. Le visage du vampiresque jeune homme était toujours marqué par cet espèce de dégoût irrationnel. Malgré le salut de June, Nathaniel ne broncha pas. On aurait dit qu'il ne respirait pas. Lorsque la jeune fille eut le malheur de croiser, ne serait-ce qu'une seconde son regard d'encre, elle put voir que ses prunelles noires exprimaient une réelle répulsion. Etait-ce son comportement habituel ? C'était un peu comme si elle lui avait planté un crayon dans le dos de la main.

Pourtant, si l'on examinait le problème de son point de vue à lui, on pourait voir que l'ambiance était survoltée dans son esprit de surdoué génial. D'habitude, il ne réagissait pas avec une telle violence. Il n'était pas vraiment gentil non plus, au contraire, mais là... Il n'était pas si dégoûté d'ordinnaire. Intérieurement, Nat avait l'impression d'avoir la fièvre. Il sentait qu'ilsevait l'éviter ou sinn il allait se passer un truc horrible. Quelque chose de terrible qu'il ne pourrait contrôler. Et ça c'était tout simplement inacceptable ! Bon... Que faire ? Continuer à la fusiller du regard ou se détendre un peu ? Mystère. Seulement, ses bonnes manières lu imposait de lui rendre son salut. Il sussura, d'une voix glaciale et d'un ton peu amène :

Cold Blood - « Bonjour. »

Et ce fut tout pour l'instant. Il se plongea dans la contemplation de la surface calme et noire du lac. Ses yeux noir comme une nuit sans lune lançaient des éclairs, ses lèvres étaient étroitement serrées et son visage était durcit par la tension. Il resta totalement immobile, comme une statue de marbre, pendant une durée indéterminée qui semblait une éternité. Lorsque, brusquement, sans prévenir, il tourna la tête vers June, celle-ci regardait, malheureusement pour elle, dans sa direction. Cela agaça Nathaniel et il siffla, tout aussi froidement :

Cold Blood - « Oui ? Qu'avez-vous à me dire d'intéressant ? Je doute avoir les même centres d'intérêt que vous, Mademoiselle Burberry June, 7ème année à Serpentard. »

Voilà. Comme ça elle savait qu'il savait qui elle était. Ainsi, elle n'aurait pas le droit à l'excuse : « Mais vous ne savez pas qui je suis ! ». Un supplice à endurer pour ses pauvres oreilles de moins ! Il tourna la tête à l'opposé de la jeune fille. A son grand agacement, il ressentait encore ce feu qui lui brûlait l'esprit et lui consummait les sens. Si cela continuait, il allait prendre la tête ! En plus, il avait mal au ventre.

Cold Blood - * Tsss... J'aurais du manger avant de venir ici. Bon, je n'ai pas le choix dans ce cas. *

Une autre chose que Nathaniel n'aimait pas : manger devant des inconnus. Mais là, pas d'autre choix. Si cela pouvait calmer son mal de ventre... Il fouilla dans son sac, de ses grandes mains blanches et effilées, et en sortit une pomme rouge. Elle créait un étrange contraste avec le blanc de ses mains. C'était... un peu glauque et stressant d'ailleurs. On aurait dit la sorcière offrant sa pomme à Blanche-neige. La pomme de la mort. Angoissant. Il mordit dedans avec toute la grâce qu'il avait en réserve et qui paraissait un peu déplacée pour une simple pomme. Seulement,cette manoeuvre eut également pour effet de découvrir ses fameuses canines pointues et dévellopées qui exitaient tant la foule t la mettait en émoit. C'est fou ce que deux petits morceaux d'ivoire recouvert d'émail, bien blanc par ailleurs, pouvait avoir comme effet. Mais il fallait reconnaitre que peu de personne étaient sexy rien qu'en mangeant une pomme, aussi rouge et pleine de symbole soit-elle. Après cette première bouchée, Nat laissa passer un peu de temps, histoire de prendre le temps de bien mâcher. Il déserra un peu plus, de sa main libre, sa cravate, se débarrassa de sa cape de sorcier qu'il plia soigeusement à côté de lui, sur son livre, et remonta égèrement ses manches, découvrant des avants-bras étonnamment fermes et musclés pour quelqu'un d'aussi fluet.

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Cold Blood - « Bonjour. »

Bon, ça suffisait un temps, ce comportement de gamine. Il fallait qu’elle se détende. Qu’elle arrête de croire que ce type allé changer sa vie ou des conneries dans le même genre. Mais il avait quelque chose de différent, June le ressentait… Pourquoi Adam n’était plus là ? Il aurait pu aider sa sœur à faire de bon choix, il aurait pu la conseiller, lui donner son avis sur ce fameux Nathaniel. Enfin… Faire quelque chose. Roh, et puis elle n’allait pas se prendre la tête. Miss Burberry, tourna la tête, de droite à gauche, pas pour éviter le regard du garçon cette fois-ci mais pour vérifier si aucun membre du personnel ne pointer son nez. La jeune femme saisit son sac de cours, fouilla à l’intérieur et saisit deux cigarettes, elle en balança une à côté du Serpentard et s’en alluma une. Le geste qu’elle venait de faire était très « Burberrien », c’était sa façon à elle de proposer une clope sans rien dire. La Poursuiveuse allait sans doute se faire détester du jeune homme mais il fallait qu’elle soi comme avec la plupart des gens qu’elle rencontrait : insupportable. La Serpentarde tourna la tête, tenant un briquet à la main, et malheureusement, elle croisa le regard de Nathaniel.

Cold Blood - « Oui ? Qu'avez-vous à me dire d'intéressant ? Je doute avoir les même centres d'intérêt que vous, Mademoiselle Burberry June, 7ème année à Serpentard. »

June lâcha un petit rictus et alluma sa cigarette. Il lui plaisait bien, ce Nathaniel. Personne n’osait parler à June Ella Audrey Alison Burberry de cette façon et c’était ça, le plus drôle dans l’histoire, c’était ça même qui donnait au jeune homme une certaine importance dans la tête de la Poursuiveuse.

VV - « Il y a un adage qui dit qu’on fait du mal à ceux qu’on aime : mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal. Retenez cette phrase, Nathaniel. »

C’est tout ce qu’elle préféra dire pour le moment. La jeune femme tira sur sa cigarette lentement, avec une élégance qui lui était bien propre. Ses grands yeux verts se perdirent un instant de plus dans les cieux. Si Nathaniel donnait une réponse satisfaisante pour June, celle-ci s’intéresserait de plus en plus à lui. Sinon, tant pis. D’un coup, la jeune femme se remémora une mélodie qui la plongea pendant un instant dans une sorte de délire dans sa tête. Elle pensait à Nathaniel en se demandant ce qu’elle foutait sur le même banc avec lui, ayant peur d’accrocher son regard comme elle le faisait si bien avec les autres et là Nancy Sinatra murmurait « Bang Bang » à ses oreilles, « My baby shot me down ». Ce fut un bruit tout simple qui réveilla la jeune femme de ses songes : celui des dents de Nathaniel croquant dans une pomme. June secoua sa petite tête, remuant les étoiles à l’intérieur. Elle le regarda un instant, manger sa pauvre pomme, puis elle ressaisit son sac et en sortit une boîte… De fraises. Elle jeta son mégot et ouvrit la boîte avec précaution. Hum… Le bonheur. La jeune femme saisit un fruit, délicatement, croqua dedans et ferma les yeux. C’était tellement bon.

VV – « Ne faites pas le timide, Nathaniel, je sais que vous en mourrez d’envie. »

Comme une marionnette, la septième année se leva et marcha jusqu’au garçon. Elle risquait sûrement de se faire taper, de se prendre sa barquette de fraises dans la tronche, de se prendre un vent extraordinaire. Mais elle n’avait plus peur. Plus peur de le regarder, de le dévisager, de lui parler. Elle se sentait comme avant… Quant elle chantait avec son frère. Sourire. Il était radieux mais ne dura qu’un instant, Nathaniel l’avait vu ? Ne l’avait pas vu ? June l’ignorait et elle s’en fichait.

Silence.

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June s'alluma une cigarette et lança, pleine d'audace :

VV - « Il y a un adage qui dit qu’on fait du mal à ceux qu’on aime : mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal. Retenez cette phrase, Nathaniel. »

Le semi-vampire fronça imperceptiblement les sourcils. Cette citation se rapprochait de la vérité. Vraiment. Par exemple, lui-même n'arrêter pas de titiller, de chercher et d'emmerder son oncle et son cousin. Pourquoi ? Parce-qu'il les aimaient et ne savait pas leurs montrer autrement. Maladroit ? Oui. Nathaniel était plus apte à détester qu'à aimer. Quant à la deuxième version, sa mère était parfaite. Elle était folle de lui, Nathaniel Artemis William Edward Harrigton. Elle l'aimait mais lui lui faisait du mal, la repoussait et l'insultait. Pourtant elle s'accrochait, encore et encore. Le jeune homme resta impassible et ne répondit rien. Que dire ? Il n'allait pas lui raconter sa vie ni la soutenir. Alors autant se taire et jouer les inabordables. Mais cette phrase le travaillait quand même... Il sentait qu'il n'arriverait pas longtemps à se retenir.
La Serpentarde tira sur sa cigarette et souffla un nuage de fumée nocive. Geste élégant, certes, mais empoisonnant. Nat ne supportait pas l'odeur de la clope, qui lui donnait la nausée. Il tourna la tête, dégoûté. C'est là qu'il vit une cigarette à côté de lui. Elle lui avait sans doute balancé sans qu'il ne s'en apperçoive. Il voyait là une occasion de rajouter son grain de sel. Le bel androgyne la saisit délicatement et murmura en faisant tourner la clope entre ses longs doigts fins :

Cold Blood - « Votre constat est juste, en effet. L'être humain n'est rien d'autre qu'un animal naturellement assoifé de violence. Normal, donc, qu'il aime ceux qui lui font du mal. L'Homme est orgueilleux et fier. Rien de plus attirant que quelqu'un qui l'ignore. Alors il décide de s'attacher à cette personne. L'attachement se transforme en désir. Le désir en amour. C'est frustrant, mais tellement grisant et exitant, de se faire rejeter par l'élu de son coeur. Alors il s'accroche, toujours plus fort, avec plus de passion à cet être qui le fait souffrir, déchirant son coeur, faisant voler son égo en éclat. Il se sent nu comme un ver, honteux... Mais il persiste. Et quand cette personne vient à céder, alors il s'en va, cherchant une nouvelle personne et souffrir encore pour ressentir cette jouissance unique que procure la douleur. »

Rictus sarcastique. Nat n'avait jamais vécut d'histoire d'amour, se suffisnt à lui-même, mais avait fait des recherches sur le sujet et avait déjà vécut des situations du même acabit. Il releva la tête vers June.

Cold Blood - « Au fait, je ne fume pas. »

Le jeune homme regarda la jeune fille dans les yeux. Ses yeux noirs l'envellopèrent comme un linceuil funeste mais ensorcellant. Elle était toujours assise à côté de lui, une barquette de fraises entre les mains. Ayaaaa !! Des fraises ! Comment savait-elle qu'il était fou de ces fruits merveilleux ? Ou alors était-ce un pur hasard ? Mais le hasard n'existait pas : tout n'était que fatalité. Pessimiste. June croqua dans un fruit, juste sous son nez. Il vit son jus rouge et gorgé de sucre couler dans la bouche de la poursuiveuse. Nat saliva et déglutit avec délice, s'efforçant, avec succès, de de rien monter.

VV – « Ne faites pas le timide, Nathaniel, je sais que vous en mourrez d’envie. »

Cette vérité qu'elle lui jetait ainsi au visage l'offensa. Mais pour qui se prenait elle ?! Junhe se leva et se posta devant lui, avec sa barquette. Nat jeta un regard furibond à la jeune fille, l'encre de ses yeux était glacée. Il eut envie de lui balancer sa barquette dans la tête et de hurler « Strike ! » mais se retint. Il était suffisemment classe et distingué pour ne pas se laisser aller à ce genre de choses grotesques. Hum... Mais ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Soudain, un sourire furtif passa sur les lèvres de la jeune fille. Avait-il rêvé ? Non... Sûrement pas. Nathaniel ne rêvait jamais. Lorsqu'il était éveillé du moins. Et là, il n'avait pas le sentiment de s'en laissé aller dans les bras de Morphée.
Silence.
Le bel androgyne poussa un long soupir vaincu, l'air à la fois exaspéré, nonchalent et amusé :

Cold Blood - « J'ai compris. Je me rend. »

Il piqua un fruit dans la barquette que lui tendait la jeune fille et croqua dedans avec délice. Nathaniel poussa un soupir d'aise lorsque la saveur de la fraise se répendit dans sa bouche, exitant ses papilles gustatives. Que de bonheur ! Les fraises : rien de mieux ! En plus, elles étaient délicieuses, sublimes. Il avala l'autre morceau et fit remarquer :

Cold Blood - « C'est délicieux. Mais n'attendez pas de moi que je vous fasse profiter d'un traitement de faveur ou que je m'incline. Je suis très sauvage et indomptable, vous savez. »

Il eut un petit rire ironique mais harmonieux et reprit une fraise, délicatement.

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