Allongée dans son lit, seuls ses cheveux rouge débordant de la couette, Daisuké Katsuya dormait encore, sa respiration silencieuse n'interrompant pas le calme paisible qui régnait dans le dortoir. En effet, ses camarades ne semblaient pas avoir prit la peine de la réveiller à temps pour le petit-déjeuner, car ce serait ensuite une bonne occasion de se moquer de Die. On aurait dit qu'elle était endormie pour trois jours, mais quelque chose vint perturber son sommeil. Une boule de poils noir comme l'ébène sauta en douceur sur les draps entremêlés du lit de Daisuké, et elle s'approcha doucement de sa tête, fourrant son petit nez humide contre l'oreille de la jeune fille. Puis elle miaula. La réaction de Daisuké fut prévisible : la Serdaigle sursauta au plafond, se réveillant brutalement, et glissa de son lit, se retrouvant la tête la première par terre. Die n'avait visiblement rien comprit à ce qu'il venait de se passer, mais ça ne l'empêcha pas de marmonner un flot de jurons qui ne seront pas cités. La boule de poils - Grey - sauta sur le sol et regarda avec des yeux malicieux sa maîtresse tener de se dépétrer des draps.
« Saleté de chat ! Tu vas voir ! »
Daisuké rejeta les draps en arrière et plongea sur Grey, qui eut le temps d'esquiver et fila hors de la pièce, laissant une Die étalée sur le sol, en pyjama et l'air ahuri. La jeune fille se releva néanmoins dignement et rejeta ses longues mèches rouge en arrière. Sans se préoccuper des draps répandus sur la parquet, Daisuké se mit à la recherche de ses vêtements et les enfila en grommelant. Encore une fois, elle semblait s'être levée du pied gauche. Elle jeta son pyjama à rayures vertes et noire s sur le sol - imaginez le contraste avec les cheveux rouges - et bailla un grand coup, avant de s'avancer vers son miroir. La Serdaigle se coiffa calmement, et observa son reflet. De longs cheveux rouges, avec des piques, encadraient un visage pâle aux traits parfaitement dessinés. Ses lèvres étaient fines, son nez impeccable, mais...c'était un visage masculin. Il n'y avait absolument rien de féminin, même pas ses yeux rouge-marron à la lueur de défit qui régnait continuellement. Die soupira de sa grave - sa voix de mec, quoi - et se dirigea à pas lents vers la porte du dortoir, détournant son regard du miroir.
Quelques minutes plus tard, après avoir descendu une multitude d'escaliers, maugréer contre quelques jeunes élèves et avoir subit maintes moqueries sur ses extraordinaires cheveux rouges, Daisuké atteignit la porte du hall d'entrée et sortit, laissant derrière elle ses souçis. Quand elle était dehors, elle préférait les oublier; C'était plus simple ainsi, non ? Filant vers le parc, Daisuké ignora superbement les index pointées sur elle et se contenta de réajuster sa veste noire - nous étions un samedi matin, pas cours, donc pas de port obligatoire de l'uniforme, en gros, la joie - puis continua sa route. Die glissa ses mains dans ses poches puis chercha un endroit où s'installer. Ses yeux flamboyants se posèrent sur un gros et grand arbre, l'idéal pour se cacher derrière ou grimper dessus. Avec conviction, la jeune fille se mit à marcher vers l'arbre, et arrivée à sa hauteur, testa ses qualités en escalade en grimpant sur une grosse branche pratiquement cachée par les feuilles. Die s'allongea sur l'épaisse branche, appuyant son dos contre le tronc de l'arbre. Elle ferma les yeux et murmura pour elle même :
« Ah, enfin la paix...Pas trop tôt... »