Pour ne pas mourrir, jusqu'où es tu prêt à aller? [PV]

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Alexandre marchait d’un pas lent le long des berges du lac, en quête de quelque chose… Une chose qu’il ne connaissait pas. Du moins pas encore. Le jeune homme, contrairement à beaucoup d’autres élèves, avait préféré rester au château plutôt que de partir au village, bien qu’il eusse pourtant son autorisation de sortie, signée par son père, trois années plus tôt. Il venait de prendre son déjeuner, et il avait déjà passer toute sa matinée à potasser ses examens à la bibliothèque. Depuis le temps qu’il y allait, la bibliothèque lui était presque devenue familière, tant il fréquentait cet endroit, où tout le savoir de Poudlard était réuni. Alexander se rendait ensuite, après quelques heures de bon travail, au sein de la Grande Salle pour prendre un copieux petit déjeuner. Le reste de la matinée, il se promena seul dans les couloirs, à la recherche d’une chose à faire, toujours, qu’il ne trouva pas. Retour à la grande salle pour le repas de midi, puis sortie de ces quatre murs, si larges qu’ils puissent être, pour se rendre sur les berges. L’aiguille de la montre du jeune homme pointait déjà à 13h47...

Il observait le lac noir d’un œil aguerri, pour parfois apercevoir les mouvements de tentacules du Calmar géant. La créature fascinait grand nombres d’élèves. Pour la plupart de première année. Les autres avaient pris l’habitude de voir la bête sous-marine, si impressionnante qu’elle soit. Alexandre, lui, ne se lassait toujours pas de la regarder en long, en large, en travers, de tous les cotés, sa tête bouillonnant de questions, comme à chaque phénomène véritablement spécial qu’il rencontrait. Combien d’années avait la créature? Il n’en savait rien, et ne savait pas non plus à l’heure actuelle, qu’elle allait perdurer encore longtemps… Quelques premières et deuxième années, ne pouvant pas encore aller à Pré-Au-Lard, se baladaient tranquillement dans le Parc de Poudlard. Cela s’expliquait sans doute par le fait qu’en ce jour, bien qu’estival, une énorme chaleur pesait sur es épaules de chacun,
Et dans la matinée, Alexandre avait bien cru apercevoir de la fenêtre de sa salle commune une jeune fille tentant vainement de trouver une position pour bronzer sur la pelouse. A ainsi s’amuser, ils perdaient beaucoup de temps pour leur études, qui étaient selon le Serdaigle, censées passer avant tout pour le permettre une bonne entrée dans le monde professionnel de la magie. Le père d’Ulrik était Ministre, et ce dernier n’en était pas peu fier, bien qu’il ne l’affiche pas au grand jour. Il comptait en quelque sorte suivre ses pas, bien que nombre d’autres projets plus attrayants lui caresse l’esprit. Comme par exemple celui de devenir écrivain, pour raconter des histoires fantastiques aux jeunes boulimiques de ce genre de livres. En l’occurrence, comme lui. Ou peut être devenir musicien, Dieu seul savait combien sa passion pour la musique était grande. Il jouait de cinq instruments, et cela ne le satisfaisait toujours pas. En rentrant chez lui, à Gstaad pour les vacances d’été avant sa dernière année d’étude, il allait prendre deux mois de cours de chant pou perfectionner sa voix. Il comptait avoir autant de cordes à son arc que possible.

Alexandre, après une dizaine de minutes à penser à son avenir, s’assied enfin sur le gazon, imitant ainsi la majorité des gens présents dans le Parc, adossés contre des grands chênes à la lisière de la forêt. Alexandre avait lui les sauvages rayons du Soleil dans les yeux, mais cela ne le gênait pas. Il regardait toujours le lac du coin de l’œil, juste pour voir si le calmar ne resurgirait pas. Il aimait voir la créature émerger, cela lui donnait un insatiable plaisir, et une sorte d’accord tacite s’était depuis longtemps passer entre lui et la bête. Tant qu’il restait, elle continuait à se montrer. Se couchant presque, laissant son corps se faire attaquer par le vent et la chaleur, il ferma les yeux, puis ne pensa plus à rien, savourant l’instant présent, faisant corps avec la nature…

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Pré-au-Lard. Non pas aujourd'hui, la flemme. Flemme de faire les boutiques par cette chaleur étouffante, noyée par une foule encombrant les rues, alors qu'elle pourrait rester là tranquillement, dans une école à moitié vide à se prélasser au soleil. Ses amis partis, du moins certains d'entre eux, Autumn s'était immédiatement dirigée vers le parc de Poudlard, sans passer par la case de la salle commune. Les cachots avaient cela d'utile qu'ils conservaient la fraîcheur même en période de canicule, mais c'était de soleil dont la jeune fille avait besoin. Les grandes vacances s'étaient finies il y a peu, et à vrai dire Autumn les aurait bien vu se prolonger encore. Aussi, se donner l'illusion d'être encore au mois d'Aout en allant bronzer avec paresse allongée dans le gazon lui paraissait une très bonne idée.

Puis elle LE rencontra. Le Serdaigle le plus collant de toutes les quatrième années. Colin Kenberry, un intello dans toute sa splendeur, une bonne bouille de gamin bien mignon, très gentil, mais un peu trop casse pied à son goût, pire qu'un rouleau de scotch. Atumn releva la tête, accéléra le pas, et ajusta ses lunettes noires sur son nez, tandis que le jeune garçon aux cheveux châtains s'était posté droit comme un "i" en la voyant arriver, un sourire figé sur les lèvres.

- Salut Autumn... Tu ...?

- Hey Colin ! Pas le temps désolée.

Bref sourire qui s'effaça sitôt Autumn avait passé son chemin. Vite expédié, mais au moins elle s'assurait être tranquille dans son coin pour bronzer. Enfin Autumn le trouva : un petit coin d'herbe frais, non loin de l'ombre d'un grand chêne. Parfait. La jeune fille poussa un soupir satisfait et alla s'y assoir avant de sortir un bouquin de sa besace et de s'allonger sur le ventre. Elle ôta ses lunettes, les posant sur ses cheveux blonds, et replia ses jambes qu'elle balançait d'avant en arrière selon son envie, tournant les pages de son livre de potions. Hé oui une vraie petite Serdaigle à la voir ainsi, mais seulement en ce qui concernait cette matière. C'était vraiment agréable, les caresses du rayon du soleil, le petit vent frais, la tranquilité. Lorsqu'une ombre grandissante passa près d'Autumn, lui cachant le doux soleil de Septembre. La jeune fille releva la tête, un regard fixé vers le jeune garçon dont elle connaissait brièvement le nom pour être de sa même année.

- Pousse toi Turner, tu me fais de l'ombre.

Pas de réponses, le Serdaigle continua sa route. L'inconscient n'avait même pas entendu les douces paroles de la délicate Autumn qui fronçait les sourcils de mécontentement. Qu'il l'ai fait exprès ou non, on n'ignore pas une Sullivan. La jeune fille se redressa, s'assit en tailleur et observa le Serdaigle tout en rangeant ses lunettes de soleil dans son sac. Voyant Alexandre s'étendre sur la pelouse, Autumn se leva d'une traite, plaçant son livre sous le bras, et alla à sa rencontre. La jeune fille se tenait à présent debout près du jeune garçon allongé, sans un bruit... Le silence apaisant et serein était partout, rompu parfois par une douce brise... et la voix d'Autumn qui se permit de rompre son repos.

- Alors... T'es pas en train de bouquiner ? Surprenant...

Rien d'acerbe là dedans, possible qu'on puisse le prendre comme une provocation, mais si Autumn n'avait pas aux premiers abords un fort potentiel sympathie lorsqu'on ne la connaissait pas, elle n'était pas méchante. La jeune fille critiquait les autres pour se donner plus de confiance, ce n'était certes pas malin, mais une fois la réplique froide sortie elle le regrettait la plupart du temps, ne voulant pas faire de mal aux autres, sans pour autant aller s'excuser ou montrer une once de regret. La jeune blonde s'assit alors à ses côtés, et jeta un oeil sur le lac à son tour.

- Tu surveilles quoi comme ça ?

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La douce tranquillité qu’Alexandre affectionnait tant coupa court lorsqu’il perçut non loin de lui une voix parler non loin de lui. Le jeune homme ouvrit les yeux à contrecœur, les mots qui venaient de parvenir à ses oreilles, il ne les aimait pas. Mais alors pas du tout. Qui pouvait se permettre de lui parler ainsi? Ce vieux cliché, qui faisait des Serdaigle d’insatiables fayots, sans vie extérieure après la classe le mettait bien souvent dans une colère noire. Soit, il lisait souvent, trop au goût de ces gens que l’on nommait d’une manière incongrue de «normaux », mais il faisait bien d’autres choses de sa vie. Quand bien même son existence n’aurait plus d’intérêt que l’apprentissage, que le renseignement, que l’essor de sa propre culture, sans aucune source de divertissements, il serait en tout cas moins stupide et irréfléchi que certaines personnes… Comme par exemple celle qui venait de briser l’éphémère retraite de son esprit.

Alexandre se leva d’une traite, sortit sa baguette, et jeta un sort de « Levicorpus » sur la personne venant de parler, pour que celle ci se retrouve aussi tôt suspendue les quatre fers en l’air, criant d’une voix apeurée pour qu’une tiers personne soit assez salutaire pour l’aider à redescendre.

Oui, c’était exactement ce qu’il ferait s’il voulait une bonne retenue, s’attirer la défaveur de tous les membres de sa maison en faisant perdre des points à Serdaigle, et briser sa réputation en or auprès des professeurs, pourtant si durement acquise… Il resta donc de glace, et sentit l’herbe frémir. Son interlocuteur venait de s’asseoir. Ou plutôt son interlocutrice. En ouvrant brièvement les yeux, et jetant un coup d’œil sur sa droite, il avait aperçu une jeune femme, qui ne devait pas avoir plus de son age, avec une chevelure d’un blond intense, des yeux bleus en amandes, et un regard que l’on pourrait qualifier de meurtrier. Un autre rapide coup d’œil, cette fois au niveau de sa poitrine, où il vu l’insigne de Serpentard… Pff… Il s’en serait douté.

Alexandre se souvenait vaguement l’avoir vu, à quelques occasions, comme en cours ou dans les couloirs… En l’occurrence, uniquement des manières incongrues. Il avait parfois entendu des mots sur elle, et pas que des bons, c’était le moins que l’on puisse dire! Elle lui demanda, qu’elle fut installée sur la masse d’herbe, ce qu’il « surveillait ». Il ne surveillait pas, il observait, analysait, constatait. Il se redressa, pour la forme, (sa mère lui avait maintes fois dit que parler aux gens en étant couché était une marque d’irrespect total) passa une main dans ses longs cheveux, quelque peu ébouriffés, puis lui répondit:

-Et dire que l’on ose colporter des méchancetés sur les Serpentard… Ca me surprend véritablement… Je te dis également bonjour, je suis aussi enchanté, et tout comme toi, je suis heureux de te parler pour la première fois… fit il d’abord, plein de sarcasmes. Il poursuivit ensuite, cette fois d‘une voix sans véritable timbre:

-Je regarde le Calmar géant se mouver dans ces eaux noires…

Derrière lui, il sentait la créature gronder. Il ne s’ intéressait plus vraiment à elle.

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Autumn s'étira tel un chat, écoutant d'une oreille distraite les dires du Serdaigle. Non mais même avec toutes les idioties qu'il pourrait dire, cela restait une bonne journée ensoleillée. La jeune fille rangea son bouquin dans son sac posé à ses côtés. Ne jamais se fier aux apparences, la preuve en était de ce garçon Serdaigle aussi hargneux qu'un Gryffondor et aussi amer qu'un Serpentard. Autumn était cependant atteinte du syndrôme "je m'en foutisme", peu importe ce qu'on pouvait lui dire, cela glissait sur elle comme de la soie. Enfin elle se tourna vers Alexandre et lui rendit son ton ironique.

- De nous deux tu es sans doute le plus acerbe. Alors tes théories sur les Serpentards tu peux les garder.

Un ton doux, provocateur, mais empli d'une véritable délicatesse hypocrite. Réplique cinglante sur paroles froides, mieux ne valait pas provoquer la Serpentard, mais apparement cela allait de même pour le Serdaigle. Bien. Les personnes de caractère étaient les plus amusantes. La jeune fille posa ses mains dans l'herbe fraîche, ses doigts se refermant par hasard sur une poignée de cailloux qu'elle mit dans la paume de sa main.

- Laisse tomber l'ironie, ça ne te va tellement pas, Turner.

Puis Autumn s'allongea de nouveau dans l'herbe, croisant les jambes, ses petites caillouux soigneusement gardés dans ses mains qu'elle faisait tourner entre ses doigts. Puis quelque chose d'intéressant lui vint à elle "Je regarde le calmar géant se mouver dans ces eaux noires" La jeune fille se redressa, pensive, ne lâchant qu'un bref "ah d'accord" complètement ailleurs. Le calmar ? Il était rare de le voir émerger en plein jour, la plupart du temps il ne faisait que surgir en pleine nuit. Autumn ouvrit la paume de sa main rougie ici et là par les marques des petits cailloux pressés contre sa main, et y fixa son regard, pensive.

C'était étrange tout de même, cette froideur réciproque. Elle allait vers les gens, allait leur parler, et cela finissait irrémédiablement par des tensions excepté s'il s'agissait de Serpentards.. Certes Autumn n'était pas experte en relations humaines, elle voulait faire bien, et se retrouvait à chaque fois à côté de la plaque. Sauf pour ceux qu'elle ne pouvait supporter, il était évident que la jeune blonde ne les portait pas dans son coeur à entendre les paroles de glace ou le regard tueur qu'elle leur adressait dès qu'elle les croisait. Autumn se mit alors à balancer quelques cailloux dans le lac. Un, puis deux, puis trois.... Ainsi de suite, pensive. Ne percevant même plus les paroles du Serdaigle.

Soudain un masse noire s'éleva des eaux, suivie de tentacules. Autumn se leva et resta figée sur place. Estomaquée par une telle splendeur et à la fois terrifiée par l'immense bête sortie des eaux noires. Aucune pensée, rien. Ni partir en courant, ni se saisir de sa baguette, ni même se tourner vers Alexandre. Les yeux de la Serpentard ne purent se détacher du calmar qui commençait à s'agiter violemment.

- Ok, bon... Il n'a pas du apprécier.

Murmure. Même les mots peinaient à sortir. Autumn eut cependant un mouvement de recul, surprise par l'agitation colérique du calmar dont les tentacules se balançaient violemment dans les airs.

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Effectivement, il était sans doute le plus acerbe. Il n’aimait ni les Griffons, ni les Blaireaux, et encore moins les Serpents. Pour tout dire, il n’aimait personne au cours de la première rencontre. Le jeune homme se recroquevillait sans arrêt sous cette épaisse carapace, car s’attacher aux gens représentait pour lui une véritable infamie. L’amitié provoquait la faiblesse, l’attachement une dépendance aux gens, et Dieu seul le savait, quand Alexandre s’attachait à quelqu’un, c’était pour la vie. Il répliqua encore une fois cinglant, mais déjà, la jeune femme ne l’écoutait plus. Elle se fichait totalement de qu’il disait. Quelqu’un en ce bas monde savait il seulement ce qui allait à Turner Stuart ou pas? Non. Du moins, certainement pas cette fille, en face de lui, qu’il connaissait à peine, et qu’il voulait d’ores et déjà éviscérer avec une aiguille à coudre…

Se désintéressant cette fois de la jeune femme, il recommença à scruter le lac, espérant revoir le calmar une nouvelle fois. Ce dernier devait revenir. Pour ne pas laisser Turner seul avec cette… Personne. Alexandre pressentait un lien invisible qu’il aurait avec la . Sans doute une simple idée dans sa tête, ce n’était qu’une bête… Il détestait se savoir aussi naïf, et créature sans cesse, il rabbachait dans son esprit que ce n’était qu’un animal, un simple animal, non doué d’intelligence. Pourtant, il pensait toujours à lui comme un camarade, qui pour lui se donnait en spectacle. Une idée subjective, bizarre chez ce garçon, qui n’aimait que les choses bien nets et arrêtés, ne supportant pas les idées sortant des rails. La magie sortait pourtant des rails… Il ne se l’expliquait pas.

Il ne s’aperçut que la jeune femme jetait des cailloux dans l’eau uniquement après qu’elle n’eusse commencé. Elle les balança en nombre, provoquant ainsi un dédain encore plus grand chez Alexandre. Cette jeune femme, osant venir lui parler comme si il lui devait des comptes, s’amusait encore à faire des ricochets? Décidément, les gens étaient bizarres… Ou bien c’était Alexandre qui n’était pas dans son siècle. Il laissa encore le soleil glisser ses gros rayons sur lui, puis, d’un geste, il défit sa chemise pour se retrouver en simple maillot de corps.

-Bon, je pense que je vais aller profiter de cette belle journée à un endroit où tu n’es pas… Sur ce, à la revoyure.

Il avait parlé d’un ton aussi froid qu’il le pouvait, effort vain puisqu’elle ne l’écoutait même pas. Il prit sa chemise par terre, l’attacha rapidement à sa ceinture, puis tourna les talons. Le seul regard qu’il jeta en arrière fut probablement le plus important de sa vie. La Calmar se tenait là, hors de l’eau, toute tentacule découvertes, puissant et majestueux. Alexandre esquissa un sourire. Il le voyait enfin. Il commença à balancer ses tentacules dans les airs avec force, puis les abattit sur le sol. Un grand bruit, suivi d’un silence tendu s’ensuivit. La créature avait l’air au paroxysme de sa colère. Les petits cailloux l’avaient ils atteint? Sans doute. Son état de contentement ne dura ainsi qu’un temps, car la « Blondasse » était maintenant en danger. Il lui cria de se sauver, mais elle n’en fit rien. Elle paraissait totalement apeurée.

Alexandre aurait voulu partir. Ne pas l’aider. Après tout, n’était elle pas d’un caractère exécrable? N’avait elle pas cherché la situation dans laquelle elle se trouvait maintenant? Si. Toutes les réponses à ses questions étaient « si ». Pourtant, une chose, sans doute l’adrénaline, monta en lui. Le choix de la raison aurait bien sur été de s’enfuir. Il suivait toujours la raison, en tant que Serdaigle, et jamais l’instinct. Pourquoi se mit il alors à revenir vers elle au pas de course? Je n’en sais rien. Pourquoi ne fuit il pas lorsque le calmar agita une tentacule pour l’abattre sur la blonde? Je n’en sais rien. Pourquoi il mit son corps en opposition au moment où un impact aurait du avoir lieu entre la tentacule et le corps de la fille? Je n’en sais rien.

Quoi qu’il en soit, il voltigea quelques mètres plus loin, une ou deux cotes cassés pour violemment atterrir sur le gazon…

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[HJ ton message perso... Verlaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine, mon poète préféré mimi

]

-Bon, je pense que je vais aller profiter de cette belle journée à un endroit où tu n’es pas… Sur ce, à la revoyure.

Et dire qu'elle n'avait même pas écouté, occupée à lancer ses cailloux dans l'eau, toujours dans son petit monde. Le Serdaigle tourna les talons et partit vers la silhouette du chateau, mais l'attention de la jeune fille était dores et déjà fixé sur les remous du lac noir, laissant apparaitre le fameux calmar dont Autumn ne pouvait en détacher les yeux. Elle avait bien entendu un vague et très amical "Autumn, dégage de là" de la part de Turner, mais sa fascination faisait qu'elle ne pouvait se détacher de la créature. Effrayée et fascinée à la fois, elle ne pouvait pas bouger. Quand alors une des tentacules de la bête immense se leva violemment annonçant de bien mauvais augures. Le membre gigansteque du calmar s'avançait dangereusement vers Autumn dans un fouettement d'air, mais il était trop tard pour la jeune fille qui ne put faire demi tour dans l'immédiat. La jeune fille ferma les yeux, tourna la tête, quand alors...

Slash !

Le Serdaigle fut projeté en arrière avec violence, tandis qu'Autumn n'avait pas eu une seule égratinure. La jeune fille se tourna vers le jeune garçon qui avait atterri quelques mètres plus loin.

- Alexandre !

O_o Wow, elle se souvenait de son prénom, comme quoi l'adrénaline faisait des miracles. La jeune fille tournait à présent le dos à la créature du lac, et ne put ignorer le nouveau bruit macabre que faisait la tentacule que le calmar dressait fièrement dans les airs pour mieux la rabattre sur Autumn. La jeune fille se mit à courir en direction du Serdaigle, une des tentacules s'abattant à un mètre à peine de la jeune fille dans un vacarme effrayant. Elle n'était plus qu'à quelques mètre d'Alexandre... Trois. Deux. Un....

- Ouch !

Une des tentacules du calmar s'était saisi de la Serpentard telle une vulgaire poupée, tentant de l'entrainer avec elle dans les eaux noires du lac. La jeune fille essaya tant bien que mal de s'agripper au sol mais la force herculéenne de la créature prenait le dessus. Autumn se retourna et vit avec effroi que la tentacule la rapprochait de plus en plus du lac. Non loin de la rive, le sac de la jeune fille. Peut être qu'une fois à portée, elle pourrait s'emparer de sa baguette. Le calmar la trainait sur la pelouse en direction des eaux noires, et la jeune fille tendit le bras afin de pouvoir se rapprocher de son sac. Ultime échappée. Mais au dernière moment la tentacule qui enserrait la jeune fille bifurqua sur la gauche, et Autumn loupa sa cible d'une dizaine de centimètres. Elle se tourna alors vers le Serdaigle bien mal en point et l'appela à l'aide avec force.

- Turner !

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Alexandre ne sentait plus vraiment son corps, et peu à peu, son esprit le quittait… Cette sensation lui était absolument étrangère, et pour la première fois de sa vie, il se retrouvait dans une situation où il risquait véritablement de mourir. La peur le prenait peu à peu. Il ne pouvait pas se lever, et le ne savait pas ce qui se passait dans son dos, étant donné sa position par rapport au lac. Son épaule lui faisait un mal de chien, pas une simple petite douleur comme celle que l’on ressentait lorsque l’on se cognait contre un coin de table, mais un mal, terrible et lancinante qui s’en allait et venait, pour exalter la douleur, un peu plus, à chaque seconde, à la grande défaveur du Turner Stuart. Il regrettait à présent ce soudain élan de bravoure et d’héroïsme qui l’avait poussé à empêcher la tentacule du calmar de faucher la blonde. Il crut l’entendre prononcer son prénom.

Soudain, comme si cette situation de merde développait ses sens et son intuition, il sentit la jeune femme s’approcher de lui, sans même avoir à se retourner. Elle approchait, de plus en plus. Quelques pas encore. Elle l’atteindrait. « Courage! » Nan. Se servant de toutes les forces qu’il lui restait, il se retourna sur lui-même, toujours par terre, puis la vit, dans une des larges et gluante tentacule de la créature hantant le lac noir. Elle tentait, sans doute en vain, de s’accrocher aux minces grappes d’herbe du parc, et essaya de récupérer son sac. Elle le rata, de ce qui sembla à Alexandre, quelques centimètres. Elle appela alors Alexandre, pensant sans doute que ce dernier était plus en état qu’elle pour faire quelque chose à la situation… Toujours de merde.

Turner Stuart commença alors à réfléchir, à analyser, à évaluer avec le plus de froideur et de calme possible, ses possibilités. Son esprit se trouvait cependant brouiller, et malgré le nombre imposant de neurones que celui ci possédait en son sein, ces derniers ne parvenaient pas à s’activer pour trouver une solution. Alexandre ne pouvait rien faire. Quelle situation… De merde. Malgré tout, il ne la laisserait pas crever ainsi. La cœur avait des raisons que la raison ignorait. Sûrement l’adrénaline. Rassemblant toutes ses forces restantes, il arriva à esquisser un petit geste pour lentement retirer sa baguette de sa poche.

Avisant un arbre autour de lui, il fit un calcul rapide. Peut être aussi téléphoné. Je dirai même certainement. Contrairement à d’habitude, il prononça intérieurement cette fameuse phrase, « Advienne que pourra! ». Le jeune homme leva le bras, faiblement, puis informula, sur l’arbre, placé sur une pente, au-dessus de lui, « Destructum ». Le conifère se brisa en son centre, puis sa moitié déboula, tombant en direction du lac. Cela paraissait absolument irréel. L’Œuvre d’un petit génie des maths. Se dirigeant vers le calmar, il n’atteint pas sa cible, mais « s’écrasa » avec un grand fracas sur l’eau, créant une énorme vague. Celle ci fit sans doute peur au calmar, qui lâcha la Blonde alors qu’il allait tout juste la mettre dans l’eau. Cette dernière tomba dans l’onde. Il espérait au moins qu’elle savait nager.

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