Not Going Anywhere - PV

« La vie tourne, à quoi bon lutter. Elle tourne, tout comme ces pages. Trahisons sur trahisons, échecs sur échecs. Je crois que la vérité me traque encore, elle a dû s’associer à mon passé. Qu’est ce que j’ai fait ? Je suis donc une idiote qui ne mérite même pas d’être sur Terre ? Ma sœur me manque, ma meilleure amie aussi. L’amour de ma vie, il a filé. A cause de moi… J’ai gâché ma vie, et celles des autres. Soit disant parce que j’avais envie de…m’amuser. J’ai peur de la suite. Car oui, il va y avoir une suite. Je peux pas tout laisser en plan, si ? Et si je devais renoncer à ma vie, à mes amis ? Voilà que je me confis à un bouquin. J’aurais dû les prévenir, tout déballer. Autant à lui qu’à elles. La solution ? Je devrais sûrement tout recommencer à zéro. Et ne pas refaire les mêmes erreurs… If You’re Missing… »

« Ce qu’il faut penser de tout ça ? Moi-même je n’en sais rien, en fait. J’aurais dû y réfléchir avant… Et me voilà perdue parmis des milliers de questions. Je hais le remord, il va me tuer. Comment ai-je pu être aussi horrible ? Je ne me connaissais pas aussi égoïste. En fait, je n’ai eu que ce que je méritais. C’est bien fait pour moi, ça m’apprendra à réagir autrement. Conclusion ? Etrangement, je n’en tire aucune. Aucune leçon, aucune conclusion ne saura me faire changer d’état d’âme. Je suis et je resterais coupable. La seule chose que j’en tire, c’est qu’il ne faut jamais fuir la vérité. Elle nous rattrape toujours. »

Une larme perle le long de sa joue pâle. Son regard bleu océan est avide, il souffre en silence. Ses yeux sont tellement humides qu’elle en tremble. Lentement, elle meurt étouffée par un sentiment qui l’avait rongé durant un mois tout entier. La culpabilité. Son doux regard plonge dans celui de sa meilleure amie, ne savant trouver les mots qui changeront tout. Le regard parle et emploie les plus beaux mots, même les scientifiques vous le diront. La jeune Wilde prend son souffle, se laissant délicatement glisser dans les bras de sa meilleure amie. Et Laureline ? Où était-elle à cet instant précis ? La jeune adolescente ferme les yeux, emprisonnant chaque larme. Elles attendaient leurs tours, ne pouvant supporter plus longtemps cette prison bleu océan. Des yeux qui en devenaient presque rouge… Yuki glissait quelques mots, elle se mit à répéter le prénom de la jeune Wilde. Chloé se dégagea alors de cette douce position, contemplant le soleil timide. La mélodie que jouait un passant faisait presque pitié par rapport à ce moment magique. La valise éparpillée un peu partout dans la ruelle en faisait trébucher quelques uns. La jeune Chloé s’avance à pas de fourmis…

La réunissant petit à petit, elle imagine Poudlard une nouvelle fois. Elle en était dégoûtée, écoeurée par la liberté qu’elle venait de brûler à petit feu. Il lui avait fallut un mois pour se rendre compte de l’importance de cette routine infernale. Les cours, les amis, l’amour. Elle rêvait d’y rajouter la famille. Mais quelle famille ? Laureline ? Elle était sa jumelle, certes, mais Chloé la prenait pour son ange gardien, et non pour quelqu’un de sa famille. Mais nul ne pourrait remettre en question sa logique, Laureline avait toujours été là donc personne ne pouvait juger sa façon de penser. Chloé regarde alors le sol, approchant sa main du gravier. Un mois qu’elle n’avait pas sentit sur sa main le frôlement des toutes petites roches. Elle éternua doucement, se retournant vers sa meilleure amie. Elle fit un sourire des plus protecteur, toujours en sachant qu’elle avait pas mal de choses à se reprocher.

L’air le plus naturel possible, elle hésita longuement avant de se relever. Elle empoigne alors sa valise à roulette, puis se redirige vers Yuki. Ah ! Qu’est ce qu’elle devait penser ? Que la liberté avait mit Chloé dans un sale état ? La jeune femme était devenue blonde, avait un tout autre style et avait attrapé un rhume. C’était assez risible comme situation. Chloé était là, tel un piquet. Elle ne bougeait pas un cil, seul ses cheveux prenaient la peine de virevolter dans le vent. Ses yeux bleus se redessinaient à travers le ciel, ses mains tremblaient toujours autant. Elle avança près de sa meilleure amie, le teint toujours aussi pâle qu’avant. Que dire ? Pleins d’options étaient plausibles et exploitables. Une excuse, ou encore un argument ? Et si elle complimentait ? C’est vrai que sa Yuki avait changée, en bien naturellement. La jeune Wilde esquissa un sourire, l’air de rien.

« Il ne faut pas se faire d’illusions, la vie est difficile, les amis rare, et le bonheur introuvable. Non je ne suis en aucun cas défaitiste, je suis simplement réaliste. J’ai réalisée il y a des mois ce que toi tu ne tarderas pas a comprendre, si ce n’est pas encore le cas. »

« La raison de tout ça ? J’suis mal dans ma peau. Je déteste ma vie, ce que mes parents on fait de moi et ce que le temps n’a pas su m’enseigner. Le respect d’abord, puis enfin la notion du bien et du mal. Moi, je vis au jour le jour, me fichant éperdument du mal que je peux faire aux gens que j’aime. Je me déteste, mais je n’arriverais jamais à changer. C’est comme me demander la lune. Je déteste les gens que je fréquente. Ils sont égoïstes, vantards et ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Yuki est la seule, avec d’autres exceptions, à être digne d’être sur cette Terre. J’attends la fin, pas impatiente, mais pas déçue non plus qu’elle soit proche. Je souhaite qu’une seule chose : que le destin périsse dans l’ombre qu’il a semer. »

« La promesse d’une amitié éternelle. » A Poudlard, qui ne connaissait pas la devise des deux meilleures amies ? Elles formaient un duo qui faisait fureur, elles étaient inséparables. L’une n’existait pas sans l’autre, en tout cas, c’est comme ça que le vivait Chloé. La jeune Serdaigle posa alors un ultime regard sur sa meilleure amie. Oh Mystery, elle avait bien changée en si peu de temps. Chloé se rappelait alors des nombreux moments qu’elle avait passé avec cette dernière. La seule chose qui les joignait était cette envie de vivre chaque instant comme le dernier. Elle était loin des clichés. « Métro, boulot, dodo. » Mais tout ça, est-ce que ça faisait d’elle une personne remarquable ? Non, ce n’était pas extraordinaire. C’était l’amour, le fait d’aimer une personne comme elle aime Yuki ou encore Laureline. Un amour inexplicable, encore plus beau que l’amour qu’on peut ressentir face à l’âme sœur. La jeune poursuiveuse se décale alors légèrement, jusqu’à suivre son amie. Après la réponse de Yuki, Chloé esquissa un sourire ravi. Son cœur ne battait pourtant pas la chamade, mais elle avait cette sensation de renaissance.

Les Trois Balais. Les deux jeunes femmes rentrent comme auparavant, les yeux pétillants de bonheur. Cette complicité perdue revenait peu à peu, semant un peu le trouble dans l’esprit de la jeune Wilde. Tout s’était tellement précipiter qu’elle n’avait même pas eut le temps de réfléchir. Mais pourtant, on était très loin des bandes dessinées ou autre mélodrame barbant. Finis les contes de fées ou tout finis trop bien ou trop mal. Mais malgré la réalité bien présente, la jeune Wilde se sentait pousser des ailes. Yuki vint alors à la table qu’avait choisit Chloé, deux chopes à la main. Chloé les regardait avec envie. Ca faisait tellement longtemps… Les minutes passèrent alors. Yuki avait déjà vidé la moitié de sa chope alors que la jeune Chloé venait à peine d’entamer un quart. Bon, c’était sûr maintenant, Yuki n’avait pas changé en ce qui concernait ce genre de chose. Soupir. Mais bon sang Chloé, trouve quelque chose à dire ! Elle restait là, comme cette cruche de Gryffondor de la dernière fois, à rien faire. Réveille toi ! Enfin les mots venaient, ce n’était pas trop tôt.

Long silence, la jeune Chloé approcha alors sa chope de sa bouche jusqu’à en boire une petite gorgée. Ses yeux bleus océans venaient se fondre dans la masse, scotché sur le barman qui se trouvait près du bar. Ses yeux étaient d’un vert éblouissant, ils en devenaient presque irréels. Ressaisis toi Chloé ! La jeune femme fait alors un clin d’œil à son amie, jusqu’à la voir fouiller dans son sac. Qu’est ce qu’elle pouvait bien chercher de si important ? Oh et puis, ça n’avait aucune importance. Elles étaient là, toutes les deux, avec la vie devant elles. Alors autant en profiter. Seule chose importance : éviter le sujet de ce départ si… précoce.

La jeune Harada émit un nouveau sourire et posa son regard sur son bracelet rouge. Vieux et un peu usée, elle ne l’enlevait pas pour autant. Il n’avait aucune valeur, monétaire en tout cas, car sentimentalement, il était extrêmement important pour la jeune Harada. C’était un cadeau de Chloé, un premier, un bracelet porte bonheur. Mais le bonheur elle l’avait connue quelques minutes avant d’acquérir ce bracelet lorsqu’elle avait fait la rencontre de Chloé. Celle qui allait devenir sa meilleure amie, qui formerait avec elle le duo le plus infernal de Poudlard. Le plus connus, par leurs conneries, et leurs escapades a ne plus pouvoir les compter. Tout n’était pas finies, elle recommencerait, dans quelques jours. De tout petits jours. Silence, Chloé reprend la parole.

« Le passé, c’est le passé. Tout le monde fait des erreurs, c’est sûrement la seule chose que je peux retenir maintenant. Je suis humaine, j’ai le droit à mes doutes, j’ai le droit à l’erreur. J’ai dû me tromper, mal juger l’instant présent. Je ne voyais pas mon bonheur, j’étais aveuglée par le reste. Je ne voyais pas que j’étais heureuse, peut-être parce que cette joie était trop intense pour que je puisse la ressentir pleinement. En tout cas, une chose est sûre, je retiendrais ce passage de ma vie. Ce passage où j’ai faillit tout foutre en l’air. Un seul coup de tête peut faire basculer une vie entière. Faut juste apprendre à faire les bons. »

Sourire. Ils se multipliaient peu à peu, avec le temps. Les minutes étaient toutes différentes les unes des autres. Il y avait l’émotion, puis cette joie intense qui parcourait la jeune Serdaigle. Ses yeux pétillaient de bonheur. Elle se prenait des tonnes de sensations en pleine figure, comme ça, pour un coup de tête inespéré. Les regards devenaient de plus en plus complices, comme ci les deux jeunes femmes revivaient leur rencontre. Cette première minute qui avait fait toute la différence. Elles étaient prédestinées. Leurs destins étaient liés, et ça, on ne pouvait rien y changer. PAF. Du bruit coupa ce grand moment, et malgré tout, Chloé ne quitta pas Yuki des yeux. Ses cheveux, son visage… Tout était là, bien en place comme auparavant. Une éternité avait passé, il en manquait plus qu’à la faire revivre avec Yuki. Mystery. La jeune Rain voulait lui crier son amour, lui dire que malgré tout, elle l’aimait encore comme on peut aimer une grande sœur. Et ces pensées là furent dédiées quelques instants à Laureline. Mais cet instant fut très court – pas le temps de se prendre la tête, son ange gardien était quelque part là bas, mais il fallait être patiente -. Yuki fouilla ensuite dans son sac, quelques secondes, puis quelques minutes au bout desquelles la jeune Harada trouva ce qu’elle cherchait. Une boîte. Suspens.

Chloé n’en croyait pas ses yeux. Ses cheveux blonds tombèrent sur ses yeux, mais elle ne quittait plus cette boîte du regard. Une boîte légèrement rectangulaire. Mais son contenu, à quoi ressemblait-il ? La jeune Wilde ne tarda pas à le savoir. Yuki se mit à ouvrir la fameuse boîte, jusqu’à en sortir une gourmette sublime. Ca, pour Chloé ? La jeune Serdaigle laissa perler une larme, puis deux, jusqu’à ne plus pouvoir sourire. Ses lèvres étaient figées, jusqu’à ce que Yuki se mette à parler. Elle lui devait un bracelet ? Pourquoi ? Chloé avait une dette encore plus immense. Elle lui devait la vie, et ça, la jeune Wilde en était bien consciente. Ses yeux toujours humides, elle admira ce fabuleux spectacle qui s’offrait à elle. Un bijou inscrit de leurs deux prénoms et d’une phrase que Chloé connaissait très bien. Pas une simple phrase… LA phrase. Des larmes de joie se mirent alors à couler une à une. Ses cheveux blonds vinrent frôler ses joues, la jeune sixième année ferma alors les yeux quelques secondes… La réalité. Elle pouvait être à la fois horrible et formidable.

« Savoir tourner la page. Un geste que l’on désire mais qu’on ne sait pas toujours faire. Pour ma part je ne fais que ça. Encore une fois j’ai tourné une page de ma vie. De nouveau cette page blanche, celle qui me terorifie, car j’ai peur d’y inscrire de nouvelles erreurs… C’est ce qui produit a chaque fois, je pourrais peut être les empêcher cette fois ci, mais je n’en suis pas si sure. Je crée moi-même mon propre malheur, alors changer du jour au lendemain pour devenir heureuse, sans se poser la moindre question, cela relèverait du miracle. Toute fois sur cette page blanche, je peux inscrire quelque chose de magnifique. Chloé. Mon amitié avec celle-ci. La promesse d’une amitié éternelle. »

Yuki restait silencieuse, face à son amie. Sa meilleure amie. Chloé. Elle avait vécue tant d’épreuves avec elle, tellement de coups durs, de joies ou bien d’engueulades, car bien sur comme dans toutes les amitiés il y a des hauts et des bas. Et le fait des fois d’avoir peur de perdre Chloé, pouvait rendre la jeune Harada dans tous ses états, en commencant par ce vilain défaut, qu’est la jalousie. Oui. Yuki était jalouse. C’était sa Chloé, elle avait tellement besoin d’elle, qu’elle avait alors un jour peur de ne plus l’avoir a ses côtés. Chloé était bien plus qu’une meilleure amie, ce terme n’était pas assez fort pour définir les liens, qui unissaient les deux jeunes filles. Chloé était la vie de Yuki. En quelques mots, cela pouvait se résumé a cela. Sourire. Le cadeau de Yuki plaisait apparemment beaucoup à Chloé, puisqu’elle vit quelques lames coulées sur ses joues blanches. La jeune Harada se leva alors doucement de sa chaise jusqu'à arrivée près de son amie, elle se mit alors accroupit près de celle-ci, releva sa tête, essuya ses larmes, et la prit dans ses bras. Comme deux sœurs. Etreinte, dont Yuki avait également besoin. Bien que celle-ci était la plus âgée, c’était souvent elle qui avait besoin du réconfort de l’autre, et de confiance en soi. Car, malgré ses airs et le fait qu’a Poudlard elle soit admirée ou bien detestée de tous, il n’en ai pas moins qu’elle reste très fragile, mais ça seule Chloé le sait.

Perdue dans ses propres pensées, Yuki en oubliait presque l’endroit ou elle se trouvait. Fermant ses paupières lourdes, elle laissa apparaître ses yeux gris quelques secondes après. Elle était fatiguée, il faut dire qu’elle n,’avait pas dormit de la nuit, et qu’elle n’avait fait qu’angoisser sur ses retrouvailles avec Chloé. Et s’il y avait un malaise ? Et si Chloé avait changé ? Tourner la page ? En avait écrit une autre ou le nom de Yuki ne figurait pas. Non. La jeune Harada c’était fait du souci pour rien. Elles étaient la heureuse, Chloé absorbée par la gourmette que Yuki venait de lui offrir. Ce n’était pas grand-chose, comparée à ce que Yuki devait à Chloé. Et comme celle-ci le disait si souvent a sa meilleure amie « Tu es ma vie, alors prend en soin s’il te plait. » Soudain, la voix de Chloé, comme en écho dans le bar, qui n’était pas très remplit en ce milieu d’après midi.

Yuki esquissa alors un fin sourire sur le bout de ses lèvres. Ses paroles étaient vraies. Jamais elle ne lâcherait Chloé, elle ne lâcherait plus. Elle avait déjà faillit la perdre de fois, à cause de leurs fugues mutuelles, il n’était plus question qu’elle est à revivre ce cauchemar. Se retrouver loin de Chloé, était comme se retrouvée loin d’une partie de soi même. Un sourire, encore. A présent entre les deux amies, ils ne se comptaient plus, comme les larmes de joies, qui coulaient sur les joues de Chloé.

La jeune femme c’était stopper a de nombreuses reprises lors de son « discours » les émotions montaient en elles, tellement vite, tellement intensément, qu’elle arrivait a un stade ou elle ne pouvait plus les contrôler. Elle était en face de Chloé, sa meilleure amie, elle pouvait craquée. Elle voulait. A cet instant, la jeune femme avait envie de fondre en larmes, de se blottir dans les bras de sa meilleure amie, que celle-ci la rassure, lui redonne confiance en soi, qu’elle lui assure qu’elle reverrait ses sœurs. Que Riku était forte qu’elle tiendrait le coup, que Kae était bien la où elle était, et qu’elle avait des amies pour la soutenir. Quand a Kaori, qu’elle savait ce qu’elle faisait ou autre mensonge qui aurait pu alléger le cœur lourd de la jeune Yuki. Elle aurait voulue. Mais rien ne sortait. Soupir. La jeune Harada, se ressaisit, reprenant son visage neutre, elle sortit son paquet de clopes, tira une cigarette du paquet, et commença à la porter à sa bouche. Silence. Elle attrapa son briquet, alluma sa clope, tira une taf, et laissa un autre soupir casser le silence. D’une voix neutre, qui laissait même croire un instant que la jeune femme y était complètement indifférente, elle laissa quelques mots s’échapper de sa gorge, avant de redevenir silencieuse.

« Depuis l’année dernière, je sens comme un vide en moi. Peut-être à cause du départ précipité de ma sœur, ou encore la disparition de Watteau. Ca a été le déclic, cette période était horrible pour moi. Je n’avais plus aucun repaire, j’étais complètement perdue. Et puis, le temps change. Je n’ai plus pensé à tout ça, j’en étais très loin, à Paris. Oh, si Yuki savait tout ce que j’ai fait avant mon départ. Si elle savait tout ce que j’ai fait… Peut-être que c’est mieux comme ça. Si je lui dis tout aujourd’hui, elle m’en voudra à mort. Je préfère que le temps me fasse tout oublier… Lui, elle, l’amour. Tout ça me répugne tellement qu’aucun mot ne peut venir. C’est tellement affreux que…ça ne me touche même pas. »

Les larmes coulaient, laissant Chloé presque indifférente. Une musique s’était achevée, et une autre venait de commencer. Elle reconnaissait cette voix, ou peut-être n’était ce que le fruit de sa pure imagination. Elle cligna des yeux, laissant Yuki la prendre dans ses bras. Quelques minutes passèrent ainsi, dans une atmosphère comparable à celle dans un cimetière. Comme le deuil de son ancienne vie. Bonjour le renouveau, elle tournait à présent une nouvelle page ! Foutaises. Son regard s’appauvrit de plus en plus, à chaque minute qui s’achève. C’est alors que Yuki se dégage un peu, voyant une Chloé bien trop différente de la fille souriante qu’elle avait vue dans les ruelles de Pré-Au-Lard. Tout c’était passé si vite qu’elle-même n’arrivait pas à comprendre. Comment était-ce possible ? Chloé Wilde en train de pleurer à chaudes larmes pour un passé presque oublié ? Ca ne pouvait plus durer. La jeune femme se ressaisit alors, la main toujours sur celle de sa meilleure amie. Son regard suppliait le sien. Devait-elle dire ce qu’elle éprouvait il y a de ça presque trois mois ? Silence.

Elle écouta doucement ce que lui disait Yuki. Elle était touchée, malgré les apparences. La promesse tenait toujours, même avec ce qui s’était passé entre-temps. Chloé ne riposta rien, non, elle regardait juste. Sa meilleure amie était éblouissante, encore plus qu’avant. Comment expliquer cette sensation ? Aucun mot, aucune prière ne pouvait apaiser son cœur. Et puis, le voulait-elle vraiment ? Oh non, certainement pas. Ca faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas vu ses yeux. Tellement longtemps qu’elle n’avait pas sentit son parfum. Toutes ces petites choses à qui on n’accorde aucune importance… Toutes ces choses étaient devenues grandes, magiques, inexplicables… Le bonheur, on l’a toujours sous les yeux, mais on est trop aveugle pour le voir, même aussi grand soit-il. Chloé fit alors un léger sourire, toujours en regardant sa meilleure amie. If You’re Missing. Une chanson, un destin, une âme… Pour deux personnes. C’était magique, tout comme ce qui l’entourait. Pourtant aucune parole ne venait, aucune ne pouvait expliquer ce que la jeune Wilde ressentait à cet instant précis. Cette sensation qu’on a l’impression de ressentir qu’une seule fois dans sa vie, mais qui est toujours différente. L’amour. Et pas n’importe lequel. Celui de deux sœurs, de deux meilleures amies. Yuki – Chloé.

La jeune Harada continuait sur sa lancée, expliquant ce qu’elle avait fait pendant l’absence de Chloé. C’est ainsi, que de fil en aiguille, la jeune Wilde apprit que Riku était à Azkaban. Riku Harada, son ancienne Directrice de Maison. Chloé avait toujours eut de l’estime pour cette femme, elle était son modèle, même si elle n’avait pas choisit la bonne voie… Elle était ambitieuse et généreuse. Elle avait dit adieu aux principes, et c’est ce qu’admirait la jeune Serdaigle. A l’époque, elle était assez proche de sa Directrice. Elle l’aimait beaucoup, et faisait tout pour lui faire honneur… C’était répugnant de voir comment une femme comme elle pouvait finir. A pourrir dans une prison trop bien gardée pour pouvoir en sortir. Yuki expliquait aussi le départ de ses autres sœurs. Son sourire se dissipa, jusqu’à ce qu’elle lui accorde un dernier regard. Profond, sincère… Elle savait ce que ressentais la jeune Harada. Oh oui, elle le savait très bien.

« J’aime contrôler les choses. Mais depuis quelques mois, elles m’échappent complètement. En clair je ne contrôle plus rien, et tout me quitte peu a peu. J’essaye de les rattraper, de rectifier des erreurs et de sauver ce qui peut encore l’être, mais tout m’échappe, et rien ne dure. Je pensais notre amitié terminée. Non pas brisée, mais tout simplement mise sur stop. Tu n’étais plus la, je ne savais plus quoi. Chloé, j’aimerais te dire ce que j’ai sur le cœur, au lieu de l’écrire dans ce stupide journal. Mes sentiments ne passe qu’à travers cette encre et ce papier. Cela en devient pathétique, mais c’est ma vie. »

Yuki regardait Chloé, d’un regard compatissant, protecteur. Yuki avait toujours jouée ce rôle par rapport à Chloé. Elle l’avait toujours considérée comme sa petite sœur, mais au fil des années, Chloé était devenue bien plus que cela. Elle était à la fois sa meilleure amie, sa confidente, sa sœur de cœur, son ange gardien… En résumé, Chloé était absolument tout pour Yuki, et ces mois derniers sans elle, avait été les plus dur que Yuki avait vécue, depuis sa première fugue, ou elle avait été séparée de Chloé pour la première fois depuis qu’elles se conaissaient. Car depuis leur rencontre dans ce fameux train, les deux jeunes Serdaigle ne se quittait plus, jusqu'à passer leurs vacances ensemble. Toutes deux sans parents, elles partaient souvent a l’aventure ce qui rendait folle d’inquiétude les deux sœurs aînées de Yuki, qui avec le temps veillait sur Chloé comme sur Yuki. Rires. Qu’est ce qu’elle avait pu faire comme conneries, ces deux la. Enfin plongées dans ses souvenirs heureux, la jeune Harada fut bien vite replongée dans la réalité, avec les paroles de Chloé, qui se voulait réconfortante.

Sourire chaleureux aux bouts des lèvres, Yuki était très touchée par ses quelques paroles, qui avaient enormement d’importance pour la jeune Serdaigle. Bien qu’elle savait déjà tout ça, et qu’elle s’était répéter ses mots des centaines de fois pour se convaincre, elle était touchée par la compassion de son amie, bien qu’elle aussi n’avait plus sa sœur auprès d’elle. Laureline, cela faisait bien un an facile que la jeune Harada ne l’avait plus vu. Cependant les deux femmes ne se croisaient que par l’intermédiaire de Chloé la plupart du temps, puisqu’elle ne sont pas de la même année, et pas dans la même maison a Poudlard. Yuki se demandait bien ce qu’elle faisait également de son coté, enfin, ce devait être comme ses sœurs, elle avait ses raisons, et devait faire attention a elle tout de même. Yuki reposa alors son regards sur Chloé, elle afficha un sourire malicieux puis reprit la parole dans le but de changée de sujet, car celui-ci était bien trop triste au goût de Yuki.

« La vie n’est qu’une pâle copie, qu’on se coltine jusqu’à la mort. On s’enferme tous dans une routine impossible, on étouffe. Suis-je différente de ne pas vouloir mourir vieille, bête et mariée à un homme qui ne m’a apporté que tristesse et désespoir ? J’ai réfléchis à tout ça. Plusieurs heures, plusieurs jours… J’ai sacrifié mon adolescence dans le but de faire de ma vie une aventure. Je refuse catégoriquement qu’on me traite d’égoïste… J’ai refusée de penser à moi, mais là, c’est fini. Mais malgré tout, tout tourne autour d’une seule et même chose : elle. Oh Yuki, si tu savais ô combien je t’aime. Laureline m’avait dit, en rigolant, qu’elle était jalouse de l’amour que je te porte… Mais elle n’a jamais su que ce même amour était celui que je ressentais pour elle. L’amour qu’on porte à une grande sœur, à un ange gardien. Ce train… C’est grâce à lui que ma vie est différente de celles des autres. »

La jeune Serdaigle contemplait le bar, lui accordant une importance incomparable. Ce bar était remplit de souvenirs, tous plus farfelus les uns que les autres. Chloé se souvenait des moindres moments passés ici. Yuki et Chloé y avaient fait les 400 coups, s’enfilant des bièrres-au-beurre par dizaines parfois. La jeune Wilde avait la chance d’avoir quelqu’un comme Yuki à ses côtés, toujours là dans les pires et meilleurs moments. Mais en y réfléchissant bien, c’est ça « une meilleure amie ». Une personne toujours là quand il faut, un ange gardien, un alter-égo… La jeune Poursuiveuse esquissa alors un léger sourire sur ses fines lèvres. Des lèvres parsemées de gloss brillant à la framboise, elle l’avait piqué à Yuki avant de partir. Elle n’avait sûrement rien remarqué, et c’était tant mieux, sinon elle lui aurait fait une scène ! Rires. La jeune Wilde s’éclaircit alors la gorge, écoutant attentivement sa meilleure amie. Elle avait l’air touchée par les paroles qu’avait prononcée la jeune blonde un peu avant… Puis cette question. Etrange, inattendue… Ce fut la surprise du moment.

« Je ne m’y attendais pas. Mon cœur battait à milles à l’heure, mon cerveau ne marchait plus comme je le souhaitais… j’étais perdue. Une simple question avait renversé la situation. Je ne savais plus quoi faire… Fallait-il que je dise la vérité ? Oui, je pense qu’il le fallait. Mais j’étais tellement surprise qu’il m’avait fallut quelques minutes pour répondre. C’était simple, clair et précis. Pas de quoi s’embrouiller l’esprit. »

Ses mots résonnaient comme un boulet de canon. Ils tapaient dans son cœur, dans sa tête… Impossible d’arrêter cette sensation étrange. Un sourire toujours accroché aux lèvres, la jeune Chloé marmonna les paroles d’une chanson. « If You’re Missing ». Personne n’aurait pu entendre, à part Yuki. Et cette dernière connaissait très bien cette chanson…C’était « leur » chanson. Un hymne, un emblème. La promesse d’une amitié éternelle… Quelques secondes passèrent ainsi, dans le silence absolu. Un silence époustouflant, plein de mots aussi criant les uns que les autres. La jeune Serdaigle en avait les larmes aux yeux tellement elle en était touchée. Touchée par toute l’émotion, touchée aussi par tant de paroles. A cet instant précis, personne n’aurait pu dire que Chloé était une sans-cœur. Oh que si, elle en avait un, et avec Yuki près d’elle… Elle l’avait au bord des yeux.

La jeune Wilde prit alors son sac, farfouillant à l’intérieur. Elle y retira un paquet de photos, et un bijou. Plus précisément un pendentif en argent en forme de cœur… Dessus y était gravé le mot « Mystery ». D’une main sereine, elle le pose devant la jeune Préfète en chef, attendant un signe de vie de sa part.