Si loin, si présent...

Vole papillon vole
Que rien ne puisse t’arrêter
Même pas moi, sur ta longue chevauchée

La venue tardive de l'hiver avait fait plusieurs joyeux mais également plusieurs malheureux. Cette fine pluie nacrée semblait vouloir encore se faire attendre mais déjà on pouvait entendre quelques carillons tinter au loin et résonnant contre les murs du village afin de parvenir jusqu'au château. Néanmoins, le vent frais se faisait ressentir quant à lui, vif et agile, il arrivait à s'amenuiser partout... glaçant les élèves jusqu'à la moelle et les pressant de rentrer chez eux, bien au chaud, à l’intérieur de ce grand château et refuge qu’était Poudlard. Ainsi, il n’était pas rare de voir des élèves accélérer le pas afin de pouvoir rentrer plus rapidement à l’intérieur, certains se mettant même à courir. Parmi eux, se trouvait une personne dont les longs cheveux couleur de la mer au petit matin semblaient voler autour, empêchant ainsi de voir son visage qui était plongée dans le col de son écharpe bleu outremer qui était enroulée autour de son cou afin qu’elle ne puisse pas attraper froid. Néanmoins, les oreilles et le nez de cette jeune deuxième année se trouvait en pleine grippe avec le vent frais voire même glaçant qui se tenait en ce jour sur le continent anglais.

Les jours se ressemblent tous me diriez-vous ? A vrai dire, dans une école, les jours différent et se ressemblent à la fois. Les cours sont présents à des lieux et des heures fixes mais leurs contenus changent ainsi que nos interactions… Ainsi, nous ne pouvons pas dire qu’il s’agissait d’une journée de Décembre comme les autres. Hier, il neigeait… Aujourd’hui, la fine pluie magique ne semblait pas avoir lieu. C’était un fait pur et dur ! Marchant sur les dalles glissantes mais présentes, Ollie se dirigeait vers le hall d’entrée afin de pouvoir rejoindre sa salle commune et la douce chaleur que pouvait prodiguer un bon feu de cheminée. Néanmoins, allait-il y avoir beaucoup de monde ou les Serdaiglois étaient plutôt occupés en dehors de ses quatre murs ? Cette question ne pouvait avoir de réponse de la part de la jeune Azenor. Plusieurs minutes plus tard, elle se trouvait dans les escaliers, montant les marches de ceux-ci en même temps qu’ils ne changeaient de direction. Pour une fois, ceux-ci devaient être conciliants vu qu’ils l’amenèrent directement au bon étage. Bien entendu, elle se trouvait de l’autre côté du château où se trouvait la salle commune des Aigles mais au moins, elle n’avait qu’une ligne littérale avec quelques tournants à traverser. C’est ainsi qu’elle finit par arriver devant l’immense tableau qui gardait l’entrée des Aigles. Le vieil homme semblait perché au-dessus d’un immense livre. Quand il s’aperçut qu’un élève était présent devant la salle, il referma son ouvrage d’une main sèche mais experte, ce qui fit envoler quelques feuilles de parchemins posés sur le bureau mais également une nuée de poussière. Finalement, il demanda à la jeune Serdaigloise le mot de passe. D’une voix légère mais présente, Ollie lui répondit :

- « Pimentine ! »

Le vieil homme rouvrit alors son ouvrage en même temps que le passage secret, menant à la salle commune des Serdaigles, ne s’ouvre. Ollie s’engouffra à l’intérieur du passage en direction de la salle chauffée, tout en retirant son écharpe. Arrivée dans la fameuse salle, elle entreprit de défaire sa cape et de la laisser pendre sur son bras. Jetant des coups d’œil furtifs autour d’elle, elle remarqua qu’il n’y avait pas beaucoup de personne… tout au plus une dizaine de personnes, et encore. S’approchant des fauteuils, Ollie finit par s’asseoir dans l’un deux… quoique le terme plus général serait qu’elle était tombée littéralement dessus, ses deux bras finissant par se reposer sur les accoudoirs et sa tête s’enfonçant contre le moelleux du fauteuil. Son écharpe et sa cape posaient sur l’accoudoir, dessus son bras, Ollie tourna la tête vers sa droite où le feu crépitait légèrement dans l’antre de la cheminée. Ses iris se perdirent dans la flambée qui dansait sous ses yeux et la jeune fille repartie dans les méandres de ses souvenirs.

Seul dans un coin de la salle, Balthazar s'amusait à s'exercer à des sortilèges du niveau de 4ème année sur les feuilles de parchemins vierges qu'auraient du être sa dissertation sur la préparation et les effets de la potion de sommeil lorsqu'il aperçut une jeune 2ème année rentrer dans la salle commune et s'écrouler sur un fauteuil près du feu... seule...
Comment une jeune fille aussi jolie pouvait elle être seule et parraître si triste ?
Il l'observait depuis deux bonnes minutes lorsque une élève de première année poussa un cri qui le tira de sa rêverie, lorsqu'il tourna la tête, il comprit immédiatement la raison pour laquelle cette petite avait crié : il avait completement oublié le sort qu'il s'entrainait à faire et celui-ci était en train de mettre le feu à la table ainsi qu'a sa robe.

"Aguamenti !" cria t'il en visant tout d'abord sa robe puis sa table, stoppant le sort lorsque la dernière flamme étouffa sous le jet d'eau.
Les autres occupants de la salle éclatèrent de rire en voyant ce qu'il restait de la table : un morceau de boit noirci, et Balthazar tourna à nouveau la tête vers la jeune deuxième année qui le regardait à présent : c'etait un regard d'un bleu incroyable qui semblaient refleter une tristesse sans nom.
Il se dirigeât alors vers la cheminée et alla s'assoir sur un fauteuil à coté de la jeune fille.
"Désolé pour le spectacle, une petit manque d'attention..." dit celui-ci avec un sourire géné avant de lui adresser un sourire bienveillant.
"Je m'appelle Balthazar et toi ?".