Tentative d'évasion et racines de mandragore... [PV Khâl]

Invité

L'ambiance était glaciale dans le bureau du directeur d'Azkaban quand une jeune femme pénétra à l'intérieur de celui-ci... Peter la connaissait bien, ce n'était pas la première fois qu'elle venait ici, elle se prénommait Ariane et était la femme de John Mandrake, un des détenus de la prison, condamné à perpétuité pour avoir utilisé un sortilège impardonnable contre un mangemort... L'ex-auror était enfermé au troisième étage de la prison, et était le détenu le plus calme et l'un des seuls à ne pas être devenu fou malgré la présence des détraqueurs... Peter se leva de sa chaise, salua la jeune femme d'un ton calme et rassurant, pris la baguette de la nouvelle venue afin de la placer dans un tiroir de son bureau, une précaution toujours prise par le directeur ou l'un des gardiens de la prison quand une personne venait rendre visite à un détenu, afin d'éviter une tentative d'évasion... Le jeune homme ferma le tiroir et murmura une incantation afin que celui-ci se bloque grâce à la magie puis il ouvrit un autre tiroir d'où il prit une plaque de chocolat blanc qu'il plaça, sans que la jeune femme ne le voit, dans une des poches de sa veste noire, puis il sortit du bureau, précédé par la jeune femme de vingt-six ans, tout en lançant un sortilège de protection contre les détraqueurs sur elle ainsi que sur lui...

Ils avancèrent en silence dans le couloir, d'un pas lent et calme, et, quand ils arrivèrent au bout de celui-ci, une mince couche de terre s'éleva du sol et emmena le directeur ainsi que la jeune femme au troisième étage de la tour, le quartier sécurisé, dans lequel étaient enfermés les prisonniers les plus dangereux, l'endroit où les détraqueurs étaient les plus nombreux, et les plus affamés de souvenirs heureux... Parker s'avança en premier et lança l'ordre aux détraqueurs de ne pas bouger et de ne pas attaquer la jeune femme... Les créatures eurent du mal à lui obéir mais elles le firent... Peter désigna la cellule située tout au fond du couloir sombre et humide, à proximité de la cellule d'isolement pour les prisonniers incotrôlables et qui ne se calmaient plus dans leur cellule... Malgré les six mois qu'il avait passé à diriger la prison, Peter n'avait jamais eu à utiliser cette cellule... Les prisonniers savaient bien qu'au moindre faux pas, les détraqueurs pouvaient devenir incontrôlables et s'attaquer à eux... Et les avoir avec eux toute la journée était déjà suffisant... De plus, les détraqueurs avaient déjà causés la folie de la plupart des détenus, ils étaient enfermés dans leur propre esprit, mis à part quelques rares exceptions dont faisait partie Mandrake... Cet homme était d'une sagesse remarquable et dont Peter avait été impressionné... Ce dernier savait que Mandrake n'avait pas sa place ici, dans la prison... Il aurait plutôt dû vivre en sorcier libre, avec un emploi stable et sa femme qu'il aime et qui elle aussi, l'aime en retour...

Une demi-heure passa sans que Peter s'en rende compte, il était resté adossé au mur du fond, sur la mince plaque de terre élevée dans les airs... Les deux amoureux continuaient à parler sans que Peter ne puisse les entendre, il ne cherchait pas à comprendre ce qu'ils se disaient, cela n'avait aucune importance aux yeux du directeur d'Azkaban, il était trop plongé dans ses pensées... Il se décida alors à aller interrompre le prisonnier et sa femme dans leur conversation... Habituellement, les prisonniers détenus dans le quartier de haute sécurité n'avait pas droit à plus de dix minutes de visite par jour... Mais Peter laissait toujours quelques avantages à Mandrake... Il était persuadé que l'ex-auror devait sortir... Il n'avait pas sa place dans cette prison... Peter s'avança et demanda à la jeune femme de bien vouloir descendre et l'attendre devant la porte de son bureau... Il s'avança alors vers les barreaux qui le séparaient de John puis lui demanda d'une voixc quelque peu ironique tandis qu'Ariane partait vers "l'ascenseur" magique...

Monsieur Mandrake... Pourriez-vous me donner une seule bonne raison de vous aider à sortir de cet établissement dont je suis le directeur?...

Il ne sourit pas à ses propres paroles... Il savait quelle était la dûreté qu'il employait en évoquant le simple fait de sortir d'Azkaban... Une émotion heureuse était appelée rien qu'à l'évocation de cette possibilité... Les détraqueurs se rapprochèrent alors de Mandrake de façon insistante tandis que Peter leur ordonna de reculer immédiatement... Il reegarda alors Mandrake dans les yeux... Celui-ci affichait une expression déterminée... Il lui dit d'une voix grave, mais parfaitement audible contrairement à la moitié des autres prisonniers présents dans l'établissement...

La raison monsieur Parker, vous venez de la voir quitter cet étage et elle se prénomme Ariane...

Il regarda alors Peter avec un sourire aux lèvres, Mandrake n'était pas un homme plus intelligent que la moyenne... Mais il avait ce que l'on appelle la sagesse, et associée à la perspicacité, elles lui firent tenir ce discours au directeur d'Azkaban...

Je sais bien que vous cherchez les raisons qui vous pousseraient à m'aider à sortir de cet enfer monsieur Parker... Vous n'avez, en effet, aucun bénéfice à tirer de cet acte... Je n'ai pas d'argent, pas d'objet de valeur, aucune chose qui pourrait vous intéresser et vou faire marchander avec moi le prix de ma liberté... Mais voyez-vous, j'ai une chose que vous n'avez pas, et qui vous intrigue en moi, c'est le sens de l'honneur, de la patrie et de l'amour... Je suis un homme juste, plus juste que vous ne l'êtes, et que vous ne le serez sans doute jamais... Vous n'avez qu'un seul sentiment qui ressorte réellement à mes yeux, celui de l'égoïsme... Harper avait raison, il avait plus que raison quand il m'avait parlé de vous, je me suis méfié, peut-être pas assez... Maintenant, ce pauvre homme est mort, sans doute par votre faute, et vous êtes partagé entre votre envie de me laisser ici, pour que je sois enfermé avec mon secret, de me faire tuer, pour votre propre sécurité, ou de me libérer, car vous savez très bien que je n'ai aucunement ma place dans cet endroit... Je ne vous demande aucun service, je ne vous pousserez à prendre la troisième décision... Seulement, écoutez un peu votre coeur, qui je suis sûr, doit exister au fond de votre poitrine... Pensez aux autres, au lieu de toujours chercher à tirer un bénéfice de toutes les situations... C'est le seul conseil qu'a à vous donner un homme partagé entre la sagesse et la folie depuis cinq années...

Mandrake avait tout dit d'un seul coup, no trop vite, ni trop lentement, d'un rythme normal qui avait permi à Peter de tout comprendre à ce discours... Le jeune homme hésitait entre sourire de la situation ou avoir des regrets... Ces paroles le faisaient réfléchir sur beaucoup de choses, sur tous les actes qui avaient fait qu'à présent il était lui et personne d'autre... Sur toutes les moindres choses, les réflexions qu'il avait pu tenir, les geste qu'il avait fait, les choses qu'il avait demandé... Les décisions les plus initéressantes qu'il avait pu prendre mais qui aujourd'hui, le menaient au Peter Parker qu'il était devenu... D'aspect sympatique et chaleureux mais qui se révélait en réalité être une personne froide et cruelle à l'intérieur... Un être égoïste qui avait fait tout son possible pour parvenir à ce qu'il était actuellement, le directeur d'Azkaban, une personne importante, mais pas tellement en réalité... Une remise en question s'effectuait à l'intérieur de Peter... La première fois qu'il faisait cela de sa vie... Pourquoi était-il devenu ce qu'il était? Tellement de choses avaient pu mener Peter à cela mais la principale, il la connaissait et il fallait remonter à son enfance pour la trouver...

Peter ne répondit pas au discours de John, il se contenta de baisser les yeux quelques instants pour enfin regarder à nouveau le prisonnier qui le fixait toujours avec cette même expression déterminée... Peter mis sa main dans sa poche et cassa un énorme morceau de chocolat blanc qu'il retira pour tendre à Mandrake à travers les barreaux... Celui-ci pris le morceau qu'il contempla un moment avant de se décider à le croquer... Un léger sourire, très léger, se fit voir sur le visage de Parker qui tourna les talons et partit vers le fond du couloir, afin de rejoindre madame Mandrake, qui patientait depuis un moment devant le bureau du directeur d'Azkaban... Parker entendit quelques vagues paroles de la part de l'ex-auror qu'il compris comme un merci quand il commença à descendre lentement sur la mince couche de terre...

Un cri d'horreur se fit entendre suivi d'un appel au secours lorsque Peter passa devant le premier étage... Instinctivement, il se mit à courir dans cle couloir de cet étage, en direction des cris et se retrouva devant la cellule 15, celle de Greg McFinnley, un jeune homme de dix-neuf ans... Il avait en effet une bonne raison de crier, surmontant sa peur provoquée par les détraqueurs, il venait de faire une tentative d'évasion, en essayant de se métamorphoser en rat... Mais sans baguette magique, le résultat n'était pas vraiment celui attendu... En effet, il avait plutôt bien commencé mais la transformation s'était arrêtée à la petit queue qui avait poussée et qui était visible car elle dépassait de son pantalon ainsi qu'au museau, qui avait commencé à allonger le visage boutonneux du jeune détenu... Sa bouche avait pris une forme plutôt étrange et son nez avait subi une transformation totale... Sa taille avait également été réduite de peu et quelques poils de rat avient fait leur apparition sur diverses parties du corps du détenu... Peter pris alors une position de réflexion tout en observant McFinnley puis il lui d'un ton moqueur...

Ne saviez-vous pas que seuls les animagi expérimentés pouvaient réussir une telle transformation sans leur baguette? Que pensiez-vous en faisant cela Greg? Il ne vous reste qu'un an et demi ici et vous réduisez tout à néant en tentant une évasion? De plus, en révélant vos talents d'animagus non déclaré... Si le ministre l'apprenait, vous seriez bon pour plusieurs années supplémentaires ici...

Le jeune prisonnier n'osa pas répondre, de peur de se trouver aphone peut-être ou d'entendre pour seul bruit le couinement caractéristique des rats sortir de sa bouche... Peter le regarda d'un air amusé, il était plutôt rare de voir un prisonnier tenter une évasion dans la prison, la présence seule des détraqueurs suffisait à les en empêcher... Le directeur d'Azkaban réfléchit quelques minutes puis dit à Greg d'un ton calme...

Je ne peux malheureusement rien faire pour vous dans l'immédiat... Les sortilèges effectués sur les prisonniers sont formellement interdits, je ne prendrais pas le risque de me retrouver à votre place... Le seul remède que je vois serait la racine de mandragore, je crois savoir que l'école de sorcellerie Poudlard possède des plants de celles-ci... Je vais de ce pas en chercher pour vous redonner votre aspect normal...

Peter laissa ainsi le jeune homme dans sa cellule, rongé par la peur ainsi que par la honte d'avoir échoué dans sa tentative... Le directeur d'Azkaban descendit de nouveau afin de se retrouver au rez-de-chaussée, où il aperçut Ariane, qui attendait depuis un moment son arrivée... D'un pas pressé, Peter lui passa devant et entra dans son bureau, en l'invitant amicalement à le suivre... Il s'assit sur son confortable fauteuil et murmura une incantation qui déverrouilla le tiroir dans lequel se situait la baguette magique de madame Mandrake... Il la sortit et la posa devant lui, sur son bureau, puis se pencha à nouveau vers le tiroir le plus bas d'où il sortit un dossier dont la couverture avait une teinte orangée... Il posa ce dossier sur le bureau, juste à côté de la baguette et annonça à Ariane d'une voix vive...

Voici le dossier de votre mari, il contient toutes les accusations retenues contre lui, le déroulement de l'audience ainsi que le jugement final rendu par le magenmagot... Dans ce dossier, j'ai placé plusieurs notes ainsi que d'autres documents visant à réduire la peine de monsieur Mandrake au maximum... Je voulais apporter ce dossier au ministère de la magie mais il se trouve qu'un incident vient d'avoir lieu et que je me trouve dans l'impossibilité d'y aller... je vous demande donc d'apporter au plus vite ce dossier au ministère, de dire que cela vient de Peter Parker et de demander à ce que ce dossier soit revu au plus vite par le magenmagot... Maintenant, je vous prie de bien vouloir me suivre jusqu'à la salle de transplanage, j'ai très peu de temps devant moi et il vous faut quitter la prison...

La jeune femmene bougea pas à l'annonce de Peter, elle n'eut aucune réaction visible, elle resta immobile, comme paralysée... Peter se leva et se dirigea d'un pas pressé vers la porte puis attendit Ariane, tenant la porte ouverte, patient devant la réaction de la jeune femme... Il savait bien qu'elle était partagée par deux sentiments, elle voulait remercier Peter pour cet acte, qui allait sans doute aider son mari mais en même temps, elle lui en voulait de n'avoir rien dit, d'avoir gardé ce dossier au fond de ce tiroir et de n'avoir rien fait pour aider John à sortir d'Azkaban... La jeune femme mit quelques instants à réagir, elle attrapa sa baguette puis le dossier et sortit du bureau du directeur d'Azkaban... Tout en se dirigeant vers la salle de transplanage, Peter donna des instructions à un gardien pour qu'il ne rencontre pas de problèmes durant son absence puis il murmura quelques paroles inaudibles qui constituaient le mot de passe afin de pénétrer dans la salle de transplanage... Arrivé dans la salle, Peter se retrouva face à la jeune femme... Il la fixa droit dans les yeux, où on pouvait lire un certain soulagement ainsi que quelques larmes qui faisaient leur apparition puis il transplana, un léger sourire en guise d'aurevoir...

Peter réapparut immédiatement devant le portail de l'école de sorcellerie, acompagné d'un crac sonore... Il se dirigea immédiatement vers les serres de botanique, à la recherche de mandragore... Ses pas faisaient des marques dans la neige qui tombait légèrement... Le jeune homme reserra son épais manteau sur lui et continua sa marche silencieuse, tout en observant les élèves qui se promenaient ou qui se dirigeaient vers les château en vue de leur cours suivant... Peter mit quelques minutes pour arriver devant les serres de botanique... Sa mémoire lui était insuffisante pour se souvenir où se situaient les racines de mandragore... La botanique n'était pas sa matière préférée quand il était plus jeune et il avait donc quelques difficultés à se remémorer le plan des serres... Il s'avança donc d'un pas peu sûr et pénétra dans l'une des serres qui portait le numéro 3...

Invité

Khal' avait travaillé toute la nuit sur un atlas ensorcelé, dans lequel elle avait répertorié toutes les allées et venues de son père. Il avait traversé un nombre incalculable de pays et ce dans n'importe quelle partie du monde et sans aucune logique apparente. Parfois, elle avait l'impression que toute la vie de son père ne tournait qu'autour d'un seul et unique but : celui de la semer, elle, sa propre fille. Cela faisait des années qu'elle ne l'avait pas vu et qu'elle le pourchassait où qu'il aille, tandis que lui s'amusait à lui filer entre les doigts et à lui laisser des indices indiquant sa prochaine destination. Ca l'avait amusée un temps mais à présent, elle n'en pouvait plus. Elle en avait marre de courir après une ombre, marre de poursuivre un fantôme, un être sans coeur et sans amour pour elle... Il fallait qu'elle le retrouve une bonne fois pour toutes ou elle abandonnerait définitivement.

Elle passa une main nerveuse et tremblante dans ses cheveux sombres. Ses yeux la brûlaient à cause du manque de sommeil et elle se sentait extrêmement fébrile. Tous les noms de pays se mélangeaient dans son esprit tandis qu'elle cherchait désespérément à comprendre l'indice que son père lui avait laissé. Douloureux indice...

" J'ai un cadeau pour toi à Gdansk..." avait-il dit.

Comme une idiote, elle s'y était rendue, abandonnant pour quelques jours son poste de professeur de botanique, et qu'avait-elle trouvé ? Sa maison, la maison de son enfance qui partait en fumée, les flammes léchant le toit... Horrifiée, impuissante, elle avait à peine eu le temps de sauver Pamiec, leur elfe de maison qui, seul maître de leur demeure depuis un certain temps, avait failli périr carbonisé. Elle ne l'avait jamais aimé cette petite créature mais, ce jour-là, ils avaient pleuré ensemble, mêlant leurs larmes et leur tristesse commune. Ne pouvant se résoudre à le laisser à son propre sort, elle avait emmené Pamiec à Poudlard et l'avait fait engagé en cuisine. Cependant, il avait du mal à se séparer de sa jeune maitresse alors Khal' avait obtenu auprès de Mademoiselle Tenshi, la directrice, qu'il dorme dans sa chambre.

Elle se retourna et le vit, qui dormait paisiblement dans son panier, une chaussette rouge serrée tout contre lui, comme un enfant le ferait d'un ourson en peluche. Cela faisait un moment qu'elle lui avait rendu sa liberté mais il ne voulait pas la quitter et intérieurement elle s'en réjouissait. Elle prit un morceau de parchemin dans le tiroir de son secrétaire ainsi qu'une plume et de l'encre de Chine et elle écrivit soigneusement :

"Le cours de botanique des 6ème et 7eme années est annulé et sera reporté à la semaine suivante. Merci de votre compréhension. Khâlina Liimatainen."

Avec douceur, elle réveilla Pamiec et lui confia le petit morceau de parchemin qu'il regardait comme si ça avait été le plus beau des trésors. Elle lui caressa gentiment la tête et elle lui murmura :

"Pamiec... Accroche ceci au panneau d'affichage, s'il te plaît..."

Le petit elfe acquiesça avec un couinement et il partit aussitôt en courant. Khal' sourit en le voyant filer en coup de vent... Pamiec... Dans sa langue paternelle cela signifiait "mémoire"... De la mémoire... Elle essaya de se lever de sa chaise en tremblant mais ses forces l'abandonnèrent et elle chancela, se rattrappant de justesse au bord de la table. Elle était épuisée par sa nuit et par ses précédentes journées d'investigation et elle tenait à peine debout. Heureusement, elle s'était préparé une sorte de coktail dynamisant à base de certaines plantes que l'on trouvait dans les serres de botanique. Elle se rassit et attrappa sa tasse de porcelaine, avalant les dernières gorgées de ce qu'il restait du liquide. Il allait lui en falloir beaucoup plus pour continuer. Elle patienta quelques secondes, les yeux fermés, et elle sentit ses forces la rejoindre lentement.

Lorsqu'elle se sentit mieux, elle se leva, ragaillardie, et attrappa sa cape, accrochée à une patère. Avant de poursuivre quoi que ce soit, elle devait se réapprovisionner en plantes... Elle jeta un rapide coup d'oeil par la fenêtre : le soleil était déjà haut, il devait être aux alentours de 10 heures. Son cours aurait dû commencer à 10 heures et demie. Elle sortit de son appartement dans la tour de Poudlard, et elle descendit les escaliers jusqu'à se retrouver dans le hall. Passant devant le panneau d'affichage, elle vérifia que Pamiec avait bien fait ce qu'elle lui avait demandé. Tout était en ordre et il devait être allé se rendre utile aux cuisines. Elle évita soigneusement les regards des élèves qui s'attendaient sans doute à ce qu'elle les salue comme à son habitude et elle s'apprêtait à sortir dans le parc lorsqu'elle aperçut Irina Minskaya, la préfète en chef. Revenant sur ses pas, elle lui demanda de faire passer le mot pour l'annulation du cours, au cas où tous les élèves ne regarderaient pas le panneau. La jeune file acquiesça et Khal' prit la direction des serres, rassurée.

Elle ne croisa pas grand-monde dans le parc, juste quelques élèves éparpillés faisant une pause entre deux cours et elle entra dans la serre n°3, celle où se trouvaient les plantes carnivores mais également les plantes dont elle avait besoin pour sa mixture revigorante. Elle referma soigneusement la porte derrière elle et se dirigea vers l'armoire du fond à grands pas. Sa marche rapide fut interrompue par une dionée de Caroline du Nord qui se fit un plaisir de lui croquer le l'avant-bras gauche. Elle réprima un cri de douleur et d'un geste rageur elle balaya le pot d'un revers de main, celui-ci finissant sa course sur le sol de la serre, brisé, la plante se débattant et claquant des machoires dans le vide.

** Mais qu'est-ce qu'il me prend ? **

Jamais une plante ne l'avait attaquée car elles la reconnaissaient et ne lui faisaient aucun mal. Si cette dionée l'avait mordue c'était qu'elle ne devait vraiment pas être dans son assiette au point de ne pas être reconnue par ses petites protégées. Autre chose troublante, jamais elle n'avait eu un tel geste d'humeur envers une plante. Pour un peu elle se serait effondrée et mise à pleurer mais le souvenir des plantes qu'elle était venue chercher lui remirent les idées en place. Elle se contenta de jeter sa cape par dessus le pot cassé et la plante, se rendant compte qu'elle avait oublié sa baguette dans la tour. Elle parvint à l'armoire sans autre dommage et elle l'ouvrit à la volée, fouillant parmi les bocaux pour trouver ceux dont elle avait besoin. Ses gestes étaient impatients et ne l'aidaient en rien dans ses recherches. C'est alors qu'elle aperçut son reflet dans la vitre de la serre et elle eut un cri de surprise. Elle était simplement vêtue d'une robe pour la nuit, n'ayant même pas pensé à se changer avant de descendre. Le vêtement, de couleur blanche, était on ne peut plus court et elle pria pour qu'aucun de ses élèves ne la croise dans cette tenue.

Comme si le fait de penser à une chose déplaisante la faisait apparaitre, elle entendit la porte de la serre s'ouvrir et sans se retourner elle s'écria d'une voix sèche :

" Sortez d'ici, le cours a été annulé, c'est écrit sur le panneau d'affichage !"

Elle patienta quelques secondes mais, n'entendant aucune excuse ou la porte se refermer, preuve que l'élève serait sorti, elle se retourna et aperçut une silhouette à contre-jour. Elle mit sa main devant ses yeux et, après s'être habituée au trop plein de lumière, elle distingua les traits de l'homme qui se tenait devant elle. Ce n'était ni un élève ni quelqu'un qui travaillait ici, elle en aurait pu en jurer. Elle recula de quelques pas et se trouva adossée contre l'armoire. Intérieurement, elle se maudit de n'avoir pas pris sa baguette et elle jeta un rapide coup d'oeil dans l'armoire où elle aperçut un athamé, l'un de ces couteaux dont elle se servait pour couper les pieds de mandragore. A tâtons, elle le saisit et le tint bien serré dans sa main, sans pour autant le brandir sous le nez de l'inconnu. D'une voix sans doute un peu trop abrupte, elle demanda :

" Qui êtes-vous ?"

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