Explique-moi {Henri - PV}

Henri ouvrit brusquement les yeux, se releva hors de son lit et d’un bond, brandit sa baguette et arrêta à demi-mot le sort qu’il s’apprêtait à formuler. Encore un foutu cauchemar qui l’arrachait du sommeil qu’il tentait durement de trouver. En face de lui, le mur portait des marques de frappe de sortilèges ; depuis un mois c’était à la 6ème fois qu’il avait droit à un pareil réveil, et au début il n’avait pas encore eu le reflexe de ne pas lancer des sortilèges avant de s’assurer qu’on l’attaquait effectivement. Ce pauvre mur avait reçu son compte de magie et d’enchantement, heureusement que maintenant il avait pris presque l’habitude de ce bazar.

Et merde ! voilà que maintenant il se réveiller à 6h du matin….., il n’était pas fan à ce point des vertus curatives de la sieste mais là franchement ça commençait à devenir compliqué. Bon, il n’avait jamais eu le sommeil facile depuis qu’il était à Poudlard, et ces tentations paranoïaques n’arrangeaient rien à l’affaire, mais au moins ils réussissaient toujours à récupérer plus ou moins de la fatigue ; on a beau dire mais quand on évoluait dans un environnement pareil, on avait fichtrement intéressé à être vif, sans ça les probabilités de longue existence à court terme devenaient encore plus misérable que dans un cas habituel. En ce moment il se sentait de plus en plus épuisé, et ne parlons de ses capacités au combat. A ce rythme là il pourrait bientôt se faire potentiellement battre par un 7ème année, voire un 6ème année, ou pire, carrément un 5ème année ; beuuuuuuh, se faire battre par un 5ème année, beuuuuuuuuuh, enfin un 5ème année Serpentard évidemment, fallait quand même pas exagérer.

Bref, la bonne nouvelle en tout cas, car oui de temps en temps il y avait des bonnes nouvelles, il fallait être honnête, c’est qu’il n’avait pas de cours à assurer avant 14h l’après-midi ; dans ces conditions, il allait se faire le plaisir d’une immeeeeense grasse matinée, en dormant comme un bien heureux jusqu’à au moins 11h. Le plan parfait, en plus il dormait toujours beaucoup mieux juste après avoir fait un cauchemar.

Bon, là par contre c’était un mensonge assez gros. En règle générale c’était assez vrai qu’une fois ses cauchemars passés, il se sentait un peu plus tranquille et trouvait plus facilement le sommeil. Mais… il y avait un cauchemar, un cauchemar nouveau et tout récent, qui lui ne le laissait pas s’apaiser aussi calmement. A vrai c’était d’ailleurs difficile de savoir si il s’agissait d’un véritable cauchemar : c’était toujours le même, et il revoyait, ou plutôt revivait cette « aventure » dont il ne savait pas très bien si elle avait été réelle ou si….

Compliqué tout ça…. ; il avait beau y réfléchir, abordé le « problème » par tous les sens, son raisonnement logique ne trouvait que deux pauvres explications : il était soit temporairement cinglé, soit il l’avait été et il l’était encore. Formidables comme alternatives, Henri adorait se retrouvait dans le situation du serpent qui se mord la queue. Grace au ciel, il avait cependant un atout secret pour se « sortir » de cette panade : pourvu du chromosome Y, il avait comme ses semblables masculins la capacité d’ignorer purement et simplement des situations dont il ne savait que faire. Cette « capacité » était sans doute l’un des plus grands fléaux de la jeunesse masculine, mais avec le temps on en venait presque à l’apprécier.

Donc, pour resumer, il n’avait donc pas à se torturer les méninges pour comprendre ce qui avait bien pu avoir lieu cette nuit-là avec Kaori et cette foutue lumière blanche, puisque bien évidemment ça n’était pas arrivé. Simple, efficace et imparable. La vie était belle.
Sauf que, bien évidemment, quelque chose dans sa tête refusait ca-té-go-ri-que-ment cette explication et devait s’être chargé de lui faire revivre cette fameuse nuit en lui envoyant le « cauchemar » à répétition. Difficile d’ignorer quelque chose qui se rappelait à votre bon souvenir pratiquement tous les 3 jours : l’auto-persuation avait elle aussi ses limites. Pour ne rien arranger il avait la franche impression qu’ON l’obligeait à se rappeler les moment forts de la nuit en question à savoir quand Kaori l’avait gentiment aidé à panser ses blessures, quand elle avait invoqué un patronus qui avait chassé les detraqueurs, quand il s’était retrouvé auprès d’elle avec l’idée lancinante qu’il pouvait la maraudeuse, et enfin sa conversation avec son « alter ego » ou quoi que ce soit qu’il soit. Que des brillants souvenirs….

Bon, pas de panique pas de panique. De toute manière il allait bien trouver une solution ; les solutions c’était son truc ça, toujours plein de solutions le Henri. Les problèmes commençaient généralement une fois qu’il les mettait en œuvre les solutions en questions. Un exemple parmi mille : quand il avait découvert la disparition de son épouse, il avait choisi la solution « je démolis tout ce qui me tombe sur les bras» pour se calmer les nerfs ; discutable mais efficace, à court terme du moins, par contre la maison ressemblait beaucoup plus à un champ bataille après quelques heures de « solution ».
Enfin, il avait un peu évolué depuis le temps. Et là tout de suite, la meilleure des choses à faire lui semblait être de se recoucher et de se reposer avant d’envisager le problème de manière relax, cool, calme, zen.
Allez hop, au dodo !




Le hibou brava l’air froid matinal pour venir finalement trouver la fenêtre des quartiers d’Henri. Le sorcier était en train de dormir, et d’un sommeil agité d’après ce qu’il voyait. Toc-toc-toc ! On se réveille s’il-vous-plait.

*Flash*

Un homme, blessé, au coté d’une femme brune allongée dans la neige et inconsciente ; une baguette dans sa main, pointée sur elle ; des mots qui ne pouvaient pas être prononcés.

*Flash*

Deux autres hommes, identiques, parfaits jumeaux, se disputant ; une lumière blanche tout autour d’eux ; un débat, des mots, des mots qui reviennent sans cesse ; « Tu ne peux pas la tuer », « tu sais pourquoi », « ta femme a disparu ».

*Flash*



TOC-TOC-TOC !!

Henri se réveilla brusquement, encore. Bon sang, il n’y avait vraiment pas moyen d’avoir un minimum de tranquillité ; et évidemment il avait encore fait ce satané rêve. Ca commençait à l’énerver tout ça, il allait vraiment falloir qu’il tire cette histoire au clair. Tiens, un hiboux ? Le pauvre était entièrement frigorifié : il avait du s’acharner un moment contre la fenêtre d’Henri pour parvenir à le réveiller. Quelqu’un devait vraiment tenir à ce qu’il reçoive ce message. Un peu honteux pour le petit animal tremblant, Henri se depecha de le faire entrer, et se laisse même aller à un petit geste d’affection pour le pauvre hiboux. Ce dernier le mordit légèrement, histoire de lui faire comprendre qu’il n’avait pas gouté l’attente. N’empeche sa belle matinée de ronflant était fichue, ça avait intéressé à être important ce message….




Il lut la missive une première fois, puis la relut et la relut encore. Kaori Harada…., le destin devait décidément être bien joueur : dire qu’il n’arrêtait pas de se la rappeler depuis la fameuse nuit. C’était l’occasion de « régler » cette histoire, elle avait raison.

Oh-oh : 9h15 ? 9h15 !!! Merde, merde merde ! Il était déjà 9h05, non 9h06 maintenant ! Vite, vite, vite !!
En quatrième vitesse Henri fila dans la salle de bain, pratiquement nu, s’aspergea d’eau glacée, se brossa les dents comme un forcené, tenta en 30 secondes de se coiffer, hésita entre l’eau de toilette pour finalement en choisir une qu’il aimait particulièrement, et entreprit de s’habiller. A l’instinct, pré-occuppé par le temps qui filait, il choisit un pantalon gris foncé à la coupe élégante ainsi qu’une chemise blanche portée près du corps. Ah zut, on était en Avril et il faisait encore froid dehors ; rapidement, il revient sur ses pas et attrapa son long manteau au noir profond à la peau de dain. Enfin, il était prêt. Ohlàlàlà, il était déjà 9h14 !!

Comme une forcené Henri courut à travers le château en direction du parc, croisant ici et là quelques élèves intrigués (« Bonjour Professeur » « Tout va bien Professeur ? » « Vous avez l’air pressé Professeur ») : il avait l’impression de se tourner en ridicule mais il ne pouvait absolument pas concevoir qu’il allait arriver en retard. Hors de question.
Et tout comme fait, il fut dans le parc, tout près du lac ; il aperçut la maraudeuse, qui semblait l’attendre. Quel idiot décidément, et en plus il ne faisait pas vraiment bon effet avec une entrée pareil ; il avait apprehendé même ce que pouvait bien donner sa coiffure….. Henri détestait ces situations où il se mettait dans l’embarras à cause de sa satané maladresse. Dans le temps, certaines trouvaient ça charmant mais maintenant…., il faudrait quand même qu’il songea à s’améliorer un peu.
Tentant de composer un visage un peu neutre, en dissimulant ce fameux embarras, il sourit à Kaori ; après tout, il était plutôt content de la revoir, et il avait légèrement traversé tout le château en courant pour ça.

« Bonjour Kaori, je suis désolé d’être en retard. » il la contempla quelques secondes « heu, vous avez l’air en forme aujourd’hui »

C’était un fait, elle avait bien meilleur allure que le mois dernier : ses courbes gracieuses étaient revenues, et son teint était bien moins pâle. Elle portait également d’élégantes lunettes de soleil, qui dissimulait partiellement ses yeux mais lui donnait un petit air…..

Elle ignorait qu’à ce moment même, elle avait réveillée Henri. Par l’intermédiaire du hibou, évidemment. Seulement quelque chose lui avait dit qu’elle pourrait lui parler en ce beau Samedi d’avril. Frais, mais beau. Tout n’était pas noir ou blanc. Le gris aussi avait sa place. {bon, là j’vais pas bien hein xD}. C’était toujours mieux que l’inverse : Chaud et mauvais temps. Sinon il était probable que Kaori allait donner un autre lieu de rendez-vous à ce cher enseignant. L’avait-elle réveillé ? Elle jeta un coup d’œil à sa montre. Peut-être. Mais ce qui était fait, était fait. On ne pouvait revenir en arrière. Enfin. Si. Mais bon. C’était un de ces matins où elle se levait, et devait ABSOLUMENT faire quelque chose. Elle se levait, et devait tout régler, tout, tout de suite. Elle laissait rarement des histoires traînées aussi longtemps. À croire que là, c'était un peu différent.

9H05. 10 minutes. L’ancienne Serpentard s’approcha de l’eau et s’accroupit près de ce dernier. Elle y trempa un doigt. Oh. Très froid encore. Les rayons du soleil n’allaient pas tarder à venir réchauffer le lac au cours de la journée. Elle se redressa lentement, et secoua la main, de façon à pouvoir la sécher. Son regard se perdit dans les légères vagues du lac noir. Dans la lune. Quelques minutes passèrent dans un silence complet. Fallait croire que les personnes à l’extérieur se faisaient rare à ce moment de la journée. La maraudeuse fut brusquement sortit de ses pensées, lorsqu’elle entendit des pas pressés venir vers elle. Heure : 9H18. 3 minutes de retard. Pas la fin du monde. Loin de là. De toute manière, la sorcière avait tout son temps. Pour une fois. C’est alors qu’elle porta son regard vers le professeur. Elle ne pu retenir un léger sourire sur ses lèvres, en voyant l’allure de l’homme : Moitié décoiffé, moitié essoufflé. Drôle de portrait pour un beau Samedi où tout le monde était en ''vacances''.

« Bonjour Kaori, je suis désolé d’être en retard. » Elle écouta, mais ne plaça pas un mot. Puisqu’il reprit aussitôt. « heu, vous avez l’air en forme aujourd’hui »

« Je le suis, en effet. Bien manger et du repos. Simple mais efficace. Je me suis un peu remise de mon coma. » Elle marqua une pause, avant de pencher légèrement la tête sur le côté. « Je vous réveille ? »

Elle avait dit ''un peu'', car elle était tombée malade à plusieurs reprises. Mais ça, c’était un petit détail qu’Henri n’était pas obligé de savoir. Pour ce qui était du ''Je vous réveille ?'', c’était sortit tout seul. Seulement il n’avait pas l’air de quelqu’un qui était debout depuis des heures. Il avait encore légèrement endormit, malgré le fait qu’il semblait avoir couru d’un bout à l’autre dans toute l’école pour venir la rejoindre. Elle laissa le temps au professeur de répondre, avant de reprendre, à nouveau la parole.

« J’ignore s’il s’agit du bon moment pour régler cette histoire, mais tout ce que je sais, c’est qu’il faut le faire. Ce qui s’est produit ce soir là dépasse les limites du réel. Je peux vous assurer que, de toute mon existence, je n’ai jamais rien vu de tel. » Stop. Reprend. « Je ne passerai pas par quatre chemins. J’aimerais avoir votre avis sur cette ''aventure'' si je peux le dire ainsi. »

Franche, clair, net et précis. Pourquoi tourner autour du pot ? La jeune bibliothécaire ne voulait pas étirer cette histoire durant des mois ; même si elle savait pertinemment que cette histoire allait la suivre pour un bon moment. Enfin. Ce n’était pas une histoire d’ordre général. C’était une histoire qui s’était entre eux deux seulement. Personne d’autres ne pouvait être au courant. À moins qu’Henri De Hurlevent ne l’est raconté à une ou deux personnes. Son instinct lui disait qu’il n’avait parlé de cette mésaventure à personne. Et heureusement. Kaori ne se voyait pas expliquer à tout le monde. « Ouais bah, on a été entraîné vers une lumière extra-terrestre, et euh…c’est ça. » Voyez le genre ? C’était à éviter. Kaori passa une main sur ses cheveux, comme si elle voulait se rassurer que ses cheveux n'étaient pas dans le même état que l'enseignant. Elle arqua un sourcil, qui ne pouvait se voir sous les lunettes, voyant que la réponse tardait à venir.

Derrière les élégantes lunettes noires il croisa l’étincelle d’égayement dans son regard vert-marron alors qu’un léger sourire venait flotter sur ces lèvres ; le constat était tout simple, très clair pour une fois : Kaori trouvait son allure plutôt amusante. Un regard dans le reflet des eaux glacées du lac permit à Henri de confirmer la triste hypothèse : il avait un look légèrement affligeant ; avec ses cheveux à moitié décoiffé, et dans lequel l’air du parc s’engouffrait il avait plus l’air d’un animateur pour camp de scout que d’un honorable professeur d’Histoire de la Magie sensé connaître son métier. La réputation… des années à se construire une bonne et réputation de respectabilité et de sérieux et voilà qu’en quelques secondes il massacrait cette image. Ridicule : 1 point, Henri : 0 point. Ca commençait bien.

Kaori - « Je vous réveille ? »

La question semblait si innocente quand elle la prononçait, alors qu’elle gardait son sourire léger et egnimatique ; cette femme pouvait se montrer charmante quand elle le voulait, ça en devenait évident.

Henri – « A vrai dire un peu oui, mais d’un autre coté j’étais en train de cauchemarder alors…, pour être tout à fait franc je ne dors pas très bien ces derniers temps mais heu… » génial, bravo Henri, commence donc la discussion par les choses agréables ; il se reprit un peu et la regarda à nouveau, cherchant quelque chose de plus gentil à lui dire : ce n’était pas parce qu’elle était maraudeuse qu’il devait être un mufle « Vous êtes ravissante aujourd’hui Kaori, heu enfin je ne veux pas dire que vous n’êtes pas jolie les autres jours, non non mais heu… »

Il sentait légèrement qu’il était en train de s’enfoncer méchamment dans une rhétorique fumeuse. Décidément il avait vraiment besoin de se reposer et de dormir tranquillement : il en devenait idiot autrement.
Sauf que…, sauf que d’habitude la perte de sommeil le rendait énervé et paranoïaque, mais pas idiot ; à vrai dire il n’y avait guère eu que dans une situation bien particulière qu’il avait effectivement été très idiot mais…. mais ça ne pouvait tout simplement pas être le même cas, voilà. D’un autre coté ça pouvait aussi expliquer les paroles qu’il avait échangées avec son alter-ego….

En attendant Kaori avait reprise la parole, et semblait avoir sa propre opinion sur toute cette histoire ; leur histoire ? En avait-elle parlé d’ailleurs ? C’était une donnée importante ça aussi, peut-être devrait-il un peu faire gaffe à ce qu’on mettrait dans ces aliments maintenant ; il ne manquerait plus qu’on apprenne qu’il était dans l’Ordre, et là il pouvait vraiment s’attendre au pire, à moins que le « pire » ne soit déjà arrivé, d’une manière imprévue.

Kaori - « J’ignore s’il s’agit du bon moment pour régler cette histoire, mais tout ce que je sais, c’est qu’il faut le faire. Ce qui s’est produit ce soir là dépasse les limites du réel. Je peux vous assurer que, de toute mon existence, je n’ai jamais rien vu de tel. » « Je ne passerai pas par quatre chemins. J’aimerais avoir votre avis sur cette ''aventure'' si je peux le dire ainsi. »

Bien, bien : simple, clair, concis, précis ; ce qui était certain c’est que Kaori Harada avait son caractère et de la poigne, ça ne devait pas manquer d’animation d’être avec elle. Mhhh, qu’est-ce que cette pensée tout à fait déplacée venait faire là ? Henri, Henri il faut te reprendre : de la concentration veux-tu ? De la concentration, CONCENTRATION CONSTANTE ! Si tu l’exiges de tes élèves tu peux bien montrer l’exemple.

Henri – « On pourrait peut-être se tutoyer Kaori ? Quelque part nous ne sommes plus tout à fait des étrangers, et avoir affronté les Détraqueurs a sans doute créé un certain lien, sans parler du reste… »

Il fait alors quelque pas en direction du lac, dont ils sont tout près, laissant presque croire au fait qu’il va y tremper ses souliers ; son regard se fait un peu plus lointain, alors qu’il reprend la parole

Henri – « Je suis professeur d’Histoire de la magie, à ce titre je peux surement nous trouver quelques contes ou légendes qui, allégoriquement parlant, pourrait peut-être nous éclairer un peu. Mais pour être honnête je n’ai pas la moindre idée de ce qui s’est vraiment passé cette nuit, mais étant donné que nous sommes toujours vivant j’aimerai croire qu’il y a quelque chose à en retirer…. » il tourne le dos au lac, se rapproche d’elle et plonge son regard bleu dans ses yeux verts-marrons, une intensité brûlante se faisant sentir « Je n’ai pas d’explications ou d’avis à te donner Kaori, en revanche je ne peux nier que pour moi il s’est passé certaines choses ce soir-là, et que mes insomnies y trouvent en partie leur cause. Il y aurait de nombreux autres choses dont j’aimerai te parler, mais il nous faudrait commencer à être honnête l’un envers l’autre » il se tait un tant, et reprend encore une fois, en se rapprochant encore un tout petit peu d’elle « J’ai besoin de croire que je peux te faire confiance Kaori, te faire confiance sans avoir à envisager des hypothèses très désagréables ; est-ce que je le peux, est-ce que je peux croire en toi ? »

Sa voix est en même temps presque menaçante, et presque tremblante ; lui-même a du mal à pouvoir définir ses pensées en cet instant mais il comprend qu’une étape est franchie et que pour le meilleur ou pour le pire il est prêt à associer la maraudeuse à ses secrets….

[- Pourquoi pas ? Dix lignes - Ça serait pas long à répondre ! x) Bref. Voilou. -]

« A vrai dire un peu oui, mais d’un autre coté j’étais en train de cauchemarder alors…, pour être tout à fait franc je ne dors pas très bien ces derniers temps mais heu… » Pause. « Vous êtes ravissante aujourd’hui Kaori, heu enfin je ne veux pas dire que vous n’êtes pas jolie les autres jours, non non mais heu… »

Un sourire fit à nouveau son apparition sur les lèvres de la maraudeuse. Elle n’était pas la seule à mal dormir. Non. Mais ce n’était pas cet élément de la réponse d’Henri qui l’amusait. Non. La deuxième. « Vous êtes ravissante aujourd’hui » et tout le reste. L’enseignant semblait quelque peu déstabilisé. Kaori était-elle si intimidante ? Non pas par son physique, elle était plus petite que lui. Mais peut-être dans la façon d’agir ? Henri avait fait une entrée remarquée, il était peut-être mal à l’aise ? Peut-être ? NON ! Sûrement ! Sourire. Again. Dieu qu’elle souriait aujourd’hui ! Mais ce n’était rien de bien voyant. Sourire en coin.

« On pourrait peut-être se tutoyer Kaori ? Quelque part nous ne sommes plus tout à fait des étrangers, et avoir affronté les Détraqueurs a sans doute créé un certain lien, sans parler du reste… »

« Bien sûr Henri. »

Vilaine fille ! Elle avait bien fait exprès de rajouter le prénom du jeune homme après. Elle passa une main sur sa nuque, portant son regard vers le lac. Que répondre d’autre ? Elle ne le connaissait pas au fond, et elle ne voulait pas lui dire qu’elle était amnésique. Qu’allait-il dire ? Qu’allait-il faire ? Qui était-il d’abord ?

« Stratégie. Sois stratégique Kaori. Ne te trahis pas. Tu pourrais le regretter par la suite, ma chère. Tu le sais ça, n’est-ce pas ? »

Conscience. C’était une mauvaise habitude qui se produisait en boucle dans la tête de l’ancienne Serpentard. Une petite voix qui lui dictait quoi faire. Conscience a une très bonne relation avec Intuition Féminine. Objet très pratique, se retrouvant HABITUELLEMENT chez la femme, de n’importe quel groupe d’âge, sans exception. Et cette intuition avait raison à TOUS-LES-COUPS ! Une arme indestructible. Attendez. Une arme de destruction massive ! (Légère exagération ici)

« Un certain lien ? Je n’en doute même pas à vrai dire. Il y a bel et bien eu quelque chose de parfaitement anormal. »

Elle coupa sec, net. Henri tourna les talons et se rapprocha du lac noir.
Elle profita de ce bref moment pour glisser une main dans sa poche. S’assurant qu’elle avait toujours sa baguette. Oui. Soulagement. Elle ne voyait pas pourquoi elle l’aurait perdue, mais elle préférait toujours l’avoir sur elle. Précaution. Essentiel dans un tel monde. Surtout à Poudlard. Tout semblait étrangement axé sur la magie noire. Pourquoi ? Que s’était-il passer ? Invasion ? Prise de pouvoir ?

« Si tu savais…»

« Je suis professeur d’Histoire de la magie, à ce titre je peux surement nous trouver quelques contes ou légendes qui, allégoriquement parlant, pourrait peut-être nous éclairer un peu. Mais pour être honnête je n’ai pas la moindre idée de ce qui s’est vraiment passé cette nuit, mais étant donné que nous sommes toujours vivant j’aimerai croire qu’il y a quelque chose à en retirer…» Pause. Il se retourne. Il s’approche. « Je n’ai pas d’explications ou d’avis à te donner Kaori, en revanche je ne peux nier que pour moi il s’est passé certaines choses ce soir-là, et que mes insomnies y trouvent en partie leur cause. Il y aurait de nombreux autres choses dont j’aimerai te parler, mais il nous faudrait commencer à être honnête l’un envers l’autre. » Approche encore. « J’ai besoin de croire que je peux te faire confiance Kaori, te faire confiance sans avoir à envisager des hypothèses très désagréables ; est-ce que je le peux, est-ce que je peux croire en toi ? »

Silence. Soupir. Réflexion. Pensée. Réponse. Précision. Honnêteté ? Peut-être. Je dois te répondre ? Pas le choix. Avec quoi ? Des mots. Lesquels ? Trouve toute seule Harada.

« Une légende ? Quelle légende ? » Elle n’attendit pas de réponse et poursuivit, sur un ton extrêmement calme. « Une insomnie ? Si tu penses être le seul à vivre de telles conséquences, laisse-moi te dire que tu te mets le doigt dans l’œil. Il s’est passer quelque chose, oui. Mais pourquoi était-on seulement deux ? Cette lumière, c’était quoi ? Ces détraqueurs, justement, ils sortaient d’où ? Pourquoi sont-il venu ici, à Poudlard ? Toutes des questions sans réponses. Il faut des réponses Henri. Il manque des pièces du casse-tête. » Elle marqua une pause, ayant tout dit d’un seul souffle. Elle souffla un bon coup et reprit, en remontant ses lunettes sur sa tête. « Je crois que l’on peut qu’être honnête. Quelle autre alternative avons-nous ? Racontez des mensonges ne nous avancerait en rien j’ai bien peur. » Silence. Cinq mots. « Tu peux me faire confiance. »

Elle s’arrêta finalement. Elle avait épuisé le sujet. Pour l’instant. Il allait peut-être lui être utile ? Était-ce lui, l’aide tant attendu contre son amnésie ? Allait-il lui développer quelque chose qui allait lui être utile. Quelque chose d’important. Qui avait de la valeur aux yeux d’Harada. Oui. Espoir. Aide-moi. Courage. Vas-y parle. Parle-moi. Je veux savoir.

Evidemment ça n’allait pas tout à fait passer comme une lettre à la poste, Henri avait de plus en plus de mal à distinguer clairement ce qu’il allait faire, ou dire, voire même ce qu’il était d’ores et déjà en train de faire mais il lui semblait parfaitement clair qu’il avait atteint une sorte de tournant dans son attitude et son rapport avec Kaori.

La confiance…… elle lui disait qu’il pouvait lui faire confiance ; lui, un ordre du phénix, pouvait donc faire confiance à une maraudeuse, son ennemie. Dans un univers parallèle peut-être s’était-il véritablement laissé aller à la tuer cette fameuse nuit, ou peut-être était-ce elle… mais ils étaient dans le présent, et même si la sensation et son sentiment étaient complexes il avait plus ou moins accepté qu’il aurait un mal épouvantable à jamais blesser cette jeune femme. Pourtant, Dieu savait qu’elle était forte et redoutable, parfaitement capable de l’expédier « ad patres » si il le fallait (nostobant peut-être une très légère aide), malgré tout Henri se faisait à cette idée, que peut-être bien, tout compte fait...
Finalement, c’était lui qui lui avait demandé cette fameuse confiance, pourquoi donc avait-il cet étrange sentiment qu’il devait être celui qui devait se confier en premier ? Il ne pouvait l’expliquer, pourtant si il parlait il remettrait tellement de choses en question ! Des équilibres, des plans et des schémas seraient rompus, peut-être même infléchirait-il l’évolution naturelle qui devait les amener tous deux à s’affronter, sans doute à mort… Vanité, orgueil, aveuglement magique ou maléfique, folie de ses sens ou de son esprit, il avait compris que si une chance, une seule petite chance existait qu’il changea leur « destin » il la tenterait, quand bien même celle-là signifierait-elle sa propre destruction.

Il parlerait donc, il lui ferait donc confiance, malgré les règles les plus élémentaires : il se remettrait à elle.


« Une insomnie ? Si tu penses être le seul à vivre de telles conséquences, laisse-moi te dire que tu te mets le doigt dans l’œil. Il s’est passer quelque chose, oui. Mais pourquoi était-on seulement deux ? Cette lumière, c’était quoi ? Ces Détraqueurs, justement, ils sortaient d’où ? Pourquoi sont-il venu ici, à Poudlard ? Toutes des questions sans réponses. Il faut des réponses Henri. Il manque des pièces du casse-tête. »


Les questions, la réponse, les significations, les hypothèses… leurs vies étaient-elles finalement libres, avaient-ils réellement un choix, une possibilité ? Et si tout cela n’était qu’un grand dessein, un schéma, un scénario établi par des entités supérieures qui ne leur laissaient une liberté qu’apparente et illusoire ? Mais cela valait la peine d’être tenté, et sa décision était finalement prise.
Mais avant, des explications.

« Pour être franc je ne crois pas que ce que nous avons vu cette nuit-là fut véritablement réel ou consistant…. depuis les « événements » de Poudlard des protections magiques de très très haut niveau en magie noire ont été rajoutés ; le château est devenu une double forteresse, il n’a sans doute jamais été aussi bien protégé. » Il se tut un petit moment et reprit « Cela est l’œuvre de personnes terriblement compétentes Kaori, tes sœurs, ton amie, et toibien entendu. Car tu es l’une d’elles Kaori, l’une des 5 grandes de Poudlard… tu es une légende vivante. »

Henri darde son regard en elle, cherchant l’étincelle de la vérité, scrutant ses réactions, son visage, son âme. Il la voit réfléchir intensément, il voit une lumière étrange s’allumer en elle. Mais il lui faut continuer, il faut lui faire confiance et lui parlait, lui parlait vraiment, lui parlait de lui, un peu.

« Je ne suis pas un simple professeur d’Histoire, et ma venue à Poudlard obéit à une raison très particulière, qui te concerne directement…. Il y a encore peu j’étais un auror, un auror ignorant des « événement de Poudlard », de leur sens véritable, en revanche j’étais très doué pour mette hors d’état de nuire les mages noirs, les mangemorts, et par là j’entends de manière définitive…. » il s’arrête encore, hésitant sur ces mots, se rappelant cette époque sombre où seule la vengeance l’importait « les mages noirs m’ont fait du mal, m’ont blessé dans ma chair et dans mon sang : ma haine pour eux était sans égale. Aussi, quand beaucoup plus tard, on est venu me parler de 5 sorcières, de 5 extraordinaires sorcières qui gouvernaient Poudlard et qui avaient restauré la magie noire……. »

Le silence s’étire de nouveau, alors qu’Henri continue de scruter le visage, charmant au demeurant, de Kaori ; l’un des instants de vérité était venu, et il connaîtrait bientôt maintenant ce que pouvait penser la maraudeuse…. la maraudeuse amnésique.

La jeune sorcière attendait. Oui. Patience. Le jeune homme semblait chercher ses mots. Elle sentait venir le morceau. Un morceau qui allait peut-être lui en dire long sur son cas. Sur son rôle. Sur le pourquoi était-elle si connue à Poudlard ? Elle aurait aimé comprendre. La compréhension n’était pas toujours là. Exactement comme la cause de son fameux ''accident'' de balai…

« Pour être franc je ne crois pas que ce que nous avons vu cette nuit-là fut véritablement réel ou consistant…. depuis les « événements » de Poudlard des protections magiques de très très haut niveau en magie noire ont été rajoutés ; le château est devenu une double forteresse, il n’a sans doute jamais été aussi bien protégé. »

Les événements ? Double Forteresse ? La jeune femme fronça des sourcils. Où diable voulait-il en venir ? Son ton de voix était sérieux, fade, sans goût, sans couleur. Les faits sortaient un après l’autre. Comme une machine. Magie Noire ? Ça, elle l’avait remarquée. Bref. Aller. La suite. Dis la, la fameuse suite.

« Cela est l’œuvre de personnes terriblement compétentes Kaori, tes sœurs, ton amie, et toi bien entendu. Car tu es l’une d’elles Kaori, l’une des 5 grandes de Poudlard… tu es une légende vivante. »

Et voilà. Les deux bras venaient de lui tomber. Si elle ne se serait pas retenue, on aurait pu lire l’énorme surprise sur son visage. Heureusement, dans ce genre de moment, elle savait se contenir. Manipuler. Manipuler. Non. Il semblait en savoir plus sur elle, qu’elle-même. Mais c’était un énorme bout qu’il venait de lui sortir. C’était quelque chose d’une importance C-A-P-I-T-A-L-E.

« Je ne suis pas un simple professeur d’Histoire, et ma venue à Poudlard obéit à une raison très particulière, qui te concerne directement…. Il y a encore peu j’étais un auror, un auror ignorant des « événement de Poudlard », de leur sens véritable, en revanche j’étais très doué pour mette hors d’état de nuire les mages noirs, les mangemorts, et par là j’entends de manière définitive…. » Stop. Reprise. « Les mages noirs m’ont fait du mal, m’ont blessé dans ma chair et dans mon sang : ma haine pour eux était sans égale. Aussi, quand beaucoup plus tard, on est venu me parler de 5 sorcières, de 5 extraordinaires sorcières qui gouvernaient Poudlard et qui avaient restauré la magie noire……. »

Elle était à la base d’une prise de pouvoir, de Poudlard, de la magie noire. ELLES étaient à la base de tout ça. Ses sœurs ? Yuki ? Et la fameuse ''Riku'' ? Son amie ? Mikomi ? La directrice ? Tout était clair maintenant. Même si les images ne revenaient pas. Elle était tout simplement convaincue que c’était bel et bien le cas. Tous les morceaux se mettaient en place. Les 5 sorcières. Mais il y avait un autre détail sur lequel elle avait accroché, et peut-être pas forcément pour le mieux. Tout s’était analysé dans son petit cerveau. Elle devait jouer le jeu. IL ne devait PAS savoir ce qu’il était en train de faire. Elle ne pouvait pas lui dire son état. Il n’était pas au courant ? Tant mieux. Mais d’un autre côté… Elle ne pouvait dire, que ce qu’elle savait.

« Assurément, chaque mage noir est coupable du crime de l’autre ? Parce que certains mages noirs commettent des crimes particuliers, ils tuent forcément tout le monde sur leur passage, c’est bien ça ton résonnement, Henri ? À mon avis, tout fonctionne dans les deux sens. Traitez les mangemorts de meurtriers, alors que toi, qui semble en avoir tuer plus d’un, tu n’en serais pas un, un meurtrier ? Forcément, ceux qui sont de la magie blanche, lorsqu’ils tuent, ça va ? Ils ne font pas de mal, les ''mages blancs'' ? » Elle marqua une pause. « Ce n’est pas un reproche. Loin de là. C’est une constatation. N’est-ce pas vrai ce que je dis ? Bref. Peu importe. »

Elle s’arrêta, calme. Elle ne semblait pas énervée. Soudain. Une petite lumière alluma. Au lieu de le parler. Elle le pensa. Heureusement. Ses pensées étaient bloquées. Elle se parlait donc, à elle-même.

*Tu es venu ici pour essayer de nous tuer… Est-ce ça ? Si oui, pourquoi ? *

Elle semblait soudainement vexée. Elle avait peut-être pris Poudlard, à ce qu’il raconte, mais qu’avait-elle fait de SI terrible, mis à part ? Elle ne comprenait rien. Elle ne comprenait plus. La jeune femme se détourna rapidement de l’enseignant. Soupir. Inspire. Expire.

Henri avait souvent eu à vivre des moments difficiles, délicats, les genres de moments où il avait conscience qu’il jouait son destin, voire sa vie, sur les minutes qui s’ensuivaient, à la manière de ces coups de poker fulgurants. Mais la différence était que bien souvent il ne choisissait pas ces fameux bluffs, préférant les combinaisons complexes mais gagnantes ; et maintenant, face à Kaori, il avait compris qu’il n’était plus en mesure de faire de tels schémas et que seule la vérité le libérerait de son tourment.

Il avait parlé, il avait révélé qu’il connaissait l’Histoire des maraudeuses ; en un sens il venait de trahir le serment porté à l’Ordre du Phénix, pourtant il ne pouvait pas s’imaginer mentir encore devant elle. Quelque chose faisait que malgré tout il avait besoin de croire qu’il pouvait lui faire confiance, qu’il pouvait et devait essayer, fut-ce au prix de son existence.

Elle avait compris, elle avait tout compris. Henri regardait avec ses yeux intenses le visage de Kaori, son beau visage s’éclairant au fur et à mesure de ses paroles ; il la voyait comprendre au sens premier, il pouvait sentir qu’un déclic, que des engrenages et morceaux de son esprit se mettaient soudain en place en elle. Il ne voyait pas ce qu’il avait bien pu dire qu’elle n’eut déjà su, si ce n’est que désormais il était indéniable qu’elle mesurait toute la portée de leurs paroles et des conséquences pour eux, et pour ses amies. Henri devait se faire violence pour conserver la faible distance qui les séparait, pour se retenir de se rapprocher plus de Kaori maintenant que, quelque part, elle pouvait chanceler devant les « révélations »…. mais il ne voulait pas qu’elle puisse se troubler davantage, tout comme lui.

« Assurément, chaque mage noir est coupable du crime de l’autre ? Parce que certains mages noirs commettent des crimes particuliers, ils tuent forcément tout le monde sur leur passage, c’est bien ça ton résonnement, Henri ? À mon avis, tout fonctionne dans les deux sens. Traitez les mangemorts de meurtriers, alors que toi, qui sembles en avoir tuer plus d’un, tu n’en serais pas un, un meurtrier ? Forcément, ceux qui sont de la magie blanche, lorsqu’ils tuent, ça va ? Ils ne font pas de mal, les ''mages blancs'' ? »

Elle s’était parfaitement reprise en tout cas, avec cette rapidité et cette force qu’il admirait chez elle, encore qu’il se serait pourfendu de l’admettre aussi clairement, pourtant, malgré tout….
Kaori avait mis le doigt dessus, avait appuyé pile sur le sujet délicat qui faisait voler en éclat toutes les belles théories sur le bien et le mal. Henri ne s’était jamais pris pour un saint, et depuis qu’il vivait « auprès » des maraudeuses il avait toujours eu beaucoup de mal à se détacher de la légère fascination qu’il ressentait malgré tout quand il envisageait tout ce qu’elles avaient accompli. Mais ce qu’elles avaient fait parfois… non, il ne se laisserait pas traiter d’assassin aussi facilement ; les noms de certaines morts lui revinrent à l’esprit, de même que sa colère…

Henri – « Je ne suis pas un meurtrier, ou un assassin comme ceux que vous avez pour serviteurs ! As-tu oublié, lors de la prise de Poudlard, que tu as versé le sang des élèves ? Des élèves comme ceux que nous avons été, des êtres innocents qui n’étaient en rien concernés. Je ne suis pas comme cela. Je ne crois pas plus à la magie blanche qu’à la magie noire, seul compte ce que l’on en fait. J’ai tué c’est vrai, mais j’ai toujours laissé le choix à mon adversaire : jamais, non jamais je n’ai exécuté quelqu’un de sang-froid, sans lui laisser la possibilité de se défendre et tu en es la preuve vivante ! »

Elle le regarde, encore, avec ses yeux qui ne laisse aucune échappatoire et avec lesquels il se sent plus transparent et limpide l’eau d’un cristal….

Il lui fait face maintenant, lui dit ce qu’il a sur le cœur, et puis soudain il fait tomber son lourd manteau et pointe sa baguette sur le visage de Kaori ; en position de combat il semble prêt à se laisser aller au geste ultime….

Henri – « Tu te souviens de cette nuit, cette nuit avec les Détraqueurs…, tu étais étendue sans défense dans la neige, et je pouvais te tuer ; j’aurais débarrassé le pays d’un des plus grands mages noirs du monde » des étincelles crépitèrent en bout de sa baguette, comme si un sort allait bientôt fuser « Je suis venu à Poudlard parce que je cherchais quelque chose, et vous étiez celles qui avaient peut-être des réponses. J’avais besoin d’un appui, d’une aide, et j’ai rejoint les rangs de vos ennemis. Mes ordres n’ont jamais été de vous tuer, du moins pas explicitement….. » l’intensité de leurs regards se mêlent et s’entrelacent « Ce soir-là je n’ai pas pu te tuer Kaori ; que ce soit parce que tu m’avais sauvé la vie, parce que tu étais sans défense, parce ça aurait fait de moi un assassin, ou parce que depuis que j’ai découvert les maraudeuses je les aies malgré tout admirées, je n’en sais rien, peut-être est-ce tout à la fois. Mais j’ai compris quelque chose ce soir-là…. »

Il allonge soudain le bras, pointant la baguette sur le coté et lâchant enfin le sortilège qui vient frapper la surface du lac glacé en produisant des grandes gerbes d’eau sous la puissance du choc. Henri lâche sa baguette, il est maintenant devant elle, désarmé mais plus proche qu’il ne l’a jamais été, leurs visages espacés de quelques centimètres.

Henri – « Tu peux me tuer maintenant, je m’en remets à toi. Mais si je dois mourir de ta main je dois te le dire : je n’ai pas pu te tuer, et je ne peux pas te tuer parce que… parce que… »

Les mots butent, il a du mal à les dire, à les accepter une bonne fois pour toute même si il sait au fond de lui qu’ils sont vrais ; mais les dire est tout un acte, un acte puissant sans retour possible…

Henri – « parce que je t’aime Kaori »

« Je ne suis pas un meurtrier, ou un assassin comme ceux que vous avez pour serviteurs ! As-tu oublié, lors de la prise de Poudlard, que tu as versé le sang des élèves ? Des élèves comme ceux que nous avons été, des êtres innocents qui n’étaient en rien concernés. Je ne suis pas comme cela. Je ne crois pas plus à la magie blanche qu’à la magie noire, seul compte ce que l’on en fait. J’ai tué c’est vrai, mais j’ai toujours laissé le choix à mon adversaire : jamais, non jamais je n’ai exécuté quelqu’un de sang-froid, sans lui laisser la possibilité de se défendre et tu en es la preuve vivante ! »

Oula. Kaori fronça les sourcils à l’écoute des paroles sanglantes de son interlocuteur. De quel droit osait-il lui parler sur un tel ton ? Elle avait tuée des élèves ? Sûrement pas. Elle ne se souvenait pas de ça. Attendez. Elle se souvenait de quelque chose ? Non. Il avait beau lui dire les faits, ses souvenirs, eux, ne revenaient pas. Plus la conversation avançait, plus elle se disait qu’elle devait aller voir Mikomi Tenshi. Un p’tit coup de pouce n’avait jamais nuit à personne…

Preuve vivante ? Il avait tenté de la tuer ? Elle avait raison. Elle se mordilla la lèvre inférieure, en s’imaginant des choses plus sombres les unes que les autres. Son regard sembla devenir légèrement plus foncée. Mademoiselle Harada commençait-elle à s’énerver ? Non. Pas du tout. Quoi que, peut-être un peu. Mais elle était comme ça. On aurait pu la tuer, ensuite, elle devait être super heureuse ? Hum.

Le geste. Voilà. Elle ne s’y attendait pas. Son cœur se serra. La baguette. Pointée sur elle. Elle garda son regard planté dans celui de l’enseignant. Pas question de flancher. Forte. Sois Forte Kaori Harada.


« Tu te souviens de cette nuit, cette nuit avec les Détraqueurs…, tu étais étendue sans défense dans la neige, et je pouvais te tuer ; j’aurais débarrassé le pays d’un des plus grands mages noirs du monde » Des étincelles crépitèrent en bout de sa baguette, comme si un sort allait bientôt fuser. « Je suis venu à Poudlard parce que je cherchais quelque chose, et vous étiez celles qui avaient peut-être des réponses. J’avais besoin d’un appui, d’une aide, et j’ai rejoint les rangs de vos ennemis. Mes ordres n’ont jamais été de vous tuer, du moins pas explicitement….. Ce soir-là je n’ai pas pu te tuer Kaori ; que ce soit parce que tu m’avais sauvé la vie, parce que tu étais sans défense, parce ça aurait fait de moi un assassin, ou parce que depuis que j’ai découvert les maraudeuses je les aies malgré tout admirées, je n’en sais rien, peut-être est-ce tout à la fois. Mais j’ai compris quelque chose ce soir-là…. »

Lorsqu’elle avait été projetée par son propre sort. Oui, elle s’en souvenait. Elle ne pensait qu’à ça depuis deux mois. La jeune sorcière glissa à nouveau sa main dans sa poche, lorsqu’elle vit les étincelles sortir de la baguette d’Henri. La main de la jeune femme tremblait. Son regard cessa finalement à celui du professeur, et détourna son regard en direction du lac. Non. Elle ne s’avouait pas vaincue pour autant. Ses doigts se tortillèrent sur sa baguette. De plus en plus nerveuse. Par contre, les informations, elles, entraient sans arrêt dans sa tête. Elle prenait soin de tout analyser. Elle s’assurait que rien ne lui échappait. Elle ferma les yeux, et sa main relâchait lentement sa baguette. Elle n’avait rien dit depuis qu’il avait repris la parole.

Ce fut lorsqu’elle entendit le sort frappé la surface de l’eau, qu’elle sortit sa baguette à une vitesse folle et la pointa directement sous le menton du jeune homme. Vieux réflexe. Vielle habitude. Même lorsqu’il lâcha sa baguette, elle semblait être complètement figée. Toujours la baguette touchant le dessous du menton. Elle ne fit même pas attention aux dernières paroles du sorcier. Sa main ne tremblait plus. Elle tenait sa baguette avec une maîtrise exceptionnelle. Surtout après s’en être fait raconter toutes ces choses…Elle semblait toute perdue, et ne revint à la réalité qu’aux derniers mots du jeune homme.

« Parce que je t’aime Kaori »

Elle manqua de s’écrouler. Elle posa sa main contre l’épaule d’Henri, comme pour se servir d’appui.

« Hein ? Comment…Comment…Pourquoi…»

Elle s’attendait à tout, SAUF à ça. Ressentait-elle quelque chose, elle aussi ? Il y avait de fortes chances. Était-ce ça, donc ? La maraudeuse baissa sa baguette, avant de passer ses bras autour du cou d’Henri, et d’y enfouir son visage contre son cou. Ses mains se remirent étrangement à trembler. Comme si elle était prise de légères secousses, mais c’était à peine visible. On ne pouvait que sentir.

« J’aurais aimé que tout soit comme avant…Mais je comprend pas…Je comprend plus Henri…»

Elle ne pleura pas. Mais les yeux humides. Oui. Rassure-moi. Incompréhensible.

C’était donc fini, terminé ; Kaori avait dégainé sa baguette, et avec une rapidité et une adresse qui faisait honneur à la réputation des maraudeuses, et le tenait maintenant en respect, pointée sur son coup, prête à l’éliminer au moindre geste. Pourquoi attendre qu’il ait fait ce fameux geste d’ailleurs ? N’avait-il pas avoué qu’il était leur ennemi, n’avait-il pas dit qu’au moins une fois il avait réellement été prêt à éteindre la vie qui était en elles ? Et à l’instant précédent, quand c’était lui qui menaçait la maraudeuse, nul n’aurait pu l’empêcher d’accomplir le fameux geste…

Mais c’était maintenant fini, et Kaori avait doute les raisons du monde de le tuer ; toutes les raisons du monde et l’occasion de le faire…… Henri se sentait sur le point de mourir, l’image de sa courte vie ne défilait pas encore devant ses yeux mais il avait l’impression que cela ne saurait tarder, et son souffle était coupé. Pourtant il était celui qui s’était offert de lui-même à c destin, celui qui se tenait sous la menace de la baguette de Kaori, qui s’offrait quasi-volontaire à son sort. Il avait voulu lui dire ce qu’il ressentait, il avait lui qu’il l’aimait…… la pensé de mentir à la jeune femme lui était devenue insupportable ; dans un autre monde il aurait aimé qu’ils aient eu une chance d’essayer d’être heureux tous les deux, mais cela ne serait donc pas pour cette fois. Il allait mourir ici, de sa main. Au moins partirait-il sans le regret de ne pas avoir essayer….


Le sortilège ne vient finalement pas, et il respire encore. Kaori tient sa baguette avec fermeté et maîtrise, pourtant il la sent maintenant qui semble ébranlée. Ses mots l’auraient-ils touchée ? Est-il possible qu’en définitive……
Kaori s’avance un tout petit plus, pose son regard vert-noisette sur lui, de même qu’une de ses mains sur l’épaule d’Henri ;


Kaori -« Hein ? Comment…Comment…Pourquoi…»

Une dernière hésitation, puis elle baisse enfin sa baguette et passe ses bras autour de lui tandis que son visage vient rencontrer sa peau et qu’elle semble s’abandonner à sa déclaration

Kaori – « J’aurais aimé que tout soit comme avant…Mais je comprend pas…Je comprend plus Henri… »

Henri la serre contre lui, comme un naufragé qui vient de retrouver la terre et celle qu’il aime ; son esprit vacille un instant devant le miracle qui s’est accompli : Kaori ne l’a pas tué, Kaori ressent quelque chose pour lui…

Henri – « Je ne comprends pas moi non plus… J’ai voulu de ne pas y croire mais je n’ai pas pu combattre « ça »…. Je t’aime Kaori, je t’aime Maraudeuse » ce dernier mot semble lui faire prendre conscience de quelque chose « Laisse-moi être auprès de toi, laisse-moi t’aider ; certains, d’autres que moi, ils veulent t’abattre… je ne veux pas qu’on te fasse du mal, aide-moi ! »