Poêmes de John Poe

Sous un arbre

C'est un bout de jardin, un lieu de pur bonheur
Où je viens chaque jour, aux côtés de ton coeur.
C'est un petit carré d'herbe verte et tendre
Où tu reste allongée tous les jours à m'attendre

La ronde des saisons, jamais ne me stoppèrent
Je vint chaque jour te voir, détesté par ton père.
Mon bonheur se trouve là, juste au pied de cet arbre,
où maintenant repose, une dalle de marbre.

Un jour je suis venu, et ne t'ait point trouvé.
J'ai attendu des heures, esperant mon aimée
Mais personne ne vint, j'était seul sous la neige.

Ce ne fut que plus tard, que je vit le cortège
Il ne reste à present que ce morceau de pierre
Où je viens tous les jours, te réciter mes vers.

Une rose noire

Ombre noire sur lune rousse
Sur son passage, plus rien ne pousse
Spectre patient figé du temps
Au sablier fait d'os blanc
Nul ne saura jamais pourquoi
Tu établis ainsi ta loi.
Tu fauche allègrement les âmes
Celles des hommes, celles des femmes,
Mais qui sait ce que tu en fait ?
Est-ce le plus délicieux des mets ?
La nuit tombée tu t'en repais ?
Tel le loup de l'agnelet ?
Ainsi le jour de ma mort
Tu étais penchée sur mon corps
Et je t'ai demandé pourquoi
Tu prenais mon âme dans tes bras .
Je t'ai alors vu sourire
Cela m'a presque fait souffrir,
Et puis tu m'as autorisé
A te suivre pour observer
Ce que tu faisais une fois
Que les âmes étaient avec toi.
Je t'ai suivi dans ton jardin
Et tu as alors pris ma main.
Du bout de ta faux meurtrière
Tu fit un trou fin dans la terre,
Où tu glissa une des âmes
Brulante et rouge comme une flamme.
Alors sous mes yeux ébahis
Une rose noire sortit,
Entourée de la rouge lueur
De l'âme extirpée du coeur.
Et alors que je me levais
Soudainement redevenu gai
Je pût alors poser les yeux
Sur un vaste océan de feu,
Et je compris alors pourquoi
Tu avais besoin de faire ça.